Inévitable

Chapitre 5 : Les montagnes russes

« Manon s'il te plaît, attends », lui supplia William la suivant dans les escaliers.

Manon se retourna vivement et, les larmes aux yeux, lui dit : « Ta chère Sophie t'attend en bas... ne la fais pas attendre ».

Sauf que William la suivit rapidement avant qu'elle ne ferme la porte de sa chambre. Manon lança son sac à travers de la pièce et se retourna vers son père, les bras croisés.

« Si Sophie était là... » William soupira et passa une main dans sa barbe, signe qu'il était nerveux. « Je lui ai demandé de venir me chercher au travail car je n'avais pas ma voiture. Samuel a eu un souci avec son scooter et m'a demandé de prendre ma voiture... »

Manon continua de pincer des lèvres, pas convaincu de son explication.

« Et surtout, si je lui ai demandé de venir ce soir... c'est parce que j'allais lui annoncer que je voulais rompre avec elle », dit il, toujours autant stressé.

« T'as enfin pris ta décision ? » demanda Manon, tout de suite moins en colère.

« Oui. Je ne peux plus faire semblant.. » dit William, soupirant lui envoyant un sourire. « Je ne pensais vraiment pas qu'elle allait faire irruption dans le bureau de ta prof », dit William, s'excusant.

Manon s'assit sur son lit et William la suivit. Il posa une main tendre sur son bras et s'excusa.

« Je ne t'en veux pas... juste que je m'attendais pas à la voir débarquer dans mon lycée ! », dit Manon soupirant.

« Tu veux me parler de Sofia... c'est son prénom ? » demanda William, pensant à la jeune blonde qui ressemblait vraiment à sa mère.

Manon soupira une nouvelle fois et posa sa tête sur l'épaule de son père.

« Elle est arrivée en janvier... et je n'ai jamais pu la piffrer. Je ne sais pas pourquoi... Enfin si, je sais pourquoi. Cette fille est trop parfaite. Et elle m'énerve. Pourtant, elle est super copine avec tout le monde ! Dorian, Maud, Camille... »

« Et ? » demanda William, passant une main dans ses cheveux.

« Bah je m'en veux.. je lui ai dis une saloperie, et je l'ai fais pleurer. 'Fin, elle a pleuré dans les bras de sa mère... » admit Manon. William ne répondit rien mais accentua les caresses sur les cheveux de sa fille.

« Elle m'a dit qu'elle m'en voulait d'avoir fait convoquer sa mère... et je lui ai dis qu'elle allait pouvoir se consoler dans les bras de son père. Et je crois que ça l'a vraiment blessé ».

William ne dit rien, mais continua de l'écouter. Il avait l'impression qu'elle avait besoin de vider son sac.

« J'ai jamais fais l'effort de la connaître... Mais j'imagine que si quelqu'un m'avait parlé de maman ainsi, j'aurais eu la même réaction », admit Manon, souriant tristement. William prit sa fille dans ses bras, et essaya de lui transmettre tout l'amour du monde... comme depuis sa naissance.

« Je m'excuserai dès demain matin de mon comportement. Et je travaillerai avec elle. Dorian a toujours dit qu'il pensait qu'on aurait pu être de super amies » lui sourit Manon.

« Elle te pardonnera, j'en suis sûr », lui sourit William.

Les deux Daunier se regardèrent et finalement se prirent dans les bras. L'un heureux d'avoir fait la paix avec sa fille, et l'autre heureuse d'avoir un poids en moins sur le cœur... et dans son salon.