Chapitre 8 : La pute !

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Les journées du lundi et du mardi avaient vite passé. Comme annoncé et soutenu par son père, Manon n'avait pas été en cours. Elle ne passait sa journée plus dans son lit, ou plutôt celui de son père, et les passait dans le canapé, à regarder des séries, des films... William avait bien entendu prévenu la direction du lycée, et Chloé Delcourt, qui avaient, fort heureusement, étaient compréhensifs et avaient laissé la semaine pour récupérer à Manon. Le lundi soir, Dorian et Camille lui avaient apporté ses cours. Le mardi soir, c'était Sofia et Maud. Manon ne devait donc pas s'inquiéter, ses amis géraient pour le lycée.


William était censé retourner au travail le jeudi. Mais il ne se sentait pas d'attaque. Il ne souhaitait pas laisser Manon seule dans leur grande maison. Elle montrait des signes de rétablissement, mais elle n'avait toujours pas mis un pied dehors par exemple. Et elle portait toujours un gros jogging et un gros sweat-shirt. Ça pouvait paraître bête, mais William se demandait si sa fille allait redevenir cette adolescente, insouciante, un peu rebelle, pleine de vie, et pleine de surprises. Cette Manon lui manquait. Il savait que ça devait prendre du temps, tout ce processus de guérison après une telle épreuve... mais il en avait plus qu'assez. Il souhaitait qu'Aurore et ses collègues retrouvent ce salopard et qu'il soit jugé.


Le mercredi cependant, il reçu un appel qui changea toute sa perception des choses.


Aurore l'avait appelé.


En voyant son nom s'afficher sur son écran, son cœur manqua un battement. Il se dépêcha de décrocher, et sans attendre, elle lui demandait de venir l'après-midi même au commissariat avec Manon. Il lui avait demandé pourquoi, elle avait simplement répondu que sa fille allait vivre une dernière épreuve, mais essentielle à sa guérison. Il l'avait remercié, et avait raccroché.


C'est ainsi que William se retrouvait à présent dans le hall du commissariat, Manon accrochait à son bras.


« Elle ne t'a pas dit pourquoi on devait venir ? », lui demanda encore une fois Manon, toujours son gros sweat sur le dos, son bras entourait celui de son père.


« Non, rien de plus... » lui dit son père. Il sentit sa fille frissonner et sans hésiter, il l'embrassa sur le front.


« Manon ? William ? »


Une voix les surprit et ils virent Aurore s'avancer vers eux.


La jeune fille se leva et alla une nouvelle fois dans les bras de la Capitaine, heureuse de la revoir. Aurore ne s'y attendait pas et finalement l'embrassa à son tour.


« Comment tu vas ma puce ? » demanda-t-elle, chuchotant contre ses cheveux.


Manon releva la tête et lui sourit : « Ça va un peu mieux ».


William regarda la scène totalement attendris. En temps normal, Manon n'était proche que de deux femmes dans sa vie, sa tante et sa grand-mère. La voir agir ainsi avec une femme autre qu'une personne de sa famille le rendait tout bizarre, mais finalement, il n'était pas étonné. Manon affectionnait particulièrement Aurore, et ce, grâce à... non, William ne voulait plus y penser.


« Salut Aurore... » dit William, s'avança vers eux. Aurore lui sourit et Manon ajouta, sans plus attendre :


« Pourquoi on est là ? »


Aurore lui sourit tristement, et décida de les emmener à l'étage pour être plus à l'aise, et surtout pour leur donner un peu d'intimité.
Revenir ici quelques jours seulement après son agression était un vrai challenge pour Manon. Elle agrippa le bras de son père, le forçant à se mettre à ses côtés, et elle prit la main d'Aurore, enfonçant pratiquement ses ongles dans sa peau. La Capitaine ne dit rien, et émit une pression sur sa main, comme pour la soutenir.


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