Chapitre 9 : Ami... vraiment ?

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La semaine était vite passée, et Samuel, comme William, et toute sa famille, avaient remarqué les changements remarquables du comportement de Manon. Elle s'était plus ouvert, ne portait plus de jogging ou de sweat-shirt, mais faisait l'effort de porter une chemise, un jean.. mais toujours noir.

Elle était retournée en cours et avait fait des efforts considérables ici aussi pour retourner au lycée, voir des personnes, et surtout de ne pas restée enfermée dans sa grande villa. Elle était cependant toujours accompagnée, que ce soit par Dorian, Camille et Maud, Sofia, et même William qui l'emmenait et allait la chercher quand il le pouvait avec le travail.


En revanche, Manon avait dû mal à se retrouver seule le soir dans leur grande villa. Se retrouver seule était toujours un vrai challenge et souhaitait la compagnie de quelqu'un. Discrètement, les membres de la famille Daunier et les amis de la brune s'étaient donnés le mot : Manon ne serait jamais seule tant qu'elle était encore apeurée de cette situation.


Un soir, alors que William et Manon partageaient ensemble un plateau repas devant un épisode d'une des séries préférées de sa fille, le docteur eut l'heureuse surprise d'entendre son enfant se livrer à lui :


« Je me sens mieux.. le savoir emprisonné et surtout en attente de son jugement me rassure énormément », avait-elle dit d'un coup, sans le prévenir.


Il n'avait rien dit sur le moment, ne s'attendant pas à ce genre de confession. Mais il osa un encouragement :


« Je m'en suis aperçu... je suis content de retrouver ton sourire » avait-il dit en souriant.


Manon avait levé le regard vers lui, et lui avait sourit, malgré les légumes dans sa bouche, ce qui les fit rire.


« Et... c'est surtout grâce à Aurore », admit Manon, continuant de sourire.


William acquiesça, se doutant bien que la flic serait derrière tout ça.


« Sofia a beaucoup de chance de l'avoir comme mère », dit elle, perdant son sourire.


William en eut le souffle coupé. Il ne s'attendait pas à cette confession. Qu'est ce que cela signifiait ? Que Manon regrettait de ne pas avoir connu sa mère ? Qu'elle aurait aimé l'avoir connu ? Qu'elle enviait Sofia ?


Sans plus attendre, William se redressa et ouvrit ses bras pour que sa fille se réconforte dans ses bras. La tête sur son torse et un bras autour de lui, elle prit la parole, lui l'écoutant attentivement.


« Je me suis toujours demandée qu'elle aurait été ma relation avec maman. Je sais qu'elle était gentille, généreuse, bienveillante, et qu'elle m'aimait déjà plus que tout alors même que je n'étais pas née... mais j'aurais aimé qu'elle soit là. Avec moi. Avec nous. Qu'elle sache quoi me dire quand ça va pas... même quand ça va aussi », dit Manon, boule à la gorge.


« Ta mère aurait été très fière de la jeune femme que tu es devenue Manon. Il ne faut pas que tu doutes là-dessus », dit il, passant une main dans ses boucles brunes.


« Je sais.. tu me le rappelles assez souvent », Manon émit un sourire.


William continua de caresser sa longue chevelure.


« Je suis contente qu'Aurore ait été là pour moi. Au delà du fait qu'elle m'ait aidé dans tout ce qui est judiciaire etc, elle a su trouver les mots pour m'aider à relever la pente », continua Manon.


William hocha la tête et avoua : « Je suis content aussi qu'elle ait été là pour toi »


« Sofia a de la chance... Aurore est une mère géniale », Manon releva le regard vers son père et ce que William y vit lui déchira le cœur. Manon manquait cruellement de sa mère. Ou du moins d'une présence maternelle dans sa vie.


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