𝟎𝟓𝟐. souvenirs et bières

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« Vous avez une bonne revendication, un titre, un droit d'aînesse

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« Vous avez une bonne revendication, un titre, un droit d'aînesse. Mais vous avez quelque chose de plus que ça. Vous pouvez le cacher et le nier, mais vous avez un bon cœur. »

Mes amis et moi avions plusieurs jours de répit. En effet, Gandalf et Pippin étaient partis vers Minas Tirith, la cité blanche du Gondor. La nuit dernière, le Hobbit avait eu un aperçu du plan de l'ennemi, ce qui poussa Gandalf à se rendre en toute urgence dans la cité des Hommes du Gondor. Je suppose que là-bas, ils souhaiteront obtenir une audience auprès de Denethor, l'Intendant du Gondor, mais aussi le père de Boromir. Cet homme, que je n'ai jamais rencontré, a dû être profondément affecté par le mort de son fils.

J'avais revêtu une tenue plus confortable. Nous méritions tous un bon repos, après les derniers évènements, surtout qu'une bataille s'annonce très prochainement. Eowyn m'avait prêté une jolie robe noire, bien plus confortable que celle que j'avais mise pour le banquet. J'avais également retiré quelques tresses de ma chevelure, ce qui donnait un rendu vaporeux.

Mes amis et moi étions installés sur une table, dans la grande salle de Meduseld. Aragorn fumait une pipe à mes côtés, Legolas et Gimli discutaient, et moi je lisais un livre sur le Rohan que le Roi lui-même m'avait prêté. Je m'ennuyai, même si ce livre était vraiment passionnant, je n'étais pas d'humeur à lire.

Je refermai alors le bouquin avant de reporter mon attention sur mes amis. Legolas vérifiait que ses flèches étaient en état, ainsi que les miennes. L'Elfe avait pris l'habitude de s'occuper de ses flèches, mais aussi des miennes, ce qui était très aimable. J'observai Gimli qui buvait de la bière, en plein milieu de l'après-midi, ce qui me fit esquisser un sourire. Mais le pire était son manque de propreté. En effet, de la bière coulait dans sa barbe, jusque dans son cou. Cette imagine me fit penser aux Nains d'Erebor, à Cul-de-Sac, et soudain, mon sourire devenu bien triste.

Puis, un souvenir me vint. Dans la petite maison de Bilbon Sacquet, la grande table de la cuisine avait été entièrement recouverte d'assiette de viandes, de fromages de légumes, et de pains. On ne voyait même plus la couleur de la table. C'était un repas de chef, et les Nains en profitaient amplement. En effet, ils se jetèrent sur la nourriture, tels des loups affamés se jetant sur leur proie. Ils se lançaient de la nourriture, criaient, et mangeaient sauvagement. Gandalf, assis à mes côtés, souriait, tel un grand-père amusé face à ses petits-fils. Le jeune Fili, un Nain blond aux yeux bleus, était monté sur la table pour servir de la bière à tout le mode. Les Nains faisaient des concours de cul sec. La boisson leur coulait partout, dans la barbe, jusque sur leurs vêtements. Le gagnant s'était avéré être Glóin.

-À quoi pensez-vous, Daenerys ? me demanda Gimli, qui sentait mon regard sur sa personne.

-Votre père savait mieux s'y prendre avec la bibine, lâchais-je sans réfléchir, ce qui fit rigoler mes trois compagnons d'aventure.

-Je ne le laisserais pas me battre, s'écria Gimli avant de se resservir à boire, sous nos regards amusés.

-Que sont-ils tous devenus, après la grande bataille ? demandais-je soudainement.

-Hmmm et bien, commença Gimli en reposant sa chope. Après la grande guerre, les Nains d'Erebor restèrent tous quelques années à la Montagne Solitaire. La Désolation de Smaug n'était plus qu'un mauvais souvenir. Les Nains aidèrent Bard, le Tueur de Dragon, à rebâtir la ville des Hommes, Bourg-du-Lac, ainsi que la ville de Dale. Mais pour Balin, mon cousin, la nostalgie de la Moria le hantait, alors il partit pour l'ancienne cité avec de nombreux compagnons, dont Ori et Óin, annonça le Nain.

-Alors ils sont morts également, murmurais-je tristement.

-Bofur, Bifur, Bombur, Nori, Dori, et mon père, qui étaient devenus très riches, s'installèrent à Erebor jusqu'à la fin de leur vie, continua le roux entre deux gorgée. Mon ami Bombur continua de grossir, jusqu'au point qu'il ne puisse plus marcher sans aide, avant de mourir. Dwalin, lui, était devenu un personnage riche et respecté par tous.

-Je n'espérai pas moins de Dwalin.

-Et l'Hobbit, qu'est-il advenu de lui ? demanda Aragorn, qui nous avait écouté depuis le début, tout comme Legolas.

-Bilbon Sacquet, l'oncle de Frodon, était vraiment quelqu'un d'extraordinaire, commençais-je d'un air mélancolique. Au début, il était craintif, mais il devint vite plus téméraire et il fut d'une grande aide l'aventure. La mort de Thorin l'accabla de tristesse, comme nombreux d'entre nous. Une fois que la bataille prit fin et qu'il assista aux funérailles, il rentra dans son pays, dans son joli trou de Hobbit. Gandalf m'a raconté que son retour avait provoqué un certain émoi, car, disparut depuis plusieurs mois, tous les objets de sa maison avaient été vendus, surtout auprès de ceux qui convoitaient depuis longtemps sa belle demeure. Il eut du mal à récupérer ses affaires, et dut même les racheter. De longues années suivirent et, il y a peu, il fêta l'anniversaire de ses cent-onze ans, avant de quitter la Comté pour Fondcombe, annonçais-je le sourire aux lèvres.

-Oui, il paraît que mon père lui a rendu visite, rajouta le Nain. C'est un brave Hobbit.

-Vous avez d'ailleurs à vos côtés, celui qui a ôté la vie de Bolg, la progéniture d'Azog, déclarais-je en lançant un regard à l'Elfe en face de moi.

-Pour être honnête, tu es celle qui a ôté la vie de ce monstre, me corrigea Legolas en souriant.

-Je regrette de ne pas avoir pu participer à cette bataille, lâcha Gimli. Je veux tout savoir ! s'écria-t-il en se resservant une troisième fois de la bière.

-Et bien, alors que j'allai me faire tuer par cette créature, Legolas a surgi et m'a sauvé la vie. Ils étaient tous les deux très forts.

-Et alors que je me battais contre ce monstre, Daenerys avait intervenu en le tuant d'une de ses dagues, compléta le blond.

-Vous êtes tous les deux très forts, ce fameux Bolg devait être un ennemi redoutable, souffla Aragorn.

-Il l'était, oui, répondit l'Elfe.

-Pourquoi n'êtes-vous pas retourné à Erebor, après tous ces évènements ? me demanda soudainement le fils de Glóin.

-J'étais détruite par la mort de mes trois camarades et je n'avais pas le courage de leur faire face, avouais-je honteusement. Je ne dois pas leur avoir manqué.

-Sous votre respect, vous avez tort, déclara le roux en posant sa chope sur la table. Vous avez une bonne revendication, un titre, un droit d'aînesse. Mais vous avez quelque chose de plus que ça. Vous pouvez le cacher et le nier, mais vous avez un bon cœur. Et ça, mes amis l'ont vite compris.

-Ils n'ont pas tort, rajouta le rôdeur en me lançant un regard complice.

-Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir été les voir, annonçais-je sous le regard de mes trois amis. Mais ce qui est fait est fait, je ne dois plus avoir de regret.

-Les Nains d'Erebor te sont redevables, reprit Legolas pour me remonter le moral. Tu as également participé à la mort de Smaug, le cracheur de feu.

-En effet oui, mais ce n'est pas moi qui ai mis fin à sa vie. C'est Bard, avec sa flèche noire.

-Elles ne sont plus fabriquées de nos jours, souffla le roux. J'ose espérer que les Orques n'en fabriqueront pas pour s'en prendre à votre Dragon.

-Personne ne touchera à Drogon, lâchais-je avant d'attraper une chope et de me servir de la bière, sous les regards amusés de mes amis.

𝐅𝐄𝐔 𝐄𝐓 𝐒𝐀𝐍𝐆 ࿐ 𝐋𝐎𝐓𝐑 & 𝐇𝐎𝐁𝐁𝐈𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant