Loin des yeux, près du coeur

« Chapitre 18 : Le miroir »

Chapitre 18 : Le miroir

Tout ce blanc m'opressait. Cet endroit était fade, sans couleurs. J'avais l'impression de faire tache dans ce désor. Mon jean bleu clair et mon t-shirt vert foncé étaient sales, à cause des multiples chutes que j'avais subies dans les souterrains lorsque nous avions combattu ce fameux monstre. J'avais je n'aurais cru penser cela un jour, mais les autres me manquaient. Pour une fois depuis longtemps, je ne voulais pas être seul, je voulais qu'on m'aide à sortir de là.

Je marchais en rond au centre de la pièce à la recherche d'un moyen de rejoindre les autres ou de sortir d'ici. Je pouvais décider de repartir tout seul dans les souterrains, mais comme me l'avait dit à plusieurs reprises Fallen, il y avait peu de chance qu'une personne seule dans les souterrains fasse long feu. Il fallait dire que les monstres qui s'y trouvaient étaient assez volumineux et dangereux. Mes yeux parcoururent chaque centimètre carré de la pièce, comme si un indice pouvait s'y trouvait.

Je m'approchais doucement de la commode, celle située sous le miroir. D'ailleurs, en m'apercevant dans le miroir, je devinais que j'étais terrassé par la fatigue. Mes cernes sous les yeux le prouvaient et mon teint pâle montrait à quel point j'étais désespéré. J'arrêtai de me regarder, n'étant pas satisfait de ce reflet, puis fouillais dans les tiroirs de la commode. Chaque tiroir était vide. Rien. Nada. Aucune trace d'un quelconque objet. Que du blanc, partout.

« Tu cherches quelque chose ? »

Je sursautai à l'entente de cette voix. Je me retournais expressément et fus surpris de voir qu'il n'y avait personne d'autre que moi dans cette pièce. J'étais persuadé qu'une femme venait de me parler. Soudainement, la même voix reprit :

« Je suis dans le miroir. »

Je tournais la tête et aperçus une femme dans le miroir, habillée tout de blanc. Elle était assise sur la table qui était juste derrière moi, même si je ne pouvais pas la voir autrepart que par le biais du miroir. Elle balançait doucement les jambes d'avant en arrière tout en me regardant. Elle avait un léger sourire sur les lèvres, chaleureux et maternel. Elle se leva et se posta à côté de moi. Nous nous regardions toujours dans le miroir. Je ne savais pas comment réagir face à cette silhouette qui ne pouvait qu'apparaître à mes yeux que par ce miroir. Elle était blonde aux yeux bleus, d'un bleu très pur. Ses cheveux longs retombaient dans son dos. Elle était mince, voire trop.

« Tu as peur ?

- Non, répondis-je.

- Tu es sûr ?

- Qui êtes-vous ? demandai-je sans même répondre à sa question.

- Ce n'est pas important. De toute façon, cela fait des années que j'ai oublié mon nom et c'est bien la première fois qu'une personne est capable de me voir. Dis-moi, qu'est-ce qui t'amènes ici ?

- Je.. On a trouvé cette porte de secours dans les souterrains.. J'étais avec Fallen, Hyro et..

- Lara, finit-elle à ma place. »

J'arquai un sourcil, ne comprenant pas comment elle connaissait son prénom.

« Je suis là depuis le début. Je vous ai vu entrer, puis disparaître.

- Attendez.. vous êtes .. ?

- Morte, oui. C'est d'ailleurs surprenant que tu puisses me voir. Comment tu fais ça ? C'est une capacité innée ?

- Je.. non.. Je peux voir les morts que depuis que j'ai atterri ici..

- Ne t'inquiète pas, c'est une chance ! J'aurais tellement aimé pouvoir revoir mes proches défunts.. »

Ses yeux étaient perdus dans le vide tandis que moi, je regardais mes vêtements salis. Je remarquai un énorme bleu à mon bras. Dès que la femme aperçut celui-ci, elle fit :

« Outch ! Ça doit faire mal..

- Assez, oui.

- Ça fait tellement de bien de pouvoir parler à quelqu'un qui m'entend ! Tu sais qu'énormément de gens sont venus ici bien avant toi ? Ils avaient tous votre âge, sauf une fois, il y a eu une petite fille de 5 ans. La pauvre.. elle a appuyé sur le même bouton que vous avant de disparaître. Cependant, toi, tu es bien le seul à être revenu !

- Mh.. Dites-moi, comment pouvons-nous faire pour sortir d'ici ?

- Oh non ! Tu ne vas pas me laisser toute seule ici ? Ça me fait tellement de bien d'avoir de la compagnie !

- Je ne peux pas rester éternellement ici, moi, je ne suis pas mort.

- Tu as raison..

- A quelle fréquence vous recevez de la visite ici ? demandai-je.

- Comment ça ?

- Combien de temps s'est-il passé entre le moment où nous sommes venus tous les quatre ici et les précédents avant nous ?

- Euh.. je dirais.. plusieurs jours. Pourquoi ?

- La meilleure solution pour moi est de rester ici le temps que d'autres personnes arrivent ici. Je pourrais peut-être les convaincre de ne pas appuyer sur ce bouton et trouver un moyen de sortir d'ici. Tout seul, je ne peux pas affronter l'extérieur.

- Que se passe-t-il derrière cette porte ? »

La femme montra une porte que nous apercevions dans le miroir, situé derrière nous. Lorsque je me retournai pour voir de mes propres yeux, cette porte n'apparaissait pas. Il n'y avait qu'un mur blanc et vide.

« Ce sont des souterrains, une sorte de grotte avec des couloirs sans fins. Je me demande d'ailleurs comment nous avons fait pour trouver cette porte. Tous les couloirs se ressemblent. Ils sont tous illuminés par des torches et des monstres effrayant rôdent dehors. On en a combattu un d'ailleurs. J'ai failli y passer.. contai-je. Et vous, qu'est-ce que vous faites ici ?

- Moi ? Bah.. je ne m'en souviens plus très bien.. Au départ, d'après mes souvenirs, j'étais venue ici, dans ce cabinet, pour me faire opérer du nez. Je détestais mon nez ! J'ai voulu essayer la chirurgie plastique mais une fois sur la table d'opération, trou noir ! Je me suis réveillée ici, sans les médecins autour de moi. Plus personne ne me voit ni m'entend, sauf toi !

- Je suis désolé.. Mais.. comment êtes-vous entrer dans cette pièce ? Vous n'êtes pas entrée par cette porte, montrai-je du doigt celle qui menait aux souterrains.

- Non, il y a une autre porte, là-bas. »

Elle me fit signe qu'elle se trouvait derrière la table en bois. Dans la miroir, nous pouvions distinguer qu'il y avait effectivement un relief qui ressemblait à cette d'une porte, mais elle était à moitié effacé. Si nous regardions de nos propres yeux, rien était visible. Les quatres murs étaient blancs sans aucun relief, tout cela n'apparaissait que dans le miroir, à croire que ce n'était qu'un effet d'optique, ce que je craignais. Je n'étais même pas sûr que la femme qui se trouvait à côté de moi était bien là. Peut-être étais-je en train de délirer et que je m'appelais réellement Thomas, que toute cette vie avait été inventé ? Peut-être étais-je en ce moment même en train de rêver et qu'Horia n'était que le fruit de mon imagination ? J'eus un léger rire nerveux à cette pensée. Je n'étais pas fou, en tout cas, j'essayais de me convaincre que je ne l'étais pas.

[Chapitre 18 publié ! Héhé, j'espère que mon histoire vous plaît toujours autant ! *-* Bref, je vais certainement encore écrire, si j'ai l'inspiration ! *-* J'ai hâte que vous voyez la fin ! *-* Je vous réserve une grande surprise. Bisous.]