« Chapitre 23 : Chalet dans les Alpes »

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Chapitre 23 : Chalet dans les Alpes

Je me réveillais peu à peu, entendant des voix par-ci par-là comme un brouhaha assourdissant. Un mal de crâne fulminant me transporta dans une douleur intense qui me fit de longs gémissements. Une voix féminine vint alors parler plus près de moi, comme si j'étais le destinataire de ses dires, cependant je ne comprenais rien. Je ne me concentrais pas du tout sur ce qu'elle me disait, j'étais bien trop concentré sur ma migraine qui devenait insupportable. 

« Jayden ? Tu m'entends ? »

J'ouvris difficilement les yeux, offrant à ceux-ci une clarté assez douce qui ne m'aveugla pas, pour une fois. Je plissai les yeux pour me concentrer sur les détails que composaient la pièce. J'étais dans une chambre, oui, sur un lit assez confortable. Une femme était à mon chevet, je ne la reconnaissais pas. Elle était brune aux cheveux mi-longs, retombant sur ses épaules, ainsi qu'une paire de yeux bleus comme la mer, envoûtants. Elle me demandait si j'allais bien et ce ne fut qu'à la troisième fois que je lui répondis :

« Je .. où suis-je ?

- Tu es dans le chalet de tes grands-parents. »

Un chalet ? J'ignorais que mes grands-parents avaient un chalet. Inopinément, les souvenirs enfouis dans ma mémoire se ressassèrent. Je me souvins de Solène et Praj, je me souvins que j'étais quelques secondes auparavant dans cette pièce qui avait perdu toute luminosité, je me souvins de Lara, Hyro, Fallen et Horia qui étaient je-ne-savais-où. Pourquoi étais-je dans ce chalet ? Etait-ce encore un de ces voyages spatials auxquels j'avais droit sans même que je le décide ? 

« Ça fait plus de 24 heures que tu dors, nous avions cru que tu étais dans le coma à un moment, rit nerveusement la femme.

- Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? Pourquoi je ne suis pas avec Solène et Prag ? 

- Qui sont-ils ? me demanda-t-elle.

- Ce sont des.. Roh.. 

- Bon, Jayden, tu as pris un coup sur la tête.. Je vais te laisser reprendre tes esprits et nous reparlerons de tout cela plus tard. »

La silhouette fine et élancée se leva avant de sortir de la pièce, refermant la porte en bois verni derrière elle. Je regardais les meubles qui m'entouraient, soient une commode en bois, une armoire dans le même style, un tapis représentant un ours polaire et une table de chevet à ma droite. Je ne connaissais pas cet endroit et je ne comprenais pas pourquoi j'étais dans un chalet dont les propriétaires étaient mes grands-parents. Je ne me souvenais même plus la dernière fois à laquelle je leur avais parlés. 

Je voulus me lever mais l'une de mes deux jambes ne répondaient pas à mes exigences. Je sentis plein de fourmillements me parcourir la jambe paralysée. Durant quelques instants, j'avais eu peur que ce soit un problème de moelle épinière, mais ce n'était qu'un manque de flux sanguins. Après que ma jambe puisse fonctionner, je me levai, retirant au passage la couverture qui me recouvrait quelques temps auparavant puis m'avançai vers la porte qu'avait empruntée la jeune femme. J'ouvris celle-ci et regardai dans le couloir. Au fond étaient visibles des escaliers qui descendaient et d'autres qui montaient. J'avais l'impression d'être dans un hôtel assez luxueux. Je sortis et refermai la porte derrière. Ce fut à ce moment là que je remarquai que je n'étais habillé que d'un bas. Je n'eus pas le temps de rentrer de nouveau dans la chambre que quelqu'un m'interpella :

« Oh, tu es réveillé ! »

Je me retournai et tombai nez à nez avec mon grand-père qui vint me faire la bise. Sa barbe me piqua et je devins rouge de honte d'être dans cette tenue. J'étais quelqu'un de très pudique et dévoiler ne serait-ce qu'un quart de la surface de mon corps me terrifiait. Mon grand-père que j'avais heureusement reconnu commença à me raconter ce qu'il s'était passé durant mon « long sommeil » et je n'eus compris que la moitié de ce qu'il disait, tant il riait en contant les faits de ma grand-mère. Voulant des explications, je le coupai pour lui demander :

« Où sont maman et papa ? Je dois leur parler, je sais où est Horia ! 

- Tes parents ? Horia ? Mais voyons Jayden... Je n'aime pas quand tu plaisantes avec ça. Allez, habille-toi et descends nous rejoindre. Le déjeûner va être servi. »

Il me tapota l'épaule avant de descendre les escaliers sous mes yeux interrogateurs. En quoi venais-je de plaisanter ? Je ne comprenais pas. Je décidai d'obéir et d'aller me mettre quelque chose sur le dos. De plus, je ne savais pas où nous étions mais de légers courants d'air me frigorifiaient. J'entrai de nouveau dans « ma chambre » et fouillai les commodes. J'aperçus des vêtements qui ne semblaient pas être les miens, mais peu importait. Je pris un chandail noir ainsi qu'un jean et les enfilai. Après avoir pris soin de chausser les chaussons qui étaient restés au bout de mon lit (dont je n'avais aucune idée à qui ils étaient), je sortis de nouveau de la pièce et rejoignis mes grands-parents qui devaient se trouver au rez-de-chaussée.

En descendant les escaliers, j'entendis mon grand-père qui racontait à ma grand-mère que m'étais réveillé et que j'avais parlé de mes parents. Je reconnus la voix de ma grand-mère répondre que cela devait être normal après un choc à la tête et que j'allais très rapidement revenir à la réalité. Je n'avais aucune idée où ils voulaient en venir mais je les rejoignis. 

« Jayden ! Que c'est bon de te revoir sur tes jambes ! me sourit ma grand-mère qui me fit de gros baisers sur mes joues. Aujourd'hui, c'est oeuf-bacon avec des frites, ça te va ?

- Euh.. oui. »

Mes yeux parcoururent la cuisine dont je ne me souvenais pas du tout. Tout était en bois, comme si nous étions revenus dans un ancien âge. En même temps, nous étions dans un chalet. 

« Depuis combien de temps sommes-nous ici ? demandai-je, essayant de paraître cependant normal.

- Comment ça ? fit ma grand-mère, posant ses yeux verts sur moi.

- Bah.. On est où ? Ce sont les vacances ? »

Mes grand-parents se regardèrent d'un air inquiet, comme s'il se doutait que j'avais perdu la mémoire. Ce devait certainement être le cas car je ne me souvenais en aucun cas de cet endroit. Bizarrement, j'aperçus une cicatrice sur le bras de mon grand-père qui, j'en étais sûr, n'était pas là la dernière fois que je l'avais vu.

« Nous sommes le 27 juillet, on est dans les Alpes, tu te souviens ? 

Je les regardais l'un après l'autre, perdu. Ils remarquèrent ma surprise et commencèrent à m'approcher en me disant que ce n'était pas grave, qu'ils avaient appeler un médecin qui allait arriver dans peu de temps afin de faire quelques diagnostics sur mon état de santé. Mais où étais-je tombé encore une fois ?


[Chapitre 23 terminé ! J'espère qu'il vous a plu ! :) La suite arrivera certainement aujourd'hui ! ;) Je vous souhaite une bonne journée/matinée/nuit/soirée ! :) A bientôt.]

Loin des yeux, près du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant