Étreins Ta Solitude

Chapitre 16

Je sens le jeune homme bouger avant que son regard ne se pose sur moi. La fatigue peint sur son visage rend sa mine brouillonne.

- Ash. Tu vas où?

Je lui offre un sourire à peine énergique. Je plonge ma main dans ses cheveux et il s'ajuste pour poser sa tête sur mon torse. Adossé à la tête de lit, je le réceptionne et ferme mes bras sur lui.

- Rendors toi.

Son regard plonge dans le miens, me sondant. Pour le faire céder j'emprisonne ses lèvres dans les miennes et l'entraîne dans un baisé.

- Dors maintenant, il est encore tôt.

La fatigue l'emporte sur son entêtement et il s'assoupît de nouveau.

Le regard dans le vide et je me perd dans mes pensées. Un coup d'œil rapide sur l'horloge et des larmes dévalent mes joues en même temps que je ferme mes paupières. Le cœur serré, je retiens tant bien que mal mon chagrin. Je suis un lâche, jusqu'au bout.

Les rayons prématurés du soleil filtrés par le tissu des rideaux se reflètent sur le miroir en face de la fenêtre. Je fermes les yeux pour essayer de plonger enfin dans un sommeil pour oublier quelques instants. Surtout qu'être resté éveillé toute la nuit m'a vidé de tout énergie et volonté. Je plonge à mon tour dans un sommeil.

Le silence est pesant. D'ordinaire reposant lorsque nous prenons le petit déjeuner, le manque de mots entre nous est presque angoissant. Je peine à avaler ma nourriture.

- Aslan.

Je relève la tête pour poser mon attention sur Leeir. Il se saisi d'un objet dans sa poche avant de se relever. Après avoir contourné la table, mon téléphone est déposé sur le meuble. L'écran est fissuré par endroit mais lorsqu'il appuie sur le bouton central, il s'allume.

Je déglutis.

Devant moi j'ai un message bien trop explicite.

« Je t'attendrai comme convenu devant le bâtiment M, ce soir à minuit. Ne t'inquiète pas j'ai tout prévu, on pourra enfin être ensemble. »

J'aurais peut-être dû pensé à verrouiller mon téléphone.

- Aslan, regard moi.

Aussi lentement que possible, je lève le regard vers lui. Apeuré, je fuis les yeux qui me fixe, après les avoir croisés. Des doigts me tiennent le menton. Ma tête est relevé.

- Tu l'as revue, n'est-ce pas ?

Sans qu'il ne précise je sais de qu'il parle. Je hoche la tête.

- Je suis désolé.

- Combien de fois, depuis quand me prenez-vous pour un idiot...

- Jamais!

Le silence devient roi. Je me lève pour lui faire face. Son regard est dure. Effrayant.

- Je...Je l'ai revue seulement hier, promis. Le ton de ma voix descend, s'affaiblît. Il m'a demandé de...partir avec lui.

Un sanglot. Je suis épuisé de réfléchir sans cesse. Est-ce réellement une bonne idée de tout lui avouer? Mes joues se retrouvent emprisonnés par ses mains.

- Hey, ne pleure pas. J'ai vus ce message depuis hier soir, ainsi que tous les appels manqués.

Je me recule. Depuis...

- Tu... Mais tu as...

- fais comme si de rien n'était ? Au début j'ai voulu te demander des explications immédiatement. Mais lorsque je me suis retrouvé devant la salle de bain, je me suis ravisé. Le bruit de l'eau ne couvrait pas complètement tes pleures.