Chapitre 11

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L'odeur de viande grillée titille mes narines tandis que les discussions circulent entre les personnes présentes. Je me sens particulièrement nerveux et surtout pas à ma place. Mon frère est assis à quelques places de nous, son époux à ses côtés. Dans l'ensemblée se trouvent cinq Alphas accompagnés de leurs conjoints. Et celas en excluant Conan est ses enfants. Ce qui me trouble c'est surtout la présence de l'alpha qui m'avait bloqué dans les toilettes le jour du mariage. J'évite de croiser son regard ne voulant pas risquer d'attirer son attention. Pourtant je peux sentir son regard ainsi que celui des autres sur moi. Enfin à part Leeir qui m'ignore complètement. C'est officiel, c'est un lunatique. Il se montre possessif et l'instant d'après indifférent.

Quand à Lucien un regard remplit de reproches ma dissuader de l'approcher. Pourtant je voudrais tellement m'excuser.

- Alors Aslan, comment ça va depuis que tu es entré dans le monde des mariés?

Avec embarras je regarde une alpha qui me scrutent en attente d'une réponse. J'inspire tandis qu'elle porte un verre de vin à sa bouche. La couleur de son rouge à lèvres fait ressortir le vert de ses yeux.

- C'est...Ça va.

Je remarque que mon beau-frère retiens un rire alors que tout le monde me fixe surpris. Je panique encore plus ne connaissant pas la raison de leur étonnement. Ai-je dit une connerie ? L'alpha hausse un sourcil avant de reprendre en la parole.

- Il est arrivé quoi à ta langue? Elle est si verte.

Je me couvre la bouche en tournant ma tête vers mon époux. Il fixe un point devant lui, un rictus en coin. En me souvenant du chewing-gum je comprends alors mon changement de couleur. Je soupir avant de me lever.

- Veillez m'excuser je reviens.

Je pars à la recherche d'une salle de bain pour constater les dégâts. Devant le miroir j'émets un cris d'horreur en voyant que certains dents n'y ont pas pus échappées. Alors c'est ça sa vengeance pour l'eau chaude ? C'est vraiment puéril de sa part. Néanmoins je ne vais pas m'en plaindre, il aurait pus faire pire. Après avoir réussi à faire partir une grande quantité de la coloration grâce à l'eau je décide de retourner avec les autres. Même si l'envie de rentrer me tente grandement.

En arrivant dans le jardin le bruit d'une assiette se brisant nous fait tous tourner la tête vers un Oméga. La nourriture nage dans les morceaux de verre. Le jeune homme se baisse immédiatement pour les ramasser les mains tremblant.

- Putain, tu ne pouvais pas faire attention! Il faut toujours que tu me fous la honte!

Un brun se lève et se dirige vers lui avant de lui empoigner les cheveux et le relevé. J'étouffe un cris de surprise devant la scène. Personne ne semble trouver cela inquiétant et retourne à leur discussion. Malgré tout je remarque que les oméga présentent ont baissé la tête. Les employés qui s'affairent à faire cuire la viande se sont crispés alors que j'observe les événements totalement dans la peur.

- Je suis désolé, ça ma échappé et...

Lorsque le bruit d'une claque résonne je fait un pas en arrière, des gémissements de douleur me parviennent. Mon cœur accélère en même temps que ma respiration. Je savais que le clan Gayon ne respectait pas les omégas mais le voir est autre chose. Cette scène me donne des sueurs froides.

Je sursaute lorsque Leeir se met devant moi avant de m'enfermer dans son manteau. Il me couvre la vue et je l'entends soupiré. Sa prise se ressert et je m'agrippe à son tee-shirt. L'odeur de mon frère et de Perle me semble plus proche à présent.

- Nous allons rentrer à présent. Merci pour l'invitation ça nous a fait plaisir. Leeir, prends soin de mon frère.

J'entends les pas de Kayl s'éloigner après une tape sur mon épaule. Plus aucun bruit ne se fait entendre.

- Viens, nous rentrons nous aussi.

Il me libère, saisi ma main et m'entraîne hors de la maison. Une voiture se gare quelques minutes plus tard devant nous. Nous y prenons place, nos mains toujours liées. Je garde le regard baissé la scène se jouant toujours dans ma tête. Je retiens des larmes en clignant des yeux pour les chasser. Ses gens qui souriaient et discutaient comme si rien ne s'était produit. Leurs gentillesse n'étaient qu'un leurre.

En franchissant la porte de notre maison je m'avance vers les escaliers pour me réfugier dans la chambre. De façon automatique j'enlève mon manteau, détache mes cheveux et passe une main sur mon visage. Je dépose mon élastique sur la commode de la chambre et me jette sur le lit. Un corps se presse contre le miens accompagné d'une chaleur réconfortante. Je me retourne pour faire face à Leeir. N'ayant pas pris la peine d'allumer la lumière, les rayons de la lune me permet de distinguer légèrement son visages.

Je ferme les yeux pour mettre fin à cette journée. L'image de mon Alpha gravé dans mon souvenir.

-Douce nuit à toi, mon loup.

La fatigue qui emprisonne mon corps m'empêche de lui répondre et il ne reçoit qu'un gémissement comme réponse.

Étreins Ta Solitude Où les histoires vivent. Découvrez maintenant