chapitre 5

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Pas habitué à dormir autre part que ma chambre je me retourne sans cesse sur le lit. À gauche. À droite. Sur le dos. Incapable de trouver le sommeil.  Pourtant l'homme à mes côtés semble lui au contraire dormir comme un bébé.

- Tu vas arrêter de gesticuler comme un asticots et dormir oui.

La voix endormi de mon homologue me parvient alors que je m'apprêtais à me tourner vers la droite. Je suspend mon geste et reviens sur le dos.

- Excuse moi c'est juste que je n'ai pas l'habitude de dormir h...

- La ferme et dors.

Indignez qu'il m'est coupé la parole je fixe sa silhouette éclairée par la lune. Et juste pour me venger je lui tourne le dos en faisant le plus de bruit possible. Agacé, le jeune homme peste contre moi et me tire vers lui en un mouvement. Je me retrouve le dos contre son torse tandis qu'il m'enveloppe de la couverture.  Un bras encercle mon buste et mes bras me privant de tout mouvement. Et malgré mes tentatives, impossible de me libérer. Son nez caresse doucement ma nuque et je me détend. Je ferme les yeux alors que la fatigue commence à avoir raison de moi.

Je suis tiré de mon sommeil par de l'agitation à mes côtés. Un peu somnolent je mets du temps avant de comprendre que mon voisin de lit bouge dans son sommeil. Je me retrouve libre de son emprise. je m'assois et regarde l'alpha qui visiblement est entrain de faire un cauchemar. Je m'approche de lui hésitant à le réveillé. Cependant lorsqu'il semble agoniser comme un animal blessé je ne peux plus me retenir. Avec crainte je pose ma main sur son épaule et le secoue pour le réveiller.

- Alpha.

Aucune réaction à mon appel. Je le secoue encore sans pour autant réussir à le réveiller de son cauchemar. Je commence à paniquer et la première chose qui me passe par la tête c'est de le gifler.

- Leeir!

Les larmes mouillent mes joues tandis que je m'apprête à le gifler une nouvelle fois. Une main me saisit brusquement le poignet et le serre avec force. Je m'immobilise et tombe dans le regard du jeune homme qui a enfin ouvert les yeux. Je gémis lorsque sa pression au niveau de mon poignet augmente. 

Je me penche en avant tout en essayant de m'extraire de sa prise. Après quelques secondes il semble se reprendre et me relâche. Je masse mon poignet tandis que Leeir se laisse tomber sur le dos en soupirant. En proie à un calme de mon coeur qui bat à une vitesse affolante,  je me laisse tomber à mon tour. Sur son torse. Son odeur penètre dans mon corps comme un calmant naturel et une légerté immédiante me gagne.

- Tu es lourd.

Je me crispe et me vexe de sa remarque.

- Je ne suis pas lourd, tu dois juste manqué de force.

Il ne réplique pas et passe un bras au tour de moi. Il enfuit son nez dans mes cheveux et hume mon odeur à plein poumons. À mon tour j'écoute les battement de son coeur en me disant que j'ai beau lui en vouloir je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui.

Mon second réveil se fait au petit matin. Je mets quelques secondes avant de prendre conscience de l'endroit où je me trouve. Je laisse mes yeux se balader sur la pièce et je me rends compte que je suis seul. Un étourdi je pose mes pieds sur le sol pour me rendre à la salle de bain. C'est froid. Un peu désorientée je me dirige hors de la chambre et ouvre une porte. Cependant je ne tombe sur la salle de bain qu'après avoir ouvert une autre.

Devant le miroir, j'observe mon visage fatigué. Mes yeux gris sont entourés de cernes tandis que mes cheveux aussi blancs que la neige part dans tous les sens. C'est ces mêmes cheveux qui m'ont valut tant de moqueries et la solitude. Personne ne voulait approcher une personne avec une chevelure décolorée ayant peur que je lui transmette une quelconque maladie. Et la seule personne qui l'ai fait je l'ai abandonné. Je soupir en commençant par me laver le visage.

En descendant les escaliers guidé par la famine je me stop en entendant des voix. J'hésite à repartir sur mes pas. Finalement la faim décide pour moi et me voilà posté devant les propriétaires des voix. Leeir et une femme. Je me fais vite remarquer et en un instant des yeux me scrutent. Elle m'offre un sourire et me tire pour que je m'installe sur une chaise.

- Bonjour Aslan! J'avais tellement hâte de te rencontrer, tu es si mignon.

Elle dépose une assiette devant moi puis différents sucreries.

- Mon neveu a de la chance d'avoir épousé un oméga si beau. Tiens serre toi.

Je regarde Leeir qui lève les yeux aux ciels après les paroles de celle qui semblerait être sa tante.

- Bonjour. Euh...merci.

Un peu hésitant je me saisit d'une part de gâteau reposant sur une petite assiette. Attiré par l'odeur finalement j'en porte un morceau dans la bouche grâce à une petite cuillère. Le doux sucre envahi mes papilles et j'entreprends de finir la petite pâtisserie. Mon regard se porte finalement sur l'alpha assis en face de moi. Entrain de boire ce qui me semble être du café. Je détaille son visage et je suis surpris de voir ses yeux décoré d'un couleur noir. Ses percing ayant retrouvés leur place. Je détourne aussitôt les yeux lorsque à son tour, il me regarde.

- Alors Aslan la maison te plaît ?

Je hoche la tête sans trop réfléchir.

- J'espère que mon cher neveu à su être gentil avec toi.

Second hochement.

- Et votre nuit de noce n'a pas été trop fatigante, il n'a pas été trop brusque j'espère.

Je m'étouffe avec le morceau de gâteau dans ma bouche. Le rouge me monte aux joues après sa dernière question. Elle ne connais pas la gêné elle.

- Ça va? Tiens boie de l'eau !

Affolé la jeune femme me tend un verre d'eau. Je m'en saisit pour le vider en une fois. Finalement elle continue de poser plusieurs questions avant de décider de nous laisser entre amoureux. Je la raccompagne à la porte en écoutant ses recommandations pour m'occuper de la maison et sa promesse de revenir pour nous rendre visite. Mais cette fois avec son fils. Qui j'espère n'est pas aussi ouvert d'esprit que sa mère.

Lorsqu'elle disparaît derrière la porte je me permets de regarder encore une fois la maison. Il est vrai que je ne me suis jamais occupé de faire le ménage. La seule chose que je sais faire c'est quelques plats que j'ai appris grâce à Perle. Bien que la société veut qu'en tant qu'oméga je dois apprendre à m'occuper de mon futur Alpha, Kayl ne m'a jamais laissé faire grand effort. Depuis la mort de nos parents il est devenu surprotecteur. Et clairement je n'allais pas m'en plaindre. J'en bavait assez avec la hiérarchie de l'université.

Car malgré la division des royaumes les écoles sont en commun mais tout de même avec une séparation selon notre nature. Qu'est-ce que je disais société de merde. Bien qu'on puisse choisir une filière d'orientation, nos choix restent assez limités et toujours avec des cours obligatoires. Tel que les cours de bonne conduite avec  son Alpha. Cependant lorsque je relève la tête et tombe sur le regard moqueur de Leeir je me dis que pour cette matière je risque d'avoir de mauvaises notes.

Je m'avance jusqu'à la table pour reprendre ma place de tout à l'heure. Maintenant un silence prend place tandis que je jette de temps en temps des coup d'oeil vers mon homologue. La tase maintenant vide, il rapporte son regard sur moi. Non sans être gêné je tente un sourire en son encontre. Lorsqu'il fait de même je m'étouffe avec le morceau de gâteau.

- Étouffe toi après qu'on ait finis d'acheter les meubles.

Je regarde le jeune homme qui ne semble pas du tout compatir à mon état. Cependant l'évocation d'une possible sortie me fait oublier mon indignation.

- Nous allons sortir ?

- Évidemment, les meubles ne ve pas apparaître comme par magie.

- Puis-je choisir la couleur.

Il me fixe quelques instants avant de se mettre debout.

- Je te laisse même choisir la taille du nouveau lit.

C'est sous mon deuxième étouffement que Leeir quite la pièce, non sans un rire en coin. Vraiment, cette famille est sans-gêne.

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