Étreins Ta Solitude

Chapitre 9

Il est actuellement un vendredi après-midi. Je me balance assis sur la balançoire du jardin. Sous les rayons du soleil. Leeir à quelques pas de moi, sur son téléphone. Il est assis sur une chaise, sa cheville droite reposant sur son genou gauche. Vêtu d'un jogging ainsi que d'un tee-shirt. Évidemment tout deux noirs. Quand à moi je porte une tunique bleue accompagnée d'un pantalon noir. Les rayons du soleil lèchent la peau de l'alpha qui soupir tout les dix minutes.

Je ne vois pas ce qui l'embête étant donné que c'est lui qui m'a carrément ordonné de sortir profité du soleil. Il m'a extrait du canapé sur lequel je m'étais étalé tel un félin. Je n'avais clairement pas l'intention de bouger. Surtout de sortir avec ce qu'il s'est produit il y'a à peine une journée. En observer les environs je remarque sans mal les maisons voisines. Pourtant tout semble silencieux, aucun cris ni rire. L'ombre provenant de l'immense arbre dans le jardin décore agréablement l'herbe de la cour. Étonnamment je me sens bien malgré la différence flagrante avec le jardin de notre palais.

Un énième soupir de l'alpha me fait lever la tête en sa direction. Sa jambe gauche donne un rythme sous son angoisse.

- Quant reprend t-on les cours ?

Ma question stop son geste répétitif. Il me sonde du regard, range son téléphone dans sa poche. Je déglutit. Pas bon signe. Je repose mes pieds sur l'herbe. Je détourne le regard sur la maison voisine.

- Lundi. On ira à moto, je n'ai pas de voiture.

Grandement surpris je tourne la tête vers lui les yeux exorbités. Ce n'est pas le fait qu'il n'est pas de voiture qui me surprend mais qu'il ne m'est pas contredit. Il, il accepte que je continue les cours?

- Tu veux dire que...

Il fronce les sourcils, plisse les yeux en plein réflexion.

- Quoi? C'est si improbable que je n'ai pas de voiture ?

Je secoue la tête dans tous les sens.

- La moto c'est bien. C'est super.

Les larmes me montent aux yeux.  Je vais pouvoir continuer mes cours. Je vais pouvoir faire quelque chose qui me plaît. Je me relève de ma balançoire pour aller le serrer contre moi. Il se crispe avant que son corps ne se détend. Je sens quelques petits coups maladroits sur mon dos.

- Merci.

Je murmure la voix empli d'émotion. Il ne semble pas comprendre mais me rend mon étreinte. À mon tour d'enfuir mon visage dans son cou pour humer son odeur. Je semble peut-être exagéré mais pour un oméga sa vie s'arrête presque en même temps que son lien avec un alpha. J'avais tellement peur de devoir rester à la maison pour m'en occuper et devoir oublier tout mes projets concernant mes études et un futur travail. Finalement Leeir se relève pour m'entraîner vers la balançoire. Il y prend place et me pousse sur ses jambes. Les miennes de chaque côté de son corps, dans le vide. Mon visage se retrouve devant le sein et je détourne les yeux extrêmement gêné de notre position. Il rigole de ma gêne avant d'entreprendre de nous balancer.

Au loin je rencontre le regard d'une voisine qui nous observe la bouche entre ouverte. Ma gêne atteint son maximum. Je cache ma tête sur le torse de l'alpha et ferme les yeux. Apaisé. J'en oubli presque ma peur.

Je relève la tête pour poser mon regard sur son visage. Se sentant sûrement observer il reporte son regard vers moi. Une agréable chaleur se loge dans mon ventre tandis qu'il rapproche lentement son visage du mien. Étonnamment reculé ne me paraît plus comme une option. Nos lèvres s'effleurent, se caressent pour s'apprivoiser. C'est mon premier contact intime avec quelqu'un. Mon coeur accélère tellement que j'ai peur qu'il ne l'entende.

Il suffit qu'il pressent ses lips sur les miennes pour que je vacille. Trop d'émotions pour moi.

- Hey, ça va? Ne t'évanouis pas, merde.

La honte! Je suis tellement inconnue des contacts physiques que je fais un malaise avant même de faire le baisé. Le sentiment de honte me donne envie de fuir. Et c'est ce que je fais pour m'en fermé dans la salle de bain. Incapable d'affronter le regard de l'alpha.

- Aslan, tout vas bien? Tu es malade?

Des coups contre la porte résonne dans la pièce. Adossé contre le mûr je baisse les yeux.

- Tout vas bien. Désolé.

- Ouvre la porte.

Tremblant je tourne la poignet qui déverrouille par la même occasion la serrure. Je déglutit au moment de regarder l'homme face à moi. Il finit par soupirer.

- Nous devons nous préparer pour nous rendre au palais. Nous ne devons pas arriver en retard.

Relevant la tête je me souviens que nous sommes invités à dîner ce soir. La perspective de revoir mon frère suffit à faire disparaître ma gêne. J'ai tellement hâte de le revoir et aussi pouvoir discuter avec mon beau-frère.

- Oh. Dépêchons nous, j'ai tellement hâte de revoir Kayl et Perle!

- Eh bien je vois que je me suis inquiété pour rien.

Sans tarder je m'empresse d'aller sous la douche avant de choisir une tenue. Une mèche de tressé, je m'attache les cheveux avec un élastique. Tandis que je sors un manteau, Leeir rentre dans la chambre furieux. Silencieux il prend des vêtements qu'il met avec rage. Je l'observe sans rien comprendre. Mais lorsque je le vois grelotter je devine que j'ai utilisé tout l'eau chaude.

- La prochaine fois tu prends ta douche après moi. J'aurais dû attendre que l'eau ait le temps de chauffer. Et comment j'aurais pus me douter qu'il est du genre à utiliser toute l'eau chaude. Je me vengerai. Il verra.

Ayant l'impression de voir un enfant faire un caprice je ne peux retenir mon rire. Et plus je vois sa moue boudeuse plus mon rire raisonne dans la maison. Quelques larmes mouillent mes joues sous son regard inquisiteur.  Finalement je quitte la pièce pris dans un fou rire. Je vais peut-être devoir faire gaffe à une possible vengeance mais je dois  bien avouer que voir un Alpha bouder, est une chose bien plaisante.