Nagi Seishirô x Reader //2

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Présence de sujets sensibles (dépression, suicide)

*****

Les larmes coulaient sur les joues, les mains se tenaient mais il était seul. Avant même qu'il ne s'en rende compte, son visage était humide, ses yeux enflés et il s'était rassis, ou plutôt effondré sur sa chaise. Son cœur était vide, son esprit aussi. Plus rien n'avait d'intérêt à ses yeux.

Quelques jours auparavant...

(T/p) sortait de l'hôpital, mais avec ce sentiment terrible que ce n'était pas la dernière fois. Ses bras bandés ballaient contre son corps mince, et un sourire, le premier depuis trop longtemps, apparut sur son visage blême. A l'autre bout du parking, elle avait aperçu son meilleur ami, un garçon nonchalant et pourtant sensible, Nagi. Elle se jeta à son cou, et, une nouvelle fois, le garçon eut un choc lorsqu'il constatait sa légèreté, anormale pour une fille de son âge et de sa taille. Il n'osait pas la regarder dans les yeux, se contenta de lui passer un bras autour des épaules et de l'entraîner vers sa maison. Elle était bavarde, racontait tout et rien à son ami sans se soucier de l'importuner. Et ce n'était pas le cas. Nagi l'écoutait avec intérêt et s'intéressa même à sa tirade sur la ressemblance entre les voitures rouges et les coccinelles.

Parce qu'il n'était pas sûr que (T/p) reste aussi encore longtemps avec lui.

Parce que c'était la vingt-septième fois qu'elle retournait à l'hôpital, couverte d'un sang qui était le sien car elle avait encore tenté de se donner la mort.

Nagi savait mieux que personne que, si (T/p) était si bavarde et avait l'air si heureuse, ce n'était pas parce qu'elle avait échappé à la Faucheuse. Ce n'était qu'une façade. Il le savait car il était là les vingt-sept fois, tard le soir dans sa chambre d'hôpital, à l'écouter pleurer car elle était encore en vie.

Comment pouvait-on soigner une aussi sévère dépression ? (T/p) souffrait depuis dix ans, et elle n'était encore même pas majeure. Nagi resserra son étreinte, rapprochant de lui la jeune fille qu'il aimait autant qu'elle détestait la vie. Ils arrivèrent devant le pavillon de (T/p), et son sourire s'éteint. Elle s'accrocha à Nagi, mouillant son tee-shirt des larmes qui jaillissaient de ses yeux.

-Je ne veux pas y retourner !

Et je ne veux pas t'y laisser, songea Nagi en la serrant contre lui. Mais que pouvait faire le garçon face aux parents de son amie ? Elle baissa le regard et poussa la porte de la maison, la referma derrière elle. Il resta là de longues minutes, dans le silence, à fixer le battant de bois fermé. Il n'entendit pas de cris, et repartit lentement chez lui, avec la sensation de l'avoir vendue au Diable.

Etendu sur son lit, jouant distraitement avec un ballon, Nagi ne pouvait pas cesser de penser à (T/p). Son rire cristallin résonnait dans sa tête comme une malédiction, comme pour le punir de l'avoir laissée. Il s'en voulait mais ne pouvait rien faire pour empêcher ça. Il était trop jeune, trop faible, trop impuissant.

Au lycée, (T/p) était souvent seule. Peu sociable, et pas seulement. Les gens semblaient craindre de créer des liens avec elle. Sauf Nagi. Nagi n'avait pas eu peur d'elle, ni du sang qui coulait à flots tard la nuit, ni de ses hurlements et de sa souffrance. Elle aimait sa compagnie calme, elle pouvait lui parler de tout et il ne la jugeait pas. Bon, elle n'était pas vraiment sûre qu'il l'écoutait tout le temps, mais au moins elle pouvait se confier.

La nuit commençait à peine à tomber, et (T/p) et Nagi sortirent de la boulangerie avec un sachet de chouquettes. C'était un de leur rituels : chaque soir, après les cours, ils achetaient un goûter dans cet endroit et le dégustaient ensemble, en regardant le soleil disparaître vers l'horizon, de la même manière que (T/p) aurait aimé disparaître. Mais sans le soleil, il n'y a plus que la nuit. La nuit, les ténèbres, l'obscurité. Ce que serait Nagi sans elle. Il regarda la jeune fille se délecter des chouquettes comme si c'était le meilleur aliment qu'elle aie jamais mangé. Elle lécha ses doigts pleins de sucres et adressa à Nagi un sourire radieux. Il hésita à avouer ses sentiments à (T/p). Il y pensait depuis si longtemps et ne pouvait s'empêcher de repousser ses aveux. Et c'est ce qu'il fit une fois de plus. Je lui dirais lundi. Comme ça, je pourrais réfléchir à ma déclaration tout le week-end. Et il y pensa. Il y songea sans cesser.

Mais Nagi ne revit plus jamais (T/p).


*****

Je suis désolée d'avoir écrit un récit aussi triste. ( et aussi court.)

Ceci était inspirée d'une histoire vraie, qui a eu lieu très près de moi, et j'aime mettre en scène des scénarios réels (quoique celui-ci n'était pas le meilleur).

Je souhaite une bonne année à tout le monde, avec quelques jours de retards (ne m'en voulez pas, je suis occupée telle une ministre... un peu flemmarde)

A bientôt ! <3

Blue Lock x Reader-One shotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant