Une semaine après sa confrontation avec Lisandro, Cassiopée n'arrivait toujours pas à croire qu'elle avait pu se tromper pendant tout ce temps. Elle lui avait demandé de la laisser réfléchir à tout ça, elle ne voulait pas être en contact avec lui tant qu'elle n'avait pas la certitude qu'il était innocent...Mais comment le prouver ?
Elle pouvait se confier à lui, à Rose, à Constance. Même si elle se sentait perdue, un infime espoir s'alluma dans son esprit. Peut-être bien que Lisandro était sincère. Mais encore une fois, elle aurait besoin de temps.
Emmanuel et Antoine ignoraient tout et travailler à leur côté lui faisait du bien. Ils ne la traitaient pas comme une victime.
Elle prenait régulièrement sa pause dans la serre, un endroit excentré et calme. Elle y pleurait souvent pour se défaire de tout ce qu'elle pouvait ressentir. Un jour, quelqu'un entra. En entendant des pas, Cassiopée se retourna, se moucha discrètement et se trouva face à face avec Lisandro.
-N'ai pas peur, je t'en supplie, dit-il. J'ai une idée à te proposer, on fera comme tu voudras.
-Dis toujours...
-Tu m'as bien dit que tu avais porté plainte ? Si tu veux, on peut demander à la gendarmerie le résultat de leur enquête de l'époque...
-Ils n'ont mené aucune enquête.
-Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas eu de résultat qu'ils n'en ont pas fait une.
-Tu es prêt à aller voir les flics ? Demanda-t-elle déconcertée.
-Pour te prouver que je dis la vérité, oui.Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle accepta. Ils prirent chacun une voiture et se rendirent au poste. Rien n'avait changé, pas même les gendarmes qu'elle reconnut.
-Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ? Demanda l'un d'eux.
Cassiopée leur remémora son histoire et l'officier se rendit aux archives. Il revint cinq minutes plus tard, un mince dossier sous le bras.
-Voici la copie de votre plainte. Nous avons interrogé le barman du Club. Il nous a dit, attendez, je reprends sa déposition...Oui voilà, qu'il avait vu une jeune femme correspondant à votre signalement en larmes quitter l'endroit, l'air complètement perdu. Nous lui avons demandé s'il connaissait un certain "Sandro" qui pourrait être d'origine italienne mais nous n'avons pas été plus loin.
-Comment ça ? S'insurgea Lisandro. Vous auriez dû consulter les vidéos de surveillance !
-Monsieur, du calme, s'il vous plaît. Nous avions trop peu d'éléments et la plainte a été classée sans suite.
-Vous pensez qu'on pourrait voir ces vidéos ?
-J'en doute, la loi exige que les vidéos soient détruites au bout d'un mois.Dépités, Lisandro et Cassiopée remercièrent l'agent et quittèrent l'endroit.
-On n'est pas tellement plus avancés, commenta la jeune femme.
-Attends, je n'ai pas dit mon dernier mot.Il sortit son téléphone portable de sa poche, le colla à son oreille et attendit que son interlocuteur décroche.
-Seb ? Salut c'est Lisandro, Lisandro Iñesta...Oui, ça fait un bail, je sais. J'ai besoin que tu me rendes un service.
Ils convinrent de se rencontrer mais Cassiopée n'en sut pas plus. Il partit en premier vers la côte et Cassiopée le suivit en voiture. C'était étrange de retourner dans cet endroit mais il faisait jour et le soleil la rassurait. En outre, elle commençait de plus en plus à croire en la version de Lisandro.
Le Club n'était pas encore ouvert à cette heure de l'après-midi mais Seb, le barman et patron de l'établissement, les attendait et les invita à entrer.-Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
-Voilà, commença Lisandro, c'est très délicat...Je t'en supplie, dis-moi que tu te souviens de m'avoir vu ici il y a cinq ans.
-Oh là tu m'en demandes beaucoup...
-C'était en juillet 2017, intervint Cassiopée.
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Le temps d'un été
FanfictionLe destin de Cassiopée Garrel bascule brutalement lorsqu'elle se fait agresser sexuellement par son amour de vacances. Après le décès de sa grand-mère, elle revient à Calvières et retrouve son agresseur lorsqu'elle intègre le célèbre Institut August...