Epilogue

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Le lendemain matin, le temps s'était arrêté à l'Institut. Antoine s'était occupé de tout. Les cours du master étaient bien-sûr suspendus. Le restaurant éphémère et le double A furent fermés pour le reste de la semaine. Ce ne fut que plus tard dans la matinée que Cassiopée reçut enfin un appel de Constance.

-Il est tiré d'affaire, dit-elle sans préambule. La lame est passée près du cœur, il a subi une longue intervention cette nuit mais les médecins sont optimistes. Théo et Axel, notre neveu, sont avec nous. Les visites sont limitées à la stricte intimité mais nous allons vous laisser notre place afin que vous puissiez le voir.
-Merci Constance, dit-elle en larmes.

Elle se rendit donc à l'hôpital le plus rapidement possible. Emmanuel était allongé sur un lit, son regard s'illumina quand il l'aperçut. Cassiopée fondit en larmes. Elle vint précipitamment vers lui et l'embrassa. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras mais elle avait peur de lui faire mal.

-Je suis désolée, dit-elle.
-Tu n'y es pour rien, c'est moi qui ai voulu jouer au cow-boy mais je suis solide.

Elle lui expliqua en détails l'arrestation de Livio et comment Antoine gérait l'Institut en son absence.

-Tu peux être tranquille, on s'occupe de tout, le rassura-t-elle.

Cassiopée s'en alla pour ne pas le fatiguer, si tout se passait bien il serait de retour dans une semaine. Elle travailla avec Antoine et tous les jours, elle se rendait au chevet d'Emmanuel.

Huit jours plus tard, Emmanuel revint, parfaitement rétabli mais la poitrine toujours un peu douloureuse. Le soir, ils rentrèrent ensemble. Au moment de se coucher, elle aperçut sa cicatrice et frémit à nouveau de culpabilité. Ils s'embrassèrent et firent l'amour, Emmanuel ne le savait pas mais ce serait sûrement pour la dernière fois. Tourmentée, Cassiopée ne trouva pas le sommeil. Plus tard dans la nuit, elle entendit des pas. Emmanuel l'enlaça par derrière et lui demanda pourquoi elle était encore debout.

-Je réfléchis, dit-elle simplement.
-Quelque chose ne va pas ?
-Peut-être, je ne sais pas trop.

Ils retournèrent se coucher et ce ne fut que le lendemain matin à la table du petit-déjeuner qu'elle se décida à dire ce qu'elle avait sur le cœur.

-Il faut que je te parle, dit-elle.
-Je t'écoute.
-Quand je suis revenue ici après le décès de ma grand-mère, j'avais besoin de faire mon deuil mais je voulais aussi aller de l'avant, par rapport à sa disparition mais aussi par rapport à mon agression. Malgré lui, Lisandro m'a offert cette possibilité en me montrant que je m'étais trompée à son sujet et puis tu es arrivé. Tu m'as montré qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, que d'horribles choses pouvaient donner naissance à une belle histoire...Je ne m'y attendais pas en venant ici mais grâce ou à cause des agressions qui se sont passées parmi les élèves, j'ai enfin appris la vérité. Le coupable est derrière les barreaux et une page entière de mon existence se tourne.
-Qu'est-ce que tu es en train de me dire ?
-Je me suis reconstruite grâce à toi mais je ne pense pas que notre relation soit faite pour durer. Je considère que chaque rencontre nous apporte quelque chose. Peut-être que je t'ai aidé à supporter ton divorce et à passer à autre chose.

Ils avaient les larmes aux yeux tous les deux.

-Ça aura été une jolie histoire, dit-il la voix serrée par l'émotion. Je n'imaginais pas cette conclusion mais tu as sans doute raison.
-Notre histoire aura été merveilleuse...Le temps d'un été.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant