Chapitre 9

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Le lendemain, Cassiopée se sentait prête pour affronter une nouvelle journée. Elle se rendit au bureau avec Emmanuel et les rumeurs allaient bon train mais ils s'en moquaient. Lisandro se montrait indifférent et finalement, la jeune femme était ravie qu'il l'aide ainsi à faire son choix.
Elle se sentait mieux, débarrassée du stress de ces derniers jours, c'est la réflexion qu'elle se faisait quand on frappa à la porte. Le capitaine Brassac entra avec deux hommes, ils saluèrent Cassiopée, Emmanuel et Antoine.

-Je suis venu vous rendre votre téléphone, mademoiselle, dit-il. Il a été expertisé, malheureusement nous n'avons pas pu savoir qui vous a envoyé ces messages mais nos recherches nous ont permis d'affirmer que le coupable vous a envoyé ces textos depuis l'Institut.
-Depuis l'Institut ?! Répéta Cassiopée éberluée.
-Oui, j'ai bien peur qu'il fasse partie du personnel ou des élèves. Monsieur le Directeur, si vous me le permettez, je vais enquêter parmi vos élèves qui répondraient au signalement.
-Je vous en prie...
-Je me permets d'intervenir, répondit Antoine, tout le monde n'est pas présent, les élèves du master sont absents aujourd'hui, ils ont une activité à l'extérieur et ne reviendront pas avant le début de soirée.
-Très bien, nous repasserons mais nous allons tout de même faire un tour.

Cassiopée restait silencieuse, à l'intérieur d'elle-même, des milliers de pensées parasites lui embrumaient l'esprit. Le coupable était tout près. Elle avait hâte qu'on le retrouve mais savoir qu'ils se trouvaient dans le même lieu et se croisaient peut-être régulièrement lui fit froid dans le dos.

Moins d'une heure plus tard, les gendarmes revinrent faire part de leur enquête, personne ne correspondait au signalement et les élèves interrogés étaient, pour la plupart, trop jeunes.

-J'ai posé quelques questions aux hommes adultes que j'ai croisé, je leur ai demandé de me montrer leur dos et personne ne porte de tatouage à cet endroit. Nous avançons, il ne va pas nous échapper plus longtemps, faîtes-moi confiance.

Tout le monde le remercia lui et ses collègues avant de les laisser repartir. Cassiopée eut du mal à se remettre au travail mais penser à autre chose était la seule solution. En fin de journée, Antoine rentra chez lui, ne souhaitant pas laisser Rose seule en sachant que le coupable se trouvait entre les murs. Emmanuel ne lâchait pas Cassiopée d'une semelle, il avait déjeuné avec elle et ne quittait plus le bureau. Alors qu'ils s'apprêtaient à partir, ils entendirent des pas précipités dans le couloir. Les portes s'ouvrirent, Anaïs Grimbert et Salomé Dekens se ruèrent à l'intérieur.

-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Cassiopée l'estomac noué.
-On est rentrées de notre activité, expliqua Anaïs. Salomé est allée prendre une douche dans les vestiaires et elle a été agressée...
-Il..Il est arrivé derrière moi et m'a immobilisée, expliqua-t-elle, je n'ai rien pu faire. Il a commencé à me violer mais il a entendu du bruit alors il s'est enfui...
-Je suis vraiment désolée, répondit Cassiopée les larmes aux yeux. On va appeler un médecin et la gendarmerie.
-Si vous voulez mais je ne pourrai rien dire, je ne l'ai pas vu, il ne m'a pas parlé, je n'ai aucune idée de qui ça peut être.

Emmanuel n'ajouta rien et contacta directement le Capitaine Brassac.

-Je ne me souviens que d'une chose, se rappela Salomé, quand il est entré, son parfum m'a presque sauté à la gorge, comme s'il avait mis toute la bouteille. C'était du musc, j'en suis sûre.

Et là, d'un coup, un détail que Cassiopée avait oublié refit surface. Elle revit les images de sa propre agression et ressentit tout, y compris les odeurs...Cette odeur virile et animale. Elle l'avait sentie il y a peu de temps mais cela n'avait pas suffi à réveiller sa mémoire. Mais désormais elle faisait le lien.

-Je me souviens de cette odeur moi aussi, dit-elle. Et je sais qui porte ce parfum à l'Institut.

Malgré sa stupeur et son état d'agitation extrême, Cassiopée laissa Emmanuel s'occuper de Salomé et d'Anaïs et appela Charlène aussitôt. Il fallait absolument qu'elle décroche.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant