Le temps d'un été

Chapitre 8

Deux semaines après avoir instauré ce petit jeu, Cassiopée décida qu'il fallait faire quelque chose...Mais quoi ?

-Tu déjeunes avec mister cocktail aujourd'hui ? Lui demanda Emmanuel distraitement.
-Euh...Oui, pourquoi ? Demanda-t-elle.
-Oh pour rien. Tu as confiance en moi ?
-Bien-sûr...

Il l'embrassa avec douceur sur le front.

-Alors tout ira bien.

Cassiopée avait donné rendez-vous à Lisandro dans la serre, histoire de changer du parc tout en étant à l'écart du château. Quand elle arriva, Lisandro lui tournait le dos, il se retourna en entendant ses pas. Il l'embrassa en la serrant tendrement contre lui, alors la jeune femme se perdit dans un tourbillon de bien-être et de volupté lorsqu'ils entendirent quelqu'un arriver...

-Vous voilà tous les deux ! S'exclama Teyssier.

Cassiopée et Lisandro se détachèrent et le regardèrent, incrédules.

-Ravi de vous voir cher numéro deux !
-De quoi vous parlez ? Demanda Lisandro sur la défensive.
-Cassiopée veut deux hommes pour elle seule, vous êtes au courant ? Il se trouve que je suis le numéro un.

L'espagnol regarda Cassiopée, profondément choqué.

-C'est Teyssier le deuxième homme dont tu m'as parlé ?!

La jeune femme fit oui de la tête, un peu gênée.

-Pourquoi numéro un ? Je suis arrivé dans sa vie il y a bien plus longtemps que vous...
-Arrêtez votre stupide concours de bite Lisandro, comportez-vous en adulte, pour une fois ! Et pourquoi numéro un ? Mais parce que je gagne toujours et que je sais qu'elle a une légère préférence pour moi, même si elle n'est pas encore prête à l'avouer.

Cassiopée était de plus en plus mal à l'aise car elle ne comprenait absolument pas quelle était la tactique d'Emmanuel.

-Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda Lisandro. Pourquoi êtes-vous ici ?

Emmanuel s'approcha d'eux et donna à la jeune femme, un baiser terriblement sensuel et agréable, au parfum d'interdit. Ils s'interrompirent sous le regard noir de Lisandro.

-A quoi vous jouez ? Demanda ce dernier la mâchoire contractée.

Prise d'une soudaine impulsion, Cassiopée s'éloigna et s'adossa contre l'un des murs de la serre. Les deux hommes cessèrent de se disputer, mais à présent c'était comme si les hostilités s'ouvraient véritablement. Elle défit les boutons de son chemisier en les regardant, comme une invitation à la paix et au plaisir. Lisandro et Emmanuel se regardèrent, tout de même un peu embarrassés face à une telle situation, puis ils s'avancèrent vers elle. Lisandro lui ôta son chemisier tandis qu'Emmanuel soulevait sa jupe. Il remarqua qu'elle portait une jarretière en cuir et il se sentit perdre la tête. Cassiopée n'avait jamais fait cela mais c'était extrêmement valorisant que deux hommes la désirent à ce point. Elle tourna la tête et embrassa Emmanuel. A tour de rôle, ils la touchèrent, la caressèrent, l'embrassèrent. Elle se retrouva très vite en sous-vêtements et elle les sentit lentement mais sûrement perdre le contrôle. Les yeux fermés pour mieux savourer, elle ne savait plus vraiment qui faisait quoi. Elle sentait leur corps durs et chauds se frotter contre le sien. Si au début, l'expérience lui était apparue comme plaisante, elle la mettait de plus en plus mal à l'aise et quand l'un d'eux tenta de lui ôter sa culotte, elle rouvrit les paupières et les arrêta.

-Attendez, dit-elle, c'est n'importe quoi...Vous vous rendez compte de ce que nous sommes en train de faire, entre collègues et sur notre lieu de travail ?
-Ça n'avait pas l'air de te déranger il y a cinq minutes, répondit Emmanuel.
-Non c'est vrai mais ce n'est pas comme ça que mon choix sera plus vite fait. Et puis, je trouve ça malsain que vous vous retrouviez dans cette position tous les deux. Ce genre de chose est censé être du domaine de l'intime. Les amis ou les collègues ne se voient pas en érection en train de tripoter la même femme.
-Tu attends quoi de nous ? Demanda Lisandro, un peu perdu.
-Je ne sais pas. Il vaudrait peut-être mieux que nous arrêtions de nous voir en dehors du travail. De toute façon, je n'arrive pas à choisir, je vous aime tous les deux. Je suis désolée de vous laisser tomber à un moment pareil mais ce simulacre de plan à trois...
-Ne te convient pas, termina Emmanuel, c'est compris mais je ne suis ni un jouet ni une poupée gonflable. Tu as raison, il vaut mieux qu'on s'en tienne à des relations strictement professionnelles désormais.