Chapitre 5

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Partie 3 : Août

Antoine et Cassiopée s'occupaient de l'organisation du concours d'entrée de l'Institut qui aurait lieu au mois de septembre. La jeune femme terminait de taper les fiches d'inscription sur l'ordinateur quand Emmanuel entra dans le bureau en claquant les portes.

-Il est temps que je fasse une pause, je vais me chercher un café, quelqu'un en veut ? Demanda Antoine, cherchant une excuse pour échapper à l'humeur massacrante du directeur.

Cassiopée fit non de la tête, un timide sourire au coin des lèvres et Emmanuel ne répondit pas. Le proviseur quitta le bureau et la jeune femme redoubla d'attention sur la tâche qu'elle effectuait. Quelques minutes plus tard, son téléphona bipa et elle vit que le message venait de Lisandro. Elle sourit un peu bêtement et accepta de déjeuner avec lui dans le parc après son service.

-Ça va, je ne vous dérange pas ? Demanda Emmanuel dans un sarcasme.

La jeune femme sursauta, comme une enfant prise en faute. Elle n'avait lu nulle part que recevoir des sms au bureau était interdit mais elle se sentit tout de même coupable...

-A qui devez-vous ce sourire béat ? Continua-t-il. Peut-être attendez voir...Lisandro ?

Elle le regarda en fronçant les sourcils. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui posait cette question et comment il pouvait savoir qui lui écrivait. Devant son air surpris, il ajouta :

-Je sais tout ce qui se passe ici...Je vous rappelle que vous êtes sur votre lieu de travail, pour draguer ce sera plus tard, merci, dit-il de son éternel ton sarcastique.
-Je peux savoir ce qui vous met dans cet état ? Non parce que maintenant, je suis habituée à vos sautes d'humeur mais là...Vous vous surpassez.

A son grand étonnement, Emmanuel ferma les yeux et soupira.

-Oui parce que tout le monde m'agace. Les élèves de première année me rendent dingue par leur bêtise, Théo a un tel melon que bientôt il ne passera plus les portes du double A, Louis Guinot va épouser ma fille et je crois qu'un élève du master aurait bien envie de coucher avec elle. Je viens de lui dire deux mots d'ailleurs, ça devrait le calmer, cet espèce de petit con pervers...

Il s'interrompit comme s'il venait de s'apercevoir qu'il avait pensé tout haut. A nouveau, il soupira en se demandant comment Cassiopée parvenait à fendiller sa carapace.

-Je comprends, répondit-elle calmement. Il y a des périodes comme ça où on a l'impression que rien ne va. Les élèves de première année ne peuvent que s'améliorer. Votre fils vient d'obtenir un prix et il doit avoir beaucoup de pression sur les épaules, faire semblant d'avoir de l'assurance doit lui apporter une quelconque force...Quant à votre fille, elle est majeure, je suis désolée que vous n'appréciiez pas votre futur gendre et tant mieux pour elle si elle a des prétendants, c'est une très belle jeune femme...Emmanuel, vous devez accepter le fait que vous ne pouvez pas tout contrôler.

Pendant un instant, elle se demanda s'il n'allait pas la remettre à sa place, s'il n'allait pas hurler ou quitter la pièce. Elle fut surprise qu'il laisse entrevoir un peu de la sensibilité qu'il cherchait constamment à cacher.

-Vous avez raison. Il faut croire que j'ai mes petits moments de faiblesse, moi aussi.
-Évidemment, vous êtes un être humain. Continuez comme ça et dans quelques mois vous serez un homme normal !

Il rit, se détendant un peu.

-Maintenant qu'on se fait des confidences, vous déjeunez avec qui alors ?
-Vous aimez les potins, en fait ! Ironisa Cassiopée.
-Ouais, peut-être bien. Je suis juste un peu curieux. Laissez-moi deviner, je suis sûr qu'il s'agit de Lisandro ! J'ai un peu de mal à comprendre votre relation à tous les deux...Mais tant mieux si les choses se sont arrangées entre vous.
-Croyez-moi, vous n'avez pas envie de savoir.
-Non, ça c'est clair, bon je vous laisse j'ai encore du boulot.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant