Chapitre 7

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Cassiopée ne reçut pas de nouvelles d'Emmanuel pendant le week-end et elle ne savait qu'en penser. Peut-être avait-il changé d'avis ? Ou peut-être n'assumait-il pas ce qu'il ressentait ? Elle sursauta brusquement quand son téléphone sonna, elle lut "Lisandro" sur l'écran et ne put s'empêcher de ressentir une légère déception.

-Allô ?
-Salut Cassie, comment vas-tu ?
-Ça va, je te remercie et toi ?
-J'ai connu des jours meilleurs. Je ne sais plus où j'en suis, je voudrais savoir où on en est toi et moi.

Cassiopée ne s'était pas attendue à cela et elle ne savait pas quoi lui répondre.

-Je ne sais pas, répondit-elle alors en toute honnêteté. Je te l'ai dit, j'ai besoin de prendre du recul.
-Ce qui est arrivé à Charlène t'a bouleversée et je le comprends mais est-ce qu'il y a autre chose ?
-Comment ça ?
-Est-ce que tu vois quelqu'un d'autre ?

La jeune femme se tut, totalement prise au dépourvu.

-Non, dit-elle alors.

Ils raccrochèrent peu après et elle se dit qu'elle était dans de beaux draps...Elle ne savait pas si elle avait menti ou dit la vérité. C'est donc avec un nœud à l'estomac qu'elle se rendit au bureau le lundi matin. Lorsqu'elle arriva, Emmanuel et Antoine n'étaient pas là. Elle soupira et s'installa derrière son ordinateur. Elle était tellement absorbée dans sa tâche qu'elle n'entendit pas les portes s'ouvrir.

-Salut !

Elle sursauta et leva la tête.

-Salut Antoine, ça va ?
-Oui et toi ? Tu as passé un bon week-end ?

Oh oui, j'ai consolé Charlène parce que sa mère n'était pas là pour le faire et j'ai fini par manger un gâteau aussi bizarre que délicieux chez Emmanuel. Charlène est sortie dans la soirée avec un ami et nous en avons profité pour s'embrasser à perdre haleine...

-Oui, ç'a été je te remercie, répondit-elle finalement. Et toi, ton week-end ?
-Tranquille...J'ai quitté le bureau pour régler un souci. Louis Guinot était en train de se battre avec un élève du master...
-Ah bon ? Demanda-t-elle piquée par la curiosité.
-Oui, Louis est très jaloux de Livio Rossi, il a appris que Charlène avait été au ciné avec lui vendredi soir et ça ne lui a pas plu. Heureusement que je passais par là, j'ai pu les séparer avant que ça ne dégénère.
-Ah ouais...Sympa le début de semaine.
-Tu m'étonnes. J'ai croisé Emmanuel, il m'a demandé de te passer d'anciens dossiers pour que tu les classes, ne me demande pas pourquoi, je n'en ai pas la moindre idée. Il m'a dit que tu devais en faire ta priorité.

Étonnée qu'il lui confie une telle mission, Cassiopée s'exécuta tout de même. Antoine partit, il ne serait pas de retour avant plusieurs heures. Les portes de bois s'ouvrirent sur le directeur et Cassiopée en fit presque tomber sa pile de dossier. Elle ne savait pas comment s'adresser à lui, si elle devait faire comme si rien ne s'était passé ou si elle devait obéir à la petite voix intérieure qui lui criait de se jeter dans ses bras.

-C'est chiant le classement, hein ? Demanda-t-il.

Elle s'était attendu à tout sauf à ça.

-Un peu.
-Tu peux arrêter, c'était un prétexte pour que tu ne bouges pas d'ici.

Elle n'eut pas le temps de répondre qu'il s'avança à grandes enjambées vers elle. Il se pencha et l'embrassa. Il ne savait pas ce qu'elle en pensait et elle non plus, d'ailleurs. Un flot confus d'idées se bouscula dans son esprit et elle interrompit le baiser.

-Attendez, dit-elle en continuant à le vouvoyer, je ne saisis pas tout. J'ai adoré la soirée de vendredi et comment elle s'est terminée mais...
-Mais je ne t'ai pas recontactée du week-end et tu te demandes pourquoi, l'interrompit-il.
-Exactement.
-Je ne savais pas quoi faire alors j'ai réfléchis.
-On aurait pu réfléchir ensemble...Et communiquer.
-C'est vrai mais j'étais un peu perdu...Je n'ai pas réussi à te chasser de mes pensées, j'avais comme un goût d'inachevé.
-C'est réciproque mais je ne sais toujours pas où nous en sommes...
-Moi non plus, disons qu'on pourrait avancer lentement sans trop se poser de question et voir comment ça évolue entre nous. Lisandro est au courant ?
-Non. On n'est pas vraiment ensemble, lui et moi, de toute façon.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant