Elfe ou homme au grand coeur

Sonalei.

Comment avait-il osé ? Toutes ces paroles balancées au vif ! Je lui en voulait, pour sûr. Il était venu uniquement pour me faire toutes ces reproches... ! Je pensais qu'après un an et demi, nous allions nous retrouver comme des vieux amants.

- Mon amour ! Attends ! Que s'est il passé ?

Kynddl. Il était derrière moi. Je me mis à courir. Je courais jusqu'à en perdre haleine et m'enfermais au sous sol. Je me mis assise à terre et pleurais. La tête entre mes genoux. Puis je relevais la tête, persuadée d'avoir entendue un bruit. Je me levais en douceur et m'avançais jusqu'au bruit. Il y avait deux cellules. Dans l'une d'elle, un homme y était enfermé. Mal au point, il allait certainement mourir dans peu de temps. Dans l'autre il y avait des corps empilés. En cours de décomposition. Je hurlais. L'homme leva la tête. Ayant ses mains attachées au dessus de sa tête, il ne pouvait bouger.

- Je te connais. Je connais ton visage. Murmura l'homme.

Je m'approchais. Il tira un coup sec sur les chaînes qui l'entravait, ce qui me fit sursauter, et me regarda.

- Sonalei. Je savais que je t'avais déjà vu.

- Qui êtes vous ? Demandais je, curieuse.

Il souffla et grimaça.

- J'ai entendu dire que tu avais un fils magnifique mais prends garde. Il veut le garder pour lui. Jusqu'à présent, chacune de ses femmes ne lui avait donné que des filles. Il les a chacunes fait tuer. Mais tu lui as donné un fils Sonalei. Maintenant, il prévoit de te tuer dans ton sommeil et de garder son fils. Pour lui. Pour qu'il gouverne à ses côtés ! Prends garde ! Il me l'a dit lui même il y a quelques mois.

Je pleurais de plus en plus. Voilà deux personnes qui me disaient la même chose. Il veut garder mon fils.

- Qui êtes vous ?! Hurlais je.

- Je suis Alcar, Sonalei, ton général.

Je me précipitais dans la cellule et le libérais. Il s'appuya sur moi et me serra dans ses bras. Je le remontais avec moi. J'aperçus Kynddl se diriger vers nous. Je me plaçais dans son chemin.

- Tu l'as libéré ? S' inquiéta Kynddl.

Je le giflais. Il porta sa main à sa joue, tandis que mes larmes ne pouvaient que déborder.

- Comment oses tu prévoir de m'enlever mon fils ? Notre fils !

Il se mit à genoux et prit ma main qu'il plaça entre ses lèvres.

- Mon amour pardonne moi ! Je t'en supplie ! Pardonne moi... Je ne voulais pas mais IL le voulait. Il fallait que je lui obéisse !

- Tu t'es moqué de moi !

- Non ! Je suis vraiment tombé amoureux de toi ! Tu es même la première. Je ne voulais pas ! Mais jamais je ne nous enlèverais notre fils... Je te le jure... Promit il.

Je détournais le regard.

- Pitié... Tu dois me croire ! Je voulais vous cacher toi et le bébé mais je me suis dis qu'il valait mieux sauver une vie ! La plus importante ! Toi ! Je te libèrerais quand notre enfant atteindra l'âge de 1 an ! Ensuite, tu seras libre de partir mais tu ne pourras revenir...

Il se releva et enfouit sa tête dans mon cou. Il m'embrasse dans le cou avant de trouver mes lèvres. Un cri rauque retentit derrière moi. Je me libérais et vis que deux orques emmenait la dépouille d'Alcar. Je hurlais et me précipitais vers lui.

- N'oublie jamais qui tu es... Dit il dans un dernier souffle.

Je pleurais, je lâchais toutes les larmes de mon corps. Kynddl me releva et me porta jusqu'à la chambre où Jaried dormait déjà. Il m'allongea sur le lit et je m'endormis la tête sur son torse.

- Je suis peut-être pas le plus gentil de tous mais je suis vraiment tombé amoureux de toi mon ange... Entendis je avant de sombrer.

Le lendemain matin, lorsque j'ouvrais les yeux, Kynddl n'était plus là. Ma chambre non plus d'ailleurs. Je me levais brusquement. J'étais dans une cellule.

- Kynddl ! Ouvre la porte ! Kynddl ! Hurlais je.

Je me rassis et pleurais.

- Pssst ! Sonalei !

Je levais la tête et vis quelqu'un avec une cape devant la cellule.

- C'est moi ! Legolas ! Il faut qu'on s'en aille ! Me dit il.

Il ouvrit la porte de la cellule, prit ma main et m'entraîna dehors.

- Attends ! Je ne peux pas laisser mon fils ! Lui dis je.

- Il le faut Sonalei ! Kynddl aura vite fait de te l'arracher ! Laisse le !

Je me libérais de son étreinte.

- Non ! Je dois prendre Jaried ! Hurlais je.

- Tu ne comprend pas Sonalei ! C'est lui qui est venu me libérer ! Il m'a dit que nous devions fuir sans nous retourner pour Jaried ! Il est l'élu ! Tu lui as donné un fils ! Tout est fini ! Me raisonna Legolas.

Des larmes traçaient des sillons sur mes joues. Legolas s'avança et prit ma tête entre ses mains. Il effleura mes lèvres avant d'y poser les siennes. Puis il se détacha, prit ma main et courut aussi vite que possible.