Prisionera

2 - Bordel

Je n'arrivai pas à m'en remettre. Le mec avait un putain de culot. Premièrement, il débarquait comme s'il était seul au monde et maintenant il m'appelait "poussin sexy". Nan mais sérieux, il se prenait pour qui celui-là ?!

Je le dévisageai longuement, ouvris la bouche pour répliquer mais rien ne sortait. Toutes les insultes possibles fusaient dans ma tête pourtant rien ne dépassait le bout de mes lèvres. J'ouvrai et fermai ma bouche sans arrêt.

-Hum, je voulais débuter par les présentations mais si tu veux commencer par me faire une fellat...

-NON ! FERME-LÀ ! Hurlai-je.

-Ha bah si, elle sait parler finalement.

-FERME-LÀ ! Répétai-je, pour qu'il comprenne.

-Doucement poussin, c'était pour rire. Y'a pas de quoi s'énerver.

Ce mec me sortait par les yeux. Je ne pouvais pas rester ici. Il fallait que je sorte. Surtout, il fallait que je change de chambre. Impossible pour moi de vivre avec un homme et qui, en plus, était pervers. Je m'empressai alors aussitôt vers la porte.

-Hé ! Tu vas où comme ça ? Je te dis que je rigolais ! T'as pas d'humour.

-Je change de chambre. Et de suite ! M'exclamai-je hors de moi.

-Tu veux échanger cette spacieuse chambre pour une chambre de quoi ? 10 mètres carrés à tout casser ? Avec une nana dealeuse ou prostituée ? Sans compter que tu n'auras pas de salle de bain privative. Et petite information sur USF. Les douches féminines sont bien plus peuplées par des garçons que des filles et les bruits que tu entendras seront sûrement plus des gémissements que l'eau qui coule.

Un frisson parcourra toute mon échine. Il avait raison sur un point : si je partais, j'allais devoir vivre dans une chambre minuscule et sans salle de bain privative. Et hors de question d'entendre des gémissements de tous les côtés et de voir des mecs à poil sans arrêt. Et surtout, hors de question qu'un homme s'approche de moi ou me voit nue. J'étais foutue. Je devais rester ici. Avec lui.

-Des règles s'imposent alors.

Un sourire triomphant apparut sur ses lèvres. Il sautilla de joie tel un enfant. On se connaissait depuis quoi ? 10 minutes ? Et il était content que je reste ? Il était soit débile, soit un obsédé sexuel qui me sautera dessus dès que je me serai endormie. Je préférai opter pour la première option, histoire de me rassurer. Il était simplement con.

Il s'installa sur MON lit et me regarda attentivement avec un sourire niais.

-Premièrement, c'est MON lit, alors dégage !

Il me regarda avec un air de défi. Super ! Ce mec mettait clairement mes nerfs à rude épreuve. Et flash info, je n'avais que très peu de self control.

-Bref, dans tous les cas c'est mon lit. Toi tu prends l'autre.

-Ok. Dit-il simplement.

-Règle numéro une : tu toques avant d'entrer dans la salle de bain et tu n'entres pas sans y avoir été invité. Règle numéro deux : ce n'est pas une garçonnière donc pas de filles. Je ne veux pas entendre et/ou voir tes ébats sexuels.

-OUUH ! Tu es déjà jalouse mon poussin. Ne t'inquiète pas, je suis tout à toi. Me répondit-il du tac au tac.

-Règle numéro trois : JE NE SUIS PAS TON PUTAIN DE POUSSIN ! D'accord ?!

-D'accord P.O.U.S.S.I.N. Épela-t-il exprès.

Bordel ! C'était quoi son putain de problème ?! J'allais le tuer avant le début du crépuscule.