~Flashback~
Vendredi 26 mai 2022.
Tribunal, Portland, Oregon.-Il est 10h00 et je déclare le procès ouvert pour une nouvelle analyse du dossier L2345. Assemblée, veuillez-vous asseoir je vous prie. Accusé, veuillez-vous lever et vous avancer jusqu'à la barre.
Il se leva et se dirigea droit jusqu'à l'endroit indiqué par le juge. Le même juge qui n'avait pas rendu justice à Abby. Un juge en carton quoi.
J'étais tellement stressée par ce qui allait suivre. Stressée et en colère. Être de nouveau là, le revoir, savoir qu'il allait mieux que moi je ne l'étais. Savoir qu'il avait une chance de s'en sortir. Tout ça me flanquait la chair de poule.
Ethan le remarqua et me prit la main. Il avait tenu fermement à m'accompagner pour me soutenir. Je la serrai alors si fort que mes jointures, ainsi que les siennes, devinrent blanches. Mais j'avais beau lui faire mal, il ne me lâchait pas. Il ne me lâchait jamais. Il était mon pilier.
-Jérémy JONHSON, né à Portland dans l'Oregon le 10 février 1980. Ces informations sont-elles exactes ? Demanda le juge.
-Oui.
Il n'avait prononcé qu'un seul mot. Un seul putain de mot. Et pourtant, je sentis déjà l'envie de vomir qui montait en moi tant il me répugnait. Sa voix m'envoyait tout droit en enfer.
-Vous avez été condamné à 15 ans de prison ferme le 14 juin 2013 pour viol sur mineur. Est-ce toujours exact ? Questionna encore le juge.
-Oui.
-Vous avez suivi une thérapie durant ces neuf dernières années pour vos troubles psychiatriques. Est-ce correct ?
-Oui.
Un seul mot sortait de sa putain de bouche. Avait-il peur de se trahir en disant autre chose que son foutu "oui" ? Parce que s'il ne répondait que "oui" alors j'avais un tas de questions à lui poser moi aussi : es-tu le pire des connards que cette Terre ait connus ? "Oui." Mérites-tu de crever comme un lâche ? "Oui." Devrait-on remettre la peine de mort juste pour ta gueule ? "Oui."
-Maître JASPER, pouvez-vous me communiquer les résultats de cette dernière ainsi que l'avis des médecins.
Son avocat s'approcha du juge et lui remit tout un tas de dossier. Il les feuilleta et prit quelques notes. Il hocha la tête de temps à autre comme s'il était satisfait de ce qu'il lisait. Cet enfoiré de juge avait été payé pour être constamment de son côté ou quoi ?
-Ce procès a pour but de revoir votre peine à la baisse pour comportement retenu exemplaire au sein de la prison. Étant donné que vous avez respecté notre accord de suivre une thérapie, que vous avez un comportement digne de ce nom et que vous avez les feux verts de tous les médecins, je ne vous poserai qu'une seule question. Quel est votre avis sur le sujet ?
Non mais j'hallucinais là ! Cet abruti de juge lui demandait vraiment son putain d'avis ?! Quel taré se tirerait lui-même une balle dans le pied ? Évidemment qu'il allait jouer la comédie et dire qu'il était apte à sortir, qu'il s'en voulait, gngngn !
La vie est une garce mais la justice, une belle salope.
-Je voulais commencer par vous remercier de m'accorder de votre temps. Même si la réponse ne s'avèrera pas forcément favorable, je suis reconnaissant que vous me laissiez le bénéfice du doute. La seconde chance est une chose à laquelle je crois fortement et j'espère que vous me la donnerez.
Foutaise.
-Je veux ensuite montrer et exprimer ma reconnaissance envers tous les médecins qui m'ont suivi depuis déjà maintenant neuf ans. Ils m'ont soutenu, cru en moi et énormément aidé. Je n'avais jamais vraiment pris conscience de ma maladie et sans vous je serai resté dans le déni et aurai fait encore de nombreux dégâts. Alors merci à vous de m'avoir aidé et de croire en ma seconde chance.
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Prisionera
Ficção Adolescente52 semaines, 365 jours, 8760 heures. Voilà le temps de liberté qu'il lui restait. Arrêter de survivre et vivre une dernière fois. Voilà ce qu'elle désirait par-dessus tout. Nouvelle vie, nouvel état, nouvelle rentrée, nouveaux amis. Voilà ce qu'elle...