Chapitre 8

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Sylvain sortait de la douche avec une serviette autour de la taille et une sur la tête. Pierre était devant le grand miroir de la chambre à ajuster les boutons de ses manches. Il avait son bas de costume bleu marine, ses chaussures et sa chemise. Sur son lit, sa veste et une cravate noir. Sylvain se stoppa net en voyant l’accessoire.

“Une cravate ? Pourquoi as-tu une cravate ? Il faut en mettre une ?

-Je ne sais pas s'il faut en mettre une. Tu as pas pensé à en prendre au cas où ?

-Non ! Tu ne m’as pas dit de le faire et je n'en ai pas.

-Tu n'as pas de cravate chez toi ?

-Je… Non. Parce que déjà je ne sais pas faire les nœuds et j’ai jamais eu trop l’occasion d’en mettre. Mais j’ai des nœuds papillon !

-Bon, je ne mettrais pas de cravate ce soir, comme ça on sera deux. Mais va falloir que je t'apprenne ça un jour.”

Sylvain hocha positivement la tête en finissant de se sécher les cheveux. Il enfila rapidement un caleçon, avant de se débarrasser de sa serviette, puis il soupira en regardant son costume gris, que Pierre avait bien mis sur son lit. Il n’était pas très motivé à se changer et à aller à la grande réception de ce soir. Ça allait être le premier vrai plongeon dans ce monde de luxe qui lui faisait tant peur. Pierre le pressa un peu car l’heure tournait et ils n’étaient pas non plus en avance. Sylvain avait mis plus de 15 minutes pour enfiler ses vêtements avant de se tourner vers Pierre qui était assis face à lui.

“Je mets de la cire dans mes cheveux pour les relever un peu ?

-Non.

-Pourquoi non ?

-Car j’aime pas, tu les relève trop a chaque fois.

-Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ?

-Je te le dis là.

-Je reste comme ça ?

-Oui. Tu es très bien avec tes cheveux naturels, je ne sais pas pourquoi tu t'embêtes à vouloir mettre de la cire.

-Parce que jusqu'à présent je pensais que ça m’allait bien.”

Sylvain avait prononcé sa dernière phrase sur un ton faussement boudeur ce qui avait fait rire Pierre. Les garçons étaient enfin prêts pour descendre et rejoindre les autres. Sylvain maltraitait nerveusement sa lèvre inférieure et Pierre prit délicatement sa main dans l’ascenseur pour essayer de le calmer. Il serra ses doigts froid un instant puis les lâcha quand les portes s'ouvrirent. Ils furent tout de suite escortés jusqu'à la grande salle. Tout le monde portait de somptueux costumes et robes de soirée. A leur grande surprise ils ne faisaient pas tant tâche que ça dans le décors et ça rassurait déjà Sylvain. Après vérification de leur badge, un verre de pétillant leur était servi. Sylvain bu le sien d’une traite et prit ensuite celui de Pierre, sachant qu’il ne le boirait pas. Pierre soupira en le voyant faire puis ils s’avancèrent tous les deux vers la scène où il commençait à avoir du mouvement.

Le président de l'événement “Tour Auto Ferrari” venait de finir son discours de remerciement et ponctua celui-ci en souhaitant une bonne soirée à ses invités. Il avait également mentionné la présence de guests particuliers présent ce soir et le lendemain, Charles Leclerc et Carlos Sainz, les deux pilotes de Formule 1 actuels de l’écurie Ferrari. 

Pierre et Sylvain étaient un peu à l'écart au début mais rapidement des personnes venaient les voir pour parler. Certains étaient très cordiaux dans leurs échanges mais d'autres beaucoup moins à la mention de leurs activités sur YouTube.

Un jeune homme se présenta à eux et entama la discussion en les complimentant. Il appréciait beaucoup ce qu’ils faisaient et la présence des deux garçons le ravit. Sylvain se sentait directement plus à l'aise avec cet homme et il se détendit un peu plus. L’ambiance commença même à devenir agréable. Cet inconnu avait l’air de s'intéresser particulièrement au plus petit du duo, ce qui n'échappait pas à Pierre. Un peu mis de côté, il les observa. L’inconnu avait des façons de parler et de regarder Sylvain qui ne trompait pas. Il forçait un peu ses rires et il avait la fâcheuse tendance à poser sa main sur l’avant-bras de Sylvain pour capter son attention. Il était clairement en train de le charmer. Pierre devait rester calme, ce n’était pas à lui de faire une réflexion tant que son ami ne montrait pas de signe de malaise ou quoi. En fait, il n'avait pas vraiment l’air de s’en rendre compte. La soirée se passait bien et surtout, passait vite.

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