Paillettes

Chapitre 13

TW : Petite scène +18

Pierre de son côté avait passé la nuit dehors. Il s'était promené dans l'hôtel ainsi qu'à l'extérieur pour s'aérer. Impossible de retourner dans la chambre et il avait rendu les clés pour l'autre qu'ils n'utilisaient pas. Il avait donc passé une partie de la nuit dans le hall à somnoler sur l'un des canapé du hall. Aux alentours de 7 heures, il s'installa dans le restaurant pour prendre une grande tasse de thé chaud en attendant que le temps passe. Ils avaient rendez-vous à 9 heures dans le hall pour le grand départ. L'organisation avait tout prévu pour escorter les invités jusqu'à l'aéroport. Pierre avait encore sa valise a finir mais patientait jusqu'au dernier moment. Son corps était épuisé, il sentait encore les fourmillements provoqués par les mains de Sylvain la veille. Il ne voulait pas y penser alors il secoua la tête pour reprendre ses esprits. C'était une torture de se remémorer cette nuit.

Un peu avant l'heure fatidique, Pierre remonta jusqu'à la chambre pour préparer ses affaires. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et face à lui, Sylvain. Sa valise à la main, et d'autres affaires sous son bras. Il avait l'air encore plus fatigué que d'habitude. Leurs regards se croisèrent un instant avant que le plus petit ne le détourne. Pierre s'avança en le contournant pour continuer sa route et Sylvain prit l'ascenseur. Il regarda son ami s'éloigner en même temps que les portes se fermaient. Sa poitrine lui faisait mal mais il essaya au mieux de rester neutre pour ne pas craquer. Il rejoignit le hall, attendant le départ.

Pierre avait rassemblé ses affaires un peu à l'arrache, lui qui avait l'habitude de toujours bien organiser et ranger sa valise. Le moindre de ses gestes laissaient transparaître son état d'esprit qui mélangeait frustration et colère. Pas contre Sylvain, il ne savait pas trop d'ailleurs sur qui ou quoi elle était dirigée. Contre lui-même peut-être. Il voulait juste rentrer chez lui et laisser passer un peu de temps pour réfléchir à ce qui s'était passé.

Au moment de partir, les garçons prirent sur eux afin de remercier ensemble et convenablement l'organisation. Ils avaient été accueilli comme des rois et des remerciement n'étaient que la moindre des choses en échange. Le retour se fit dans le silence. Aucun ne s'adressait à l'autre sauf pour le strict minimum comme les places dans l'avion ou la réservation du taxi. Les deux semblaient convaincus que ça allait passer et qu'il leur fallait juste du temps seul. Du moins c'est surtout ce que pensait Pierre. Sylvain voulait juste oublier. Juste faire comme si cette soirée n'avait pas existé.

Après plusieurs heures, les garçons arrivèrent chez Sylvain. Pierre y avait laissé sa voiture quelques jours auparavant. Sylvain avait envie de parler à Pierre avant qu'il ne parte, au moins lui dire au revoir, merci ou quelque chose. Mais rien ne put traverser ses lèvres. Il l'observa juste regagner sa voiture dans le silence. Pierre démarra et quitta le parking sous le regard de son ami. C'était aussi douloureux pour Pierre que pour Sylvain, cette situation. Le premier ne savait pas quoi dire à l'autre et préférait partir en silence. Il fallait du temps.

Sylvain passa le seuil de son appartement, lâcha ses affaires sur le sol, ferma sa porte et, après quelques secondes, fondit en larmes. Tout ce qu'il avait retenu depuis cette nuit explosa enfin. Il s'adossa à son mur pour soutenir son corps secoué de spasmes. Sa poitrine lui faisait mal. Penser à hier lui faisait mal. Il ne comprenait rien mais il voulait oublier. Il se laissa glisser, pliant ses jambes contre son torse et réfugiant son visage entre ses bras. Il resta un moment ainsi, jusqu'à ce que les larmes ne puissent plus couler. Il se sentait à sa place ici, sur le sol. Sylvain dû se faire violence et utilisa ses dernières forces pour se lever et rejoindre le canapé. Il se laissa tomber dessus et se blottit sous le plaid avant de sombrer dans un sommeil peu réparateur.

Le portable de Sylvain le réveilla aux alentours de 19 heures. Celui-ci sonnait depuis quelques minutes maintenant et il fallut un certain moment au jeune homme avant de comprendre que c'était un appel. Il répondit sans grande conviction.