Le garçon d'en face (Pablo Gavira)

Chapitre 3

- 28 septembre 2022, Lola-

Je regarde mon téléphone pour la énième fois depuis... 5 jours ! Je n'ai pas eu de nouvelles de Pablo... En même temps, qu'est-ce que je croyais ? Nous ne sommes pas amis, après tout... Si ? Non ? Je ne sais pas. Nous nous sommes parlé quelques minutes, donc je ne pense pas dire que notre relation est amicale. Pour lui, je suis probablement qu'une simple connaissance.

Ce qui est bizarre dans tout ça, c'est que la maison d'en face est complètement inhabitée. Les volets sont fermés depuis 5 jours, et je ne vois pas les parents de Pablo. Ont-ils déménagé ? J'aurai vu un camion dans ces cas-là. Je ne comprends pas ce qui se passe. Le seul qui pourrait répondre à mes questions, c'est Tiago. Et je sais très bien que si je lui parle de Pablo, il va encore me dire que je dois oublier ce mec, etc...

Je soupire d'agacement, et me lève de mon lit. Je sors de ma chambre, et toque à la porte de celle de mon frère. Lorsqu'il me dit « entre », j'ouvre la porte, et pénétre dans la pièce. Tiago se trouve devant son bureau, en train de réviser.

« Je te dérange ?

- Je révise. Qu'est-ce qui a ?

- Je voulais avoir des renseignements...

- Sur quoi ?

- Pablo. » Je dis en me grattant la nuque.

Comme je m'y attendais, Tiago lève les yeux au ciel et se met à soupirer. J'ai vraiment besoin de savoir pourquoi est-il absent depuis plusieurs jours... Et s'il lui était arrivé quelque chose ? On ne sait jamais.

« Il n'est pas chez lui, et ses parents non plus.

- Attends, tu espionnes encore Pablo ?

- Mais non ! Tous les volets de la maison sont fermés. Tiago, s'il te plait.

- Tu fais chier. Je t'ai dit quoi sur lui ? C'est un footballeur, Lola, un putain de footballeur. Il a des centaines de filles, si ce n'est pas plus à ses pieds. Il s'en fout de toi. »

Je me contiens pour ne pas verser quelques larmes. Pourquoi Tiago réagit-il de cette manière ? Je sais qu'il veut me protéger, surtout que je n'ai jamais connu l'amour, mais j'ai la vague impression que pour lui, tous les hommes sont comme Mattéo. Des personnes qui ne connaissent pas la fidélité.

« Il n'est pas là parce qu'il jouait avec la sélection espagnole. Contre la Suisse et le Portugal. Le dernier match était hier. Maintenant, arrête de me parler de lui, et s'il te plait, oublie ce mec.

- Tous les hommes ne sont pas comme Mattéo.

- Pablo n'est pas un homme, Lola. Il est jeune, il vient d'être majeur, donc forcément, il veut profiter de sa jeunesse pendant qu'il le peut.

- On peut très bien profiter de sa jeunesse sans tromper la personne avec qui on est.

- Non, et tu le sais très bien. Les footballeurs sont les personnes les plus infidèles. Qu'importe leur âge. » Dit-il sèchement.

Je soupire, et sors de la pièce, énervée mais à la fois rassurée. Si Pablo ne m'envoie pas de message, c'est parce qu'il est occupé avec son équipe, voilà tout. Donc, il ne m'évite pas. Ou alors, comme le dit Tiago, il n'en a rien à foutre de moi...

Je m'assieds sur le rebord de ma fenêtre intérieure, et mes yeux se posent rapidement sur ma rue, qui se trouve être déserte. Pas un chat dehors. Quand soudain une voiture grise, assez grosse, se gare dans l'allée de la maison de Pablo.

Une des portières s'ouvre, et je vois rapidement Pablo sortir de la voiture, un sac à la main. Son père, sa mère et sa sœur, sortent à leur tour, et prennent leur valise qui étaient rangées dans le coffre. La tête du footballeur se tourne et se lève vers la fenêtre de ma chambre, et immédiatement, je me dégage du rebord. Est-ce qu'il m'a vu ? Encore une fois de plus, si jamais c'est le cas, je me tape la honte...