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B A Y A N

— Paris le mois de septembre

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— Paris
le mois de septembre


J'enfile ma paire de talons et me relève ensuite. Je plisse les possible plis présents sur mon pantalon de tailleur. Je pose mes mains sur mes hanches et me regarde dans le miroir de la chambre. Je prends une grande inspiration et expire lentement, je relève mon menton.

– Tu vas le faire Bayan, tu es plus forte que lui, tu l'as toujours été, je souffle dans une voix basse

Je récupère la veste de mon ensemble que j'enfile au dessus de mon haut débardeur. Je ferme les boutons. Puis sors de la pièce. Je marche dans le couloir que je remonte jusqu'au séjour. Mes yeux s'arrêtent sur les personnes installés sur le canapé d'angle. Ils me regardent tous, sans exception.

Tarik. Nabil à sa gauche. Mehdi. Papa à sa gauche aussi, sont présents sur la première partie du canapé. Puis Nour, installé à la droite de Inès. Il n'y a que elles deux qui seront présentes avec moi aujourd'hui, Chaima nous rejoint là-bas directement.

Aujourd'hui est le jour du procès. Ces quatre hommes installés dans le salon de Tarik ne seront pas présents dans la salle d'audience, décision que j'ai prise après les événements d'il y a quelques mois. Une décision complexe à prendre car bien sûr, j'aurais aimé qu'ils soient tous les quatre présents mais je n'ai pas envie de rendre ce procès plus complexe. Ils seront bien sûr présents, pas très loin. Ils ne seront pas dans la salle d'audience mais en dehors, ils attendront dans le hall.

Je baisse les yeux vers la petite silhouette qui s'approche de moi. Je m'abaisse à sa hauteur.

Tayem – Tu peux prendre ça avec toi aujourd'hui, il me tend une partie de son doudou qui est un lange, celui que Tarik avait avec lui sur la moitié de leur concert, je le garde toujours avec moi quand j'ai un peu peur, il me rend plus fort

Je l'attrape entre mes doigts avec un léger sourire sur les lèvres. Je relève les yeux vers son visage, j'embrasse tendrement sa joue.

– Merci, je le garderais précieusement avec moi aujourd'hui alors, il sourit à son tour

Je me relève et Tayem repart vers le salon. Il prend place à côté de Nour, sur une petite place du canapé. Je baisse les yeux vers la montre que je porte autour de l'un de mes poignets. L'heure approche et je sais qu'il est temps pour nous de partir pour ne pas arriver en retard. Je dois voir mon avocate avant l'audience.

– On y va

Toujours dans ce calme qui me tord le ventre un peu plus fort, tout le monde se lève pour se préparer à partir. Malgré tout, je garde la face et essaie de ne pas me laisser submergé par cette angoisse qui me tord les muscles du ventre. Je préfère laisser la rage prendre le dessus de tout. La rage de vaincre. La rage de le voir perdre la face. La rage de le savoir bientôt pourrir dans une cellule.

HASTA LA VISTA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant