Chap 22 : Les Photos

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Chaqu'un de ses pas était une torture. Sa couche lui collait aux fesses et il sentait la masse bouger avec lui.
C'était certainement la pire sensation qu'il n'avait jamais ressenti. Une sensation emplifié par l'angoisse qui gangrenait son cœur.

Il percevait tous les regards sur son dos lorsqu'il passa la porte qui claqua derrière lui. Il s'attendait aux rires et aux moqueries dès lors qu'ils seraient éloignés des oreilles de mme Sénéchal mais ça ne vint pas. Aby restait étonnement silencieuse, marchant quelques pas devant lui. Il ne pouvait pas voire son visage mais ressentait son aura malveillante qui préparait un sale coup.

Ils traversèrent les couloirs durant un instant, Elyas laissant traîner derrière lui une trace nauséabonde. La porte vers l'extérieure perça le mur face à eux lorsqu'Aby s'arrêta, surprenant le jeune homme.

- Qu'est-ce-que tu fais ? demanda-t-il sur un ton beaucoup plus méprisant qu'il ne l'aurait voulu.

Il regretta ses mots dès qu'il les eut prononcé. Il les regretta d'autant plus lorsqu'il vit la jeune fille se retourner d'un bond en furie. D'un geste aussi vif qu'inattendu, elle gifla Elyas ne se laissant pas apeuré par la différence de carrure. La claque résonna dans le couloir. Le cerveau du jeune homme ne traita même pas l'information tant il était estomaqué. Son visage resta légèrement tourné dans la direction que lui avait fait prendre le coup.

- Ta gueule et suis moi, cracha-t-elle sèchement en le tirant par une porte.

Une lumière automatique s'alluma au dessus de leurs tête et elle le jeta en avant. Une odeur de détergent se mêla à celle de fumier qui suivait Elyas. Projeté en avant, le jeune homme dut se débatte avec ses jambes pour ne pas tomber. Lorsqu'il retrouva sa stabilité, il faisait face à un grand mirroire qui lui rejetait sa pitoyable image. Une rangé de lavabo d'un blanc étincelant courait le long d'un mur sous la glace. Il remarqua aussi les cabines derrière lui au porte entrouverte laissant apparaître des trônes dont il avait été privée jusque là.

- Je vais mettre tout de suite les chose au claire petite merde ! s'exclama Aby qui fermait la porte derrière elle. Si qui que ce soit passe cette porte, je dirais que tu m'a forcé à venir ici avec toi. Si tu me désobéi et que tu ne fais pas exactement tout se que je te dis, quand je te le dis, je hurle. Je me demande bien ce que penserons les profs et les surveillantes en nous trouvant, toi un pervers et moi la jeune fille sans défense et en pleure dans les toillettes ?

L'esprit d'Elyas s'était perdu dans le miroir et le reflet de la jeune fille. Elle ne le regarder même pas. Elle se contentait de fouiller dans son sac comme si Elyas n'était rien, rien d'autre qu'un passe-temps, juste un jouet entre ses mains. Le jeune homme était toujours sonné par la gifle qu'il avait pris.

- Surtout quand tu n'auras plus ton pentalon, continua-t-elle sur un ton amusais.

Son visage s'illumina lorsqu'elle eut fini sa phrase. Elle releva la tête pour tomber sur Elyas qui était resté figé sur place. Il ne l'avait même pas écouté.

- Qu'est ce que tu attend putain ? grogna-t-elle en s'approchant de lui d'un pas furieux.

Elle passa face à lui et le claqua à nouveau. Elle était si petite à côté de lui et pourtant, elle le dominait totalement. La situation en était risible.

- Tu veux vraiment que quelqu'un t'attrape ici ? Alors enleve moi ton froc baigne merde.

Elle lui attrapa la couche à travers le tissu pour ponctuer sa phrase. Sa main vint malaxer la boue toxique dans laquelle Elyas traînait. Elle le repoussa à nouveau alors qu'il reprenait enfin conscience de sa situation. Il fondit en larme.

- Vraiment, ria-t-elle devant son image. Tu es vraiment pathétique.

Son rire résonna dans les toilettes et Elyas commença à stresser à l'idée que cela n'attire quelqu'un.

Au PensionnatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant