Dans le port de la Lune il était une fois,
Sous l'ère où Lucifer œuvrait fort en ces lieux
Et bâtissait des flèches «en l'honneur de Dieu»,
Un sinistre empereur, l'odieux serpent des rois.
-D'aucuns le nommeront, ce démon, «Basilic»-
Ainsi ce sacripant se brodait en Bordeaux
Une réputation, tapi au fond de l'eau.
Car c'est au sein d'un puits que sévissait l'aspic...
Notre vil ver volait les vies des lavandières,
Celles des assoiffés et celles des curieux.
Un seul de leur regard dans l'ocre de ses yeux
Les laissait raides morts, comme statues de chaire.
Mais pourtant chaque nuit, le Basilic revoit
Le souvenir heureux d'une époque docile,
Le temps où il naissait, en la nation d'Achille
Et l'amour de sa mère, Ô douce Médusa...
Et puis les dieux. Et puis les hommes. Et Persée.
La tête maternelle arrachée à son corps
Et la bête pleurant, terrée dans le décor.
Et puis l'exil. Et la haine. Jamais la paix.
Mais vint un petit saint au bouclier poli,
Qui dit : «Mes chers amis avez-vous oublié
Ce qui terrasse un monstre ? Assumer son reflet.»
Bien souvent l'Homme vainc le mal, causé par lui...
Crédits photo: Livioandronico2013, Wikimedia Commons
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Jamais ne meurt la poésie!
PoetryLa poésie fait et fera toujours partie de nos vies. Le public change, les codes aussi, comme toujours. De nouveaux outils ont émergé, élargissant la possibilité de diffusion de nos écrits, tout en les noyant sous l'abondance de la production. Certai...