Mention au recueil de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse ( édition 2023)
Si on quittait «la métropole» ?
Et si on perdait la raison ?
Là-bas sont des esprits créoles
Qui hantent mon inspiration...
Je voudrais parler de vaudou,
De ces mystères de la nuit
Agitant les morts dans leurs trous,
Vous parler de Baron Samdi!
Baron Samdi, les soirs obscurs,
Enfile son costume noir.
Masquant ainsi sa pourriture,
Il paraît presque beau à voir.
«Baron Samdi sort de ta tombe,
Je t'invoque roi des Guédé!
Quitte pour moi ton outre-monde,
J'ai une histoire à raconter.»
Le voilà, soulevant la terre,
Dans cette brume de minuit!
Folâtre, il entend ma prière,
Il va parcourir Haïti!
En chemin, voyant la marchande,
Il rit. «Marchande viens à moi!
Serait-ce de la contrebande
Les beaux fruits que tu caches là...»
«Vas-t-en, vas-t-en Baron Samdi,
On ne veut pas de toi ici!
Même si ta langue est agile,
Tu n'es qu'un gros tas d'os fragiles.»
Un peu plus loin, en bord de mer,
L'esprit croise ce vieux Bouki.
«Bouki viens, partageons un verre!
Il me reste un peu d'eau de vie.»
Et tonton Bouki, le pauvre homme,
Se fait avoir à tous les coups:
Après avoir bu trop de rhum
Il est délesté de ses sous.
Baron Samdi, dans la forêt,
Hilare, rencontre Malice.
Tous deux rirent de son forfait,
De leurs péchés et de leurs vices.
Arrivé devant Port-au-Prince,
Le guédé vit une orpheline,
Petite princesse trop mince
Aux traits fardés par la famine.
Alors Baron Samdi dansa,
Pour tous les enfants sans famille.
Puis, quand enfin il la sauva,
Il dit: «Celle-là est ma fille»
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Jamais ne meurt la poésie!
PoetryLa poésie fait et fera toujours partie de nos vies. Le public change, les codes aussi, comme toujours. De nouveaux outils ont émergé, élargissant la possibilité de diffusion de nos écrits, tout en les noyant sous l'abondance de la production. Certai...
