Les Âmes Brisées

Chapitre 11 : Journée haute en émotion Deuxième partie

PDV : Hermione

- Remettez votre cape, suivez moi et plus un mot. Sans me regarder ni m'attendre, il traverse le couloir à grandes enjambées. Son visage est de glace comme à chaque fois que quelque chose le contrarie et vu son ton sec et autoritaire je suis sûr qu'il est énervé, et pour une fois ce n'est pas contre moi.

Au bout du couloir il s'arrête, on à le choix entre prendre à gauche ou à droite et je vois qu'il hésite en se maudissant à voix basse pour la quatrième fois. Je lui attrape la main pour attirer son attention, le résultat fut immédiat, à son contact une chaleur soudaine me parcours les doigts et remonte le long de mon avant-bras, provoquant au passage une chair de pouls assez agréable. Cette sensation me fait perdre le cours de mes idées un instant et son regard hypnotique cherchant le mien n'arrange rien. Je reprends mes esprits et chuchote doucement :

- Bon, si je résume, le plan était de surveiller le professeur Excoriose qui d'après vous prépare un mauvais coup, mais on ne sait pas où sont ses appartements, bien qu'ils ne doivent pas être loin du dortoir qui se trouve dans le couloir dans notre dos. Et on sait qu'il doit y avoir plusieurs passages qui rejoignent l'extérieur autres que par l'escalier principal. Il connait le château par cœur et pas nous. Et absolument rien ne nous dit qu'il compte sortir cette nuit. C'est juste ?

- C'est juste... Dit-il dans un soupir. Sauf pour la dernière partie, je suis sûr qu'il va essayer de communiquer avec quelqu'un cette nuit. J'ouvre la bouche pour lui demander comment il le sait, mais il ne m'en laisse pas le temps. Je vous expliquerai plus tard. Je doute qu'il puisse le faire depuis ses quartiers, les moyens de communication doivent être surveillés.

Soudain, des bruits de pas venant du couloir de gauche nous font sursauter ils se dirigent droit sur nous. Dans un même mouvement, on se plaque contre le mur moi sous la cape, lui presque aussi invisible que moi grâce à un sort de désillusion qu'il s'est jeté à une vitesse incroyable. Immobiles, osant à peine respirer, nous écoutons les pas se rapprocher. Une silhouette se dessine à la lumière des rares chandeliers qui éclairent le couloir. Avec soulagement je reconnais Marius qui nous dépasse sans remarquer notre présence et avec un certain empressement, se dirige vers les escaliers. Après quelques secondes, Severus réapparait et me dit en chuchotant avec un sourire au coin des lèvres :

- Comme quoi la chance nous sourit. Allez, venez et pas un bruit !

On se met rapidement en route tout en restant à bonne distance. Malgré mes précautions, j'ai l'impression que mes pas résonnent contre le parquet du couloir comme si je portais des talons dans une église. Mais comme Severus ne me fait pas de réflexion, c'est que ça doit être le fruit de mon imagination. Lui, par contre, a le pas sûr et félin qui ne produit aucun bruit, il sait se fondre parfaitement dans les ombres, tel un spectre sorti d'un cauchemar. Talent surement développé au fil des années.

La filature nous conduit dehors grâce à une porte dérobée du côté ouest du château qui donne sur un grand parc boisé. De jour, les lieux doivent être magnifiques, mais de nuit, surtout comme celle ci où les nuages ne laissent pas passer un rayon de lune, l'endroit est sinistre. Les arbres sont certainement très anciens au vu de leurs tailles impressionnantes, leurs racines noueuses sortent de terre de façon aléatoire, ce qui n'arrange pas ma maladresse naturelle. Le professeur Excoriose lui, sait précisément où il mets les pieds ; ses pas sont sûrs et rapides tellement que j'ai du mal à suivre le rythme. J'accélère encore pour rester au niveau de Severus, mais entre la nuit noire, les racines, la cape qui traine au sol, ce qui devait arriver arriva ; je tombe lourdement sur le sol, me tordant au passage la cheville droite.

- C'est pas possible d'être aussi maladroite !! Vous ne pouvez pas faire un peu attention !

- Aider moi à me relever au lieu de rouspéter comme un vieux grincheux.