Chapitre 5 : La Rentrée

573 22 7
                                    

PDV Hermione :

   Allongée sur mon lit, les yeux fixés sur le plafond de ma chambre, que j'ai ensorcelé pour qu'apparaisse toutes les nuits des constellations différentes, je repense au mois qui vient de s'écouler à une vitesse folle. Occupée comme je l'étais entre la préparation des plannings avec la directrice, les recherches pour Ron (qui n'ont toujours rien donné) et la préparation des cours que je vais donner au 1er 2e et 3e années je n'ai pas vu le mois passer.
    Le point positif, c'est que je n'ai pas eu de nouvelles crises. Il faut dire, que j'ai évité un maximum tout ce qui peut être source de grosse contrariété, ce qui se résume à un seul et même être, Severus Rogue. L'éviter est assez simple en vérité puisque qu'il en fait de même avec moi. Le seul moment où je le vois, c'est quand je le croise à la bibliothèque et pendant les repas. Pas un mot n'est échangé, pas même une remarque sarcastique venant de sa part, juste des regards noirs que l'on se lance à tour de rôle. Moi qui suis conciliante et compréhensive, je ne compte pas lui pardonner de sitôt. Je ne le pensais pas si égoïste.... Son comportement m'a beaucoup blessé et déçu. Moi qui le tenais en haute estime malgré son caractère exécrable, j'ai reçu ses paroles comme une gifle. Il est vite redescendu de son piédestal sur lequel je l'avais mis dès ma première année ici. Rien que de repenser à cette dernière dispute, la colère revient. Je me recentre donc sur des pensées moins contrariantes.

Aujourd'hui nous sommes le samedi 31 août, ce qui veut dire que demain  les élèves vont arriver. Demain sera la première rentrée depuis la fin de la guerre, la première sans mes amis, la première en tant qu'assistante du professeur de métamorphose et la première en tant que directrice de maison. Autant dire que cette année promet d'être intéressante.

Je remarque que les étoiles au plafond disparaissent au fur et à mesure que l'aube se lève. Je jette un coup d'œil à ma montre bientôt 6h. Un soupir de lassitude s'échappe de mes lèvres, déjà épuisée avant même que la journée ne commence, merci à mes amis insomnie et cauchemar. Je me force à me lever et me dirige vers la salle de bain pour me préparer, en évitant soigneusement le miroir (vu la nuit que j'ai passée ce n'est pas une mauvaise idée). Après une douche revigorante et brûlante à souhait, je pars en direction de la grande salle pour y prendre mon petit-déjeuner. Bien que je n'ai pas vraiment faim, une tasse de thé me fera le plus grand bien.

Le chemin jusqu'à la grande salle se fait dans un silence détendu. C'est vrai que ce mois-ci je n'ai pas eu à me plaindre du bruit ambiant, mais à cette heure la faible lumière de l'aube qui entre par les vitraux donne une atmosphère plus douce et rassurante qu'à l'accoutumée. Aussi pratiquement tous les tableaux dorment encore, ce qui ajoute au silence religieux qui règne dans le château.
Je fais un détour pour passer dans le couloir qui longe le parc où je m'arrête un instant sous une arche de pierre pour admirer la vue, profitant ainsi  du calme avant la cohue et le brouhaha incessant des élèves. C'est ce que je n'ai pas vraiment apprécié les premiers temps dans le château, toute cette foule bruyante en constante agitation donne vite le tournis, et vide de toute énergie. Mais avec le temps on s'y habitue, on finit par trouver sa place dans ce joyeux vacarme.
Soudain au loin, je vois une ombre venant du parc marcher d'un pas rapide vers le château. Je reconnais facilement l'individu, avec ses capes noires volant derrière lui, ses gigantesques enjambées et sa posture droite comme un I, ce n'est sans nul doute le professeur Rogue. Il se rapproche rapidement et je distingue maintenant les traits de son visage et à leurs vue, je dirais que lui non plus n'a pas dû passer une bonne nuit. J'espère fortement que ce sont les remords qui l'empêche de fermer l' œil. Rien qu'à sa vue la colère revient. Le moment de sérénité n'a pas duré bien longtemps je pousse un soupir et reprends mon chemin.

Arrivée dans la salle, je vois qu'il n'y a encore personne. Je m'assois à ma place habituelle et commence à me servir dans les différents plats qui viennent d'apparaître; pain au chocolat, tartines de confiture, céréales de toutes sortes, le choix est multiple se qui m'ouvre l'appétit.
La tête dans mon bol, réfléchissant au programme de ma journée j'entends vaguement une chaise se tirer à ma droite et quelqu'un s'y asseoir. Étant donné que cette place et celle du maître des potions, je ne prends pas la peine de lever la tête pour le saluer.

Les Âmes BriséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant