Chapitre 2: Un nouveau professeur

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PVD: Severus

   Une fumée noire et épaisse s'échappe du chaudron, accompagnée d'une odeur nauséabonde. Génial, raté pour cette fois. Je prends ma baguette, la tape sur le chaudron en lançant un "Recurvite" informulé. Je prends ensuite mon carnet de notes, et y inscrit mes observations. Tout allait bien jusqu'à l'ajout de la Valériane mais après avoir mis la passiflore, la potion est devenue instable et a commencé à bouillonner de façon inquiétante. Peut-être qu'en remuant deux fois de plus dans le sens des aiguilles d'une montre, pour équilibrer avec le cœur de crocodile, je pourrai aussi....
Des coups frappés à la porte me sortent de mes pensées. Par Salazar, pas moyen d'être tranquille dans ce château. Sans y prêter attention, je me replonge dans mon carnet. Mais une voix s'élève de derrière la porte:

- Severus, je sais que tu es là, ouvre moi cette porte ou par Merlin je jure que c'est moi qui vais le faire!

Avec un soupir, je lui ouvre, mais reste planté devant l'entrée, sans l'inviter à entrer.

- Que veux-tu  Minerva ?

- Bonjour à toi aussi Severus. Tu ne m'invite pas à boire le thé ?

- Si bien-sûr, quand j'en aurai envie Minerva dis-je avec sarcasme. Alors si tu es venu pour prendre le thé, tu peux repasser. Sur ce, je ferme la porte, mais le pied de la directrice m'en empêche.

- Pas besoin d'être si désagréable ! Je suis juste venue te prévenir, qu'il y a une réunion des professeurs dans deux heures. Je te prie d'être à l'heure pour une fois. Et encore une chose, prends une douche, je ne sais pas sur quoi tu travaille, ni depuis combien de temps tu es dans cette pièce, mais c'est une infection.

- J'ai autre chose à faire que d'assister à une réunion barbante, où on entend des incompétents se plaindre pendant une heure.

- Je ne te demande pas ton avis Severus, en plus il y du nouveau.

- Comme il vous plaira Madame la directrice  répond-je de façon ironique en faisant une révérence. Puis je claque la porte.

- Vielle Chouette ! dis-je tout bas

- J'ai entendu Severus, à toute à l'heure répond-elle pas du tout vexée par la remarque.

Je m'appuie contre le bureau, me pince l'arête du nez et pousse un soupir agacé. Deux heures, je n'aurai pas le temps de faire une nouvelle tentative, et je n'aurai pas assez de Valériane. Bon il ne reste plus qu'à suivre les directives de Minerva. C'est sûr qu'une douche ne me fera pas de mal. Et cette nuit, j'irai refaire mon stock. En plus cette nuit c'est parfait, c'est la pleine lune, les propriétés des plantes à ce moment là sont deux fois plus puissantes.
   Sûr ces pensées, je me rends dans mes quartiers attenants à mon laboratoire, défais mon incontournable cape noire et je la laisse tomber dans un coin de la chambre avec le reste de mes vêtements. Je passe ensuite dans la salle de bain et file sous l'eau froide, en évitant soigneusement le miroir.
  Je ne me suis jamais vraiment aimé physiquement, le miroir pour moi a  toujours été une torture que je m'évite le plus possible. Mais depuis cette fameuse nuit dans cette cabane, je me tiens le plus éloigné d'eux que possible. En effet, je suis incapable d'affronter cette cicatrise hideuse qui orne mon cou du côté droit, jusqu'à la clavicule. Je ne peux regarder cette cicatrise, preuve de mon échec, sans me souvenir de tout ce que la vie m'a fait enduré, tout ce qu'elle m'a pris. On m'a privé de ma mort, privé de ma paix cette nuit là, et ça je ne le pardonnerai jamais.
   L'eau froide, presque glacée, me fait du bien, si elle élimine pas, elle éloigne toutefois les pensées négatives .
Une fois propre et moins tendu, je m'habille, m'installe devant mon bureau et me penche sur mon carnet de note. Inventer ou améliorer des potions, me prend beaucoup de temps, m'évitant ainsi de trop m'apitoyer sur moi même et de me donner des objectifs à atteindre. C'est donc comme ça que je passe l'heure restante: à travailler.
   Ne voulant pas donner à Minerva une excuse pour me faire une remarque, je décide de me diriger vers la salle des professeurs. Au détour d'un couloir, je vois une grosse masse rousse se diriger vers moi. Un chat, un affreux et énorme chat roux au nez écrasé se frotte contre ma jambe avec un miaulement rauque.

Les Âmes BriséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant