Chapitre 9: Réconciliation et Voyage

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PDV Hermione :

Je marche sur un sentier au milieu de la forêt où il fait très sombre. Seul quelques faibles rayons de lumière venant de la lune qui arrivent à percer les nuages éclairent le chemin. Un courant d'air froid me fait frissonner. Je mets mes bras autour de moi autant pour me réchauffer que pour calmer mon anxiété. Seul le bruit de mes pas écrasants les feuilles mortes se fait entendre. Un brusque mouvement sur ma droite me fait sursauter. Un grand corbeau aux yeux encore plus noirs que son plumage vient de se poser sur une branche à un mètre de moi. Étrangement, je n'ai pas peur de cet être. Il s'en dégage une telle assurance que ça en devient magnétique. Je m'approche de lui sans crainte, rassurée par sa simple présence.

Il tourne la tête à gauche comme si un bruit avait attiré son attention et pousse un croassement sonore. Il me regarde ensuite comme si il attendait une réaction. Il recommence un peu plus fort en battant des ailes cette fois. Voyant que je ne bouge pas, il s'énerve de plus en plus et pousse des cris toujours plus forts.

- Calme toi ! Je ne comprends pas ! Crie-je par-dessus son raffut, les mains sur les oreilles pour couvrir le bruit assourdissant.

Mais l'oiseau ne se calme pas, au contraire il s'envole et se met à faire des tours au dessus de ma tête en continuant de pousser des croassements désespérés.

- Te voilà. Ces deux seuls mots, prononcés par une voix calme et sinistre, suffisent à me glacer le sang, m'empêchant même de me retourner.
Pétrifié, je ne peux qu'attendre en espérant bêtement que le volatile soit déjà loin d'ici.

Un bruit, un sort prononcé, une lumière verte qui illumine les bois, un feu dévastateur rempli mon être et c'est à ce moment là que je réalise, ce que le corbeau essayait de me dire. Trop tard les ténèbres m' engloutissent...

Je me réveille en sursaut, les draps trempés de sueur, le feu toujours dans mes veines. Je m'assoie sur le bord du lit en me frictionnant le visage. Quelle merveilleuse nuit pensai-je avec ironie. Je me lève et regarde dehors, l'aube commence juste à se lever. Pas de grasse matinée pour moi.... C'est encore toute tremblante que je vais à la douche, peut-être que l'eau chaude aidera à chasser les cris du corbeau qui résonnent encore dans mes oreilles.

D'où sort ce cauchemar ? Bien qu'il finisse comme la plupart des autres, c'est la première fois qu'un corbeau apparaît, la première fois qu'on essaie de m'aider. Je ferme les yeux et profite des bienfaits du jet d'eau brûlant sur ma nuque.

C'est rouge comme une écrevisse et les idées plus claires que je me décide à sortir de la salle de bain et de commencer à me préparer. Je prends soin de camoufler du mieux possible ma nuit agitée. Pour une fois, ce ne sont pas mes problèmes habituels qui m'ont empêché de dormir. Non, mes pensées ont été accaparées par le professeur de Potion. Severus.... J'en suis même venue à penser que j'avais tout imaginé. Oui c'est le plus logique, comme si Rogue pouvait se confier à moi, comme s'il voulait être en quelque sorte mon ami. C'est ridicule..
Après la visite de Luna, j'ai du m'endormir et rêver de notre conversation au bord du lac.

J'essaie fermement de penser à autre chose, me concentrant sur la tenue que je vais mettre pour rendre visite à Ron, à ma coiffure. Une fois prête, je me penche sur des copies à corriger. Anxieuse, je regarde ma montre pour la centième fois et remarque avec soulagement que c'est l'heure du petit déjeuner. Voir du monde va m'aider à arrêter de me poser trop de questions. Je prends alors la direction de la grande salle en espérant ne pas m'y retrouver seule.

Sans le vouloir, je repense à cette soirée et un passage me prouve bien que je n'ai rien inventé : je n'aurai pas pu imaginer le son de son rire. Peut-on créer en rêve un son qui nous est inconnu ? Je ne crois pas.
C'est en étant plutôt satisfaite de moi pour cette déduction et en remerciant le Ciel pour que personne ne puisse lire dans mon esprit à ce moment là, au risque de me prendre pour une folle, que je m'assoie à ma place à la table des professeurs.

Les Âmes BriséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant