Chapitre 19

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"Bokuto, je veux rentrer..."

L'intéressé tourna la tête vers Akaashi. Il s'arrêta de marcher et posa ses mains sur les épaules tremblantes du jeune lycéen.

"S'il te plaît," insista le noiraud, "on peut rentrer ?"

"Akaashi... Je sais que c'est difficile de revoir ton père après tout ce temps..." commença Bokuto, "mais je pense qu'il faut que vous parliez. Personne ne te demande de te sentir à l'aise avec lui, ni te réconcilier, mais juste d'écouter ce qu'il a à te dire. Je pense que ça en vaut la peine."

Akaashi garda les yeux rivés au sol.

"Comment je pourrais l'écouter, après ce qu'il a fait..."

"Réfléchis à ça : si ton père avait réellement tiré un trait son son ancienne vie et sur toi, serait-il venu il y a deux semaines frapper à ta porte ?"

Cette réalité frappa le plus petit qui releva la tête. Bokuto sourit.

"Allons au moins lui parler. Si ça devient insupportable pour toi, on partira, promis." Il fit une pause. "Tu as l'opportunité de retrouver un membre de ta famille, il faut que tu la saisisses."

Le noiraud acquiesça, et les deux lycéens se remirent en route.

Hideki leur avait proposé de se retrouver dans un café non loin de chez Bokuto, afin de parler comme il le désirait. Comme l'avait justement fait remarquer son petit ami, c'était pour Akaashi une occasion inespérée, celle de renouer des liens avec sa famille. C'est en pensant à cela que le noiraud continua de marcher jusqu'au lieu de rendez-vous.

Lorsqu'ils entrèrent dans le café, ils aperçurent l'homme assis à une table. Ils se dirigèrent timidement vers le fond de la salle et s'installèrent en silence en face du père d'Akaashi qui les salua.

"Je suis content que vous soyez venus. Il y a de nombreuses dont j'aimerais discuter," dit-il.

Son regard dériva sur Bokuto.

"Tu dois être un ami de mon fils, je me trompe? Je ne t'ai pas demandé ton nom lors de notre première rencontre."

"Je m'appelle Bokuto Kōtarō. En réalité je suis son petit ami," rectifia le grisé.

"Oh ! Je vois. C'est fantastique ! Je suis content de savoir que Keiji a trouvé quelqu'un qui lui corresponde," s'exclama Hideki, surprenant ses deux vis-à-vis.

Il leur offrit un sourire qui semblait sincère. Akaashi ne dit rien — il gardait depuis son arrivée une expression totalement neutre. Le noiraud attrapa cependant la main de Bokuto sous la table et la serra.

"Tout se passe bien ? Je veux dire, votre entourage l'a facilement accepté ?" s'enquit Hideki.

"Oui, ma famille n'a aucun problème avec ça," répondit le plus grand.

"Et Norah ?"

Bokuto regarda Akaashi qui s'était crispé en entendant le nom de sa mère. Le noiraud déglutit avant de prendre la parole :

"Maman ne l'a pas bien pris," dit-il à voix basse, comme s'il avait honte de le révéler. "Elle dit que les hommes sont des enfoirés, depuis que tu es parti."

Il y eu un instant de silence.

"C'est de ma faute," dit alors Hideki. "Je sais que c'était lâche de ma part de m'enfuir et de couper tout contact avec ta mère, et je comprends qu'elle et toi m'en vouliez, mais... j'avais des raisons de le faire. C'est de ça que j'aimerais parler avec toi, si tu es d'accord."

Akaashi braqua son regard sur son père, et la lueur déterminée qui anima subitement son regard n'échappa pas à Bokuto. Le grisé eut un sourire en coin.

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