Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 8.Le Fardeau du Devoir

S'incliner

Adonis arpentait les couloirs en regardant autour de lui. Il ne s'était encore jamais rendu dans cette aile du château, réservée à la résidence royale. Les murs étaient ornés de tapisseries et de tableaux magnifiques et le sol de pierre froid était recouvert d'un épais tapis rouge et or immaculé.

Heureusement que Lucia le conduisait, sinon il se serait perdu depuis longtemps dans ce dédale luxueux. La jeune femme sheikah, toute de gris vêtue, marchait d'un pas rapide devant lui en faisant voltiger les pans de sa tenue, retenus par une broche violette en forme de bouton de pivoine.

"Tu t'apprêtes à rencontrer personnellement Sa Majesté la Reine, j'espère que tu es conscient du privilège qu'il t'est accordé.

- Parfaitement Dame Lucia."

Cette dernière soupira.

"Tu appliqueras donc le protocole à lettre : Lorsque tu rentreras, tu la salueras avec le terme de Majesté. Tu te mettras à genoux et tu ne te relèveras pas tant qu'elle ne t'en auras pas donné l'ordre. C'est elle qui commence et termine une conversation, jamais l'inverse. Dès que tu t'adresseras à elle, tu commenceras par "Votre Majesté", sinon "Madame" en cours ou en fin de phrase. C'est elle qui met fin à l'entretien et qui te congédie. Lorsque ce sera le cas, tu t'inclineras et la saluant à nouveau par son titre, et tu lui tourneras le dos le plus tardivement possible. Il est évident que tu ne la toucheras pas, que tu ne lui couperas pas la parole, que tu n'aborderas aucun sujet de ton propre chef, que tu ne la regarderas pas dans les yeux si elle ne fait pas de même et que tu ne prendras aucune liberté de mouvement ou de parole sans sa permission. Clair ?

- Ou-Oui Madame."

Le jeune homme bomba le torse et serra un peu plus son casque sous son bras. Il n'arrivait toujours pas à réalisé qu'il allait se retrouver face à face avec le Reine d'Hyrule. Nerveux, le chevalier passa sa main dans sa chevelure noire broussailleuse. Sa peau couleur caramel brillait sous son armure et sa carrure, bien qu'assez peu massive, trahissait son entrainement acharné au combat.

Lucia arriva finalement devant une lourde porte en bois de citronnier et fis volte face vers Adonis qui pila, intimidé par le regard de fer de la sheikah.

"Je ne t'apprendrais rien si je te disais que la réputation de la Reine n'est pas au meilleur de sa forme. Quoi que tu penses d'elle ou quoi que tes camarades de promotion aient pu te mettre dans le crâne à son propos, n'oublie pas qu'il s'agit de ta Reine à qui tu dois allégeance, respect et dévouement. Elle a vécu bien de douloureuses situations et personne dans ce royaume, je dis bien PERSONNE qui la critique ne peut ne serait-ce qu'imaginer tout ce qu'elle a pu vivre. N'oublie jamais cela Adonis.

- C'est... entendu Madame."

Lucia se tourna vers la porte et frappa trois fois lourdement contre le battant. Elle ouvrit finalement la porte et avança de deux pas dans la pièce.

"Votre Majesté, le jeune guerrier qui a été désigné par le Général pour garantir votre protection, le chevalier Lancastre."

Elle se décala et Adonis entra dans les vastes appartements royaux. Il ne chercha même pas la Reine des yeux et s'agenouilla aussitôt.

"Votre Majesté."

Lucia recula puis referma la porte derrière elle, et aussitôt un silence de plomb tomba dans la pièce.

Après quelques secondes immobiles genou à terre, Adonis risqua un regard en levant la tête. Au premier abord, il ne vit pas la Reine, ce qui l'intrigua au plus haut point. Puis il remarqua le lit, au fond des appartements, sur lequel gisait une ombre blanche.

Le jeune homme leva un peu plus les yeux et constata que la personne allongée sur l'immense lit à baldaquin était immobile, habillée d'une chemise de nuit blanche, recroquevillée dos à lui et semblait ignorer sa présence. Il risqua :