Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 8.Le Fardeau du Devoir

Écarter

"Adonis je t'en pris, ne m'oblige pas à faire ça... Et puis cela fait des années que je n'ai plus touché à une arme !

- S'il-vous-plaît, Votre Majesté. J'ai besoin de m'entraîner, il me faut un adversaire !

- Mais et si je te blessai ?! Mon épée n'est pas en bois !

- Je compte sur vous pour ne pas le faire alors !"

Le jeune chevalier sourit d'un air espiègle, empoignant la fusée de son arme de la main gauche, tandis que la totalité de son bras droit était bandé et semblait très raide.

Plusieurs semaines étaient passées depuis les premières séances de marche du blessé. Grâce à la magie d'Eden, l'akkalien avait fait des progrès qui, en temps normal, auraient pu être qualifiés de surnaturels. Dès que le jeune homme avait retrouvé une autonomie de déplacement suffisante, il avait grandement insisté pour reprendre ses entraînements d'épéiste, avec certaines adaptations. 

Zelda déglutit et dégaina à son tour son épée en se plaçant en position de combat, en face de son ami. Elle était partagée entre la joie et le soulagement de voir le brun si enthousiaste, déterminé et dont la santé était revenu avec une rapidité inespérée, et la peur et l'incertitude en constatant toujours l'extrême instabilité et maigreur d'un convalescent qui ne pouvait ni bouger ni voir il y a quelques mois à peine.  

Eden, affalé sur une meule de foin adossée contre un mur de la cour, mordait à pleine dents dans une pomme qu'il avait volé dans les caisses réservées aux chevaux. Le jeune colporteur avait élu provisoirement domicile au château afin d'assister les médecins dans la rééducation du chevalier-servant de la Reine. Il sourit en voyant la configuration de combat, puis frappa du talon sur les dalles de pierre.

"A mon signal, compris ?!"

La souveraine empoigna plus fermement le manche de son épée de chevalier, et tressaillit et remarquant son adversaire trébucher légèrement en se mettant en position.

"Huit... Trois... Cinq... Partez !!!"

Zelda leva aussitôt sa garde pour parer un coup vertical que lui infligea le jeune homme à peine le départ sonné. Elle renvoya le coup d'un mouvement sec vers l'extérieur, et dans la foulée visa le flanc du brun avec le plat de son arme.

Mais Adonis pivota avec une étonnante fluidité et évita l'attaque de quelques cheveux. Dans un grognement d'effort, il réitéra une offensive, visant cette fois-ci les jambes de la Reine. Cette dernière parvint à esquiver la lame aiguisée et fit volte-face aussitôt l'équilibre retrouvé. Mais tandis que sa garde était haute et son faible orienté vers le brun, son adversaire se vit entraîner contre son gré par son épée dont la force du coup le projeta vers l'avant... droit sur la pointe de l'arme royale.

Incapable de réagir dans un laps de temps aussi court et comprenant tout juste l'issue inévitable de cette chute, Zelda ne put que crier pour mettre en garde son compagnon :

"ADONIS ATTENTION !"

Un violent champs de force provoqua soudainement une onde de choc entre les deux épéistes, les envoyant balader tout deux dans des directions opposées. D'abord sonnée, la jeune femme peina à se relever avant de se souvenir du danger dans lequel s'était trouvé l'akkalien à peine quelques secondes plus tôt.

"Adonis !!!"

Le monarque se releva précipitamment malgré son dos souffrant suite à son choc avec la pierre, et se rua sur le jeune homme, accoudé contre le sol.

"Adonis tu n'as rien ?!

- Non non, ne vous en faites pas Votre Majesté...

- Tu es sûr ?! Tu n'es pas blessé ?! Tu pourrais t'être fais mal à une zone encore insensible de ton corps...!"