Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 8.Le Fardeau du Devoir

Céder

La pièce était sombre. Sombre et désordonnée. Il y faisait froid aussi, mais Zelda n'en avait que faire. La seule chose qui la faisait alors frissonner, c'était sa solitude. Livrée à elle même, toute seule dans ses immenses appartements, la jeune Reine ne savait plus vers quel horizon regarder ni vers qui se tourner.

Lucia... Après tout ce temps passé ensemble, elle était devenue sa tutrice, son intendante et sa gouvernante. Mais débordée d'obligations et obsédée par le devoir, elle a fini par oublier que la souveraine qu'elle sert et supervise était autrefois une amie et une compagne de route, mais surtout une jeune fille fragile et perdue en quête de soutien, d'attention et de protection.

Eden... Le garçon habitait loin à présent, et Zelda n'a jamais vraiment réussi à se confier à lui. Nomade, hyperactif et joyeux, la blonde ne le voyait pas souvent et de toute façon, il était rarement réceptif aux sujets sensibles... 

Et après ? C'était tout. Zelda n'a jamais connu son père. De ce qu'on en disait, en plus d'être une véritable légende répandant l'altruisme et la justice, c'était un homme solide, enthousiaste et digne de confiance. Un pilier constant et moral qui n'a jamais pu aider sa fille à se relever lorsqu'elle en avait besoin.

Sa mère ? Une femme remplie d'amour, que Zelda n'a entrevue qu'une seule fois et dans des conditions monstrueuses. La précédente héritière était dotée d'une immense sagesse, d'un grand sens des responsabilités et qui était prête à tous les sacrifices pour sauver ce qu'elle aimait. Ses conseils et ses consolations, la jeune femme a mainte fois pleuré leurs absences.

Quand à Impa... C'était la femme qui l'avait élevé dans l'adversité. Dans une prison aux mielleuses apparences de luxe, la blonde ne pouvait compter que sur cette brave cheffe sheikah pour lui redonner espoir et bonheur et pour veiller à son bien-être. Elle a risqué sa vie d'innombrables fois pour accomplir la volonté des Déesses, comme le prédisposait son appartenance à son clan. C'était une femme forte et loyale, que Zelda a tragiquement perdue lors de l'affrontement final face au Seigneur du Malin, Ganondorf et dont elle ne s'est jamais vraiment remis.

Et puis il y avait Raphaëlle. Son alter ego venue d'une autre dimension, de quelques années son ainée. Courageuse, sage et forte. Tout ce dont la blonde avait besoin pour continuer à avancer.

Zelda, allongée en boule sur son lit, défit alors de son poignet un ruban rouge satiné. Tandis que des larmes de solitude roulaient sur ses joues, elle caressait le bout de tissu.

"Brise ce ruban et je serrais aussitôt mise au courant. Je te promets alors de faire tout mon possible pour te rejoindre et t'aider.

En échange, tu devras me promettre de persévérer dans tout ce que tu entreprendras, de ne pas te laisser terrasser par un échec et de toujours te relever lorsque tu mettras un genou à terre."

"J'ai essayé Raph'... J'ai essayé je te le jure, sanglota la jeune fille et serrant le précieux objet dans son poing. Mais je suis bonne à rien sans toi..."

Zelda enroula chacune des deux extrémités du ruban autour de ses paumes et le tendit devant elle. De plus en plus. En le brisant, son amie viendra l'aider. La sauver. La guider. Elle n'avait plus personne, plus personne sur qui compter. C'était bien la condition de Raphaëlle, non ?

"Brise le si jamais tu te retrouves dans une situation où tu n'as plus personne sur qui compter, et je dis bien plus PERSONNE !"

...

"Restez forte Madame."

Le geste de Zelda se stoppa net. Pourquoi les paroles d'Adonis lui revenaient-elles dans un tel moment ?