Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 8.Le Fardeau du Devoir

Vivre

La lumière du jour filtrée par les rideaux finit par réveiller Zelda, pourtant profondément assoupie.

La jeune femme gémit et se redressa en se frottant les yeux, regardant autour d'elle.

La chambre de Khéa était assez grande, et les murs de chaux étaient recouverts de dessins accrochés, tous plus colorés les uns que les autres. Certains semblaient avoir été fait par un enfant, d'autres dégageaient une plus grande maturité et une plus grande finesse. Il y avait beaucoup de paysages vermeils, mais la blonde pouvait également reconnaître des personnes, dont Adonis.

Zelda sourit et se leva pour ouvrir les rideaux. D'abord éblouie par le soleil, cette dernière put finalement contempler la vue depuis le premier étage de la maison.

Le lac Oumanet brillait d'une toute autre lumière à celle d'hier soir. Les reflets bleus du ciel se mêlaient au vert sauge des algues tandis que les légères vagues réfléchissaient l'éclat blanc du soleil. La Montagne de la Mort au loin se dressait fièrement, crachant toujours des volutes claires, et les arbres du plateau Rougeoyant arboraient leur éternel feuillage automnal.

La jeune souveraine revêtit rapidement un chemisier victorien couleur menthe et un pantalon ajusté en velours brun avant de se coiffer, puis de descendre au rez-de-chaussée.

Personne.

Perplexe, la jeune femme sortit de la maison et entendit aussitôt des cris et des rires provenir du lac. En suivant les bruits, elle finit par arriver à la rive de l'étendue d'eau, et aperçut alors plus loin au large deux silhouettes s'amusant, qu'elle reconnut comme étant Adonis et Khéa.

"Bien le bonjour, Votre Majesté."

Zelda tourna la tête et reconnut la grand-mère de la famille, assise sur un banc de bois près de l'eau.

"Bonjour Madame, je ne vous avais pas vue.

- Ce n'est rien, ce n'est rien. Approchez, asseyez-vous."

La jeune monarque obéit et s'installa aux côtés de la vieille femme qui observait ses petits enfants jouer au loin.

"Ce sont encore des enfants, au final... s'en amusa la doyenne à voix haute.

- Je n'ai jamais vu Adonis aussi détendu et heureux, fit remarquer Zelda en observant son chevalier-servant se débattre en rigolant face à sa petite sœur montée sur son dos.

- Ces deux là ont toujours été des chahuteurs lorsqu'ils sont ensembles, quel que soit leur âge, expliqua la grand-mère d'un ton posé. Les amis de la famille les appelaient les deux chiots, lorsqu'ils les voyaient se chamailler dans le jardin.

- Ils s'aiment vraiment," conclut simplement la jeune Reine en voyant Adonis réussir à faire basculer Khéa vers l'arrière, plongeant ainsi la tête première dans l'eau en hurlant.

La vieille femme sourit sans rien dire. Elle finit par demander d'un air amusé :

"Alors... Il fait un bon chevalier-servant, mon petit-fils ?"

La jeune femme s'empressa de répondre :

"Oh o-oui, oui bien sûr ! C'est un homme brave, qui a le sens des responsabilités et particulièrement attentionné... Il prend son devoir très à cœur et ne transgresse jamais les valeurs de la chevalerie.

- Quelles sont ces valeurs ? demanda son aînée d'un ton curieux. Vous m'excuserez, je ne suis pas une experte dans ce domaine, contrairement à mon gendre...

- Oh eh bien... réfléchit la blonde. Il y a le respect de sa hiérarchie, la loyauté... la réserve... n-ne pas être un profiteur...

- Un profiteur ? Et comment pouvez-vous être sûre qu'Adonis entre bien dans tous ces critères ?"