Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 8.Le Fardeau du Devoir

Bouillir

"Comment cela "Elle est partie" ?!

- C'est la vérité Dame Lucia, elle ne se trouve pas dans ses appartements et je ne l'ai vue nul part !

- Tout d'abord, tu cesseras de la désigner par "Elle" mais bien par "Sa Majesté" ! Ensuite... Bon sang tu étais censé la suivre partout où elle allait, que faisais-tu ?!

- J-Je me suis présenté à 8h devant sa porte, comme on me l'avait demandé !"

Lucia chassa d'un revers de main ces excuses qu'elle jugeait probablement insuffisantes et redoubla de vitesse, arpentant les couloirs en courant devant le pauvre chevalier.

"Votre Majesté ! s'écria-t-elle en s'engouffrant dans la pièce royale. Madame êtes-vous là ?!"

Paniquée, la femme sheikah fit un tour sur elle-même, mais la chambre été bel et bien vide.

"L'étude, la salle de bain ?!

-Personne, articula le jeune homme entre deux expirations saccadées. Et ses affaires semblent avoir disparues...

- Par Farore c'est une catastrophe... se lamenta la guerrière. Il faut lancer une expédition pour partir à sa recherche ! Toi, préviens le personnel ! s'écria-t-elle en sortant en trombe de la pièce. Quiconque aperçoit la Reine devra me mettre au courant le plus vite possible !"

Adonis acquiesça aussitôt et, malgré son souffle court, s'élança lui aussi dans les couloirs.

Par Farore, il ne pensait pas que son travail de chevalier-servant de la Reine ressemblerait à ça....

"Pourtant, mes amis m'avaient prévenus..."

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Quelques jours plus tôt...

"Alors ça y est, Dodo quitte notre nid ?!

- Et pas pour n'importe lequel, Actéon ! Celui de la Reine...!"

Les 4 amis d'Adonis sifflèrent d'admiration d'une seule voix, regard en coin et sourire moqueur.

"Vous êtes pas drôles les gars... soupira d'exaspération l'intéressé, en portant sa chope à ses lèvres.

- Allez te la joue pas blasé, on te connait nous ! s'exclama Polynice en attrapant violemment son camarade par les épaules, renversant du liquide sur la table. Au fond de toi, tu boues d'excitation !

- Honnêtement je serais pareil à ta place ! renchérit Euryloque en se penchant vers le jeune homme aux cheveux noirs. Tu vas enfin voir la Reine ! En vrai !

- Et pas de loin juste un instant hein ! Tous les jours et en tête à tête ! Moi je t'envie... se lamenta Orphée en s'écroulant sur la table.

- Tu devrais pas te réjouir trop vite n'empêche ! l'avertit Actéon. T'as une pression de dingue ! Si il lui arrive quoi que ce soit, y a de grandes chances que tu finisses sur l'échafaud ! Et puis t'auras perpétuellement Lucia sur ton dos..."

Les 4 garçons eurent un frisson et esquissèrent un signe religieux purificateur.

"Ok tu m'as convaincu ! s'écria Euryloque en levant les bras en signe de défaite. Je pensais pouvoir survivre à l'échafaud mais Lucia... A ta place je démissionnerai !

- Bon bah merci du soutien les amis, ça fait plaisir... répondit Adonis, les yeux au ciel.

"Oooh le prend pas mal, Dodo ! Évidemment qu'on te soutient ! se rattrapa le jeune homme en mordant dans un morceau de pain. C'est juste qu'apparemment, ce boulot est encore plus dur qu'il n'en a l'air...

- C'est sûr ! Et puis la Reine a pas la réputation d'être commode ! l'avertit Orphée. D'anciennes dames de compagnie à elle auraient raconté qu'elle est complètement dérangée ! On raconte qu'elle est borderline, hyper instable et que c'est une vraie tête de mule !"

Actéon acquiesça et rajouta :

"Il paraît qu'elle fuguerait plusieurs fois par mois ! Nous dans l'infanterie on est pas mobilisés, mais de ce que j'ai entendu, la garde royale passe les deux tiers de son temps en statut d'alerte pour tenter de la retrouver !

- Si jamais ça arrive alors qu'elle est sous ta responsabilité, tu vas passer un sale quart d'heure avec Lucia ! s'esclaffa Polynice.

- T'en fais pas mec, on sera là pour reconstituer ton corps et t'enterrer dignement après ça !" le rassura Euryloque en lui posant une main sur l'épaule, à moitié hilare.

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Zelda trainait des pieds sur le chemin du retour, aux abords de l'amphithéâtre. Elle repensait à ce que lui avait dit Eden, au bazar.

Tu es quasi-absente, tu ne te montres plus, ton peuple n'éprouve plus rien pour toi, tu as disparue de leur vie !

La jeune fille crispa ses poings autour de la bandoulière de sa sacoche. Ses mots lui faisaient mal. Pas parce qu'ils étaient violents.

Mais parce qu'ils étaient vrais.

Cela faisait près de 2 ans qu'elle passait ses journées et ses nuits dans sa chambre, au mieux dans l'enceinte du château. Lorsqu'elle sortait, c'était déguisée ou incognito, à dos de cheval lancé au galop, à aller elle ne savait où. Souvent, ses escapades clandestines la menait aux ruines du village Cocorico, où elle entretenait le souvenir d'Impa. Elle aimait la mer, aussi. Elle pouvait passer des heures à regarder l'horizon brumeux de l'océan depuis le haut d'une falaise, le vent iodé fouettant son visage. Elle se demandait ce qu'il y avait, au bout. Là où Eden est allé, et là où elle n'ira probablement jamais.

Elle ne se souvenait plus de la dernière fois où elle avait franchi les douves en tant que Reine. En assumant son rôle auprès de ses sujets pour une inauguration, une rencontre diplomatique ou une prise de parole. Peut-être était-ce parce que ce n'était jamais arrivé...

Tu devrais peut-être commencer par là tiens... T'intéresser un peu plus à ce genre d'événements, te montrer un peu plus ! Tu gagneras en sympathie auprès des gens, c'est primordial de montrer que tu portes de l'intérêt pour leurs petits divertissements de simples mortels !

Cela, Zelda le savait. Eden ne lui apprenait rien, mais il la mettait face à ses responsabilités. Et bien que la jeune fille détestait cette sensation, c'était ce qu'elle était venu chercher. Un déclic.

"Je vais leur montrer, à tous. Je ne suis pas une simple figure d'autorité distante et angoissante. Je suis leur souveraine, une personne protectrice et maternelle en qui ils peuvent avoir confiance. Vous verrez tout le monde, que votre Reine sait vivre la tête haute."

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