Prologue

678 44 9
                                    

POINT DE VUE DE THOMAS :

J'ai mal. Très mal. La douleur provoquée par la balle que j'ai reçu dans mon ventre se répercute dans tout mon corps. Je suis allongé sur le dos, Minho assit à mes côtés. Il est silencieux, le regard plongé dans le vide. Nous avons tout perdu aujourd'hui, Newt est mort, Teresa est morte, pleins d'autres que nous n'avons pas pu sauver. Je sens les larmes couler sur mes joues et une légère colère m'envahie. Si Teresa ne nous avait pas trahis, on n'aurai pas eu à aller chercher Minho et on serait déjà en sécurité. Même après sa mort, je lui en veux. Peut importe ce que j'ai pu ressentir pour elle par le passé, je ne ressens plus rien maintenant. Elle n'aurai pas dû mourir, mais sa mort ne m'attriste pas plus que ça. Je chasse Teresa de mes pensées et laisse mes larmes couler. Newt. Mon meilleur ami. Il est mort et je n'ai pas pu le sauver. Je m'en veux, j'aurai dû être plus rapide, faire quelque chose. Je souffre énormément et j'en oublie ma blessure. Ce n'est rien comparé à la perte de Newt. Il comptait tellement pour moi...

- Thomas, ça va ? me demande Minho. Tu n'as pas trop mal ?

- J'en ai rien à faire de ma blessure, ça n'a pas d'importance... Newt est mort.

- Je...

Je vois les larmes couler de plus belle sur son visage et je fais de même. Newt me manque, il me manque tellement. Mon regard se pose sur Brenda et elle me sourit. Je ne ressens rien à part l'affection que peut lui porter un frère. Mes pensées se retournent vers Newt et mon coeur se serre très fort. Est-ce que je l'aimais ? Est-ce que je ressentais plus que de l'amitié pour lui ? Ces questions ne servent à rien maintenant mais elle se frayent quand même un chemin dans mon esprit pour s'y ancrer. Je ferme les yeux er cherche le sommeil. Quand je le trouve, il est peuplé de cauchemars avec la mort de Newt en premier plan.

POINT DE VUE DE NEWT :

Je suis allongé par terre, évanoui. Je n'arrive pas à bouger ni à parler, je dois avoir l'air mort. Quelques temps plus tôt, j'ai entendu les voix de Minho et de Frypan, mais elles sont parties. J'ai l'impression de m'enfoncer dans les ténèbres, sûrement emporté par la Braise. Pourtant, je me sens bien. Je n'ai plus ce mal de tête et ces excès de colère qui me donnaient envie de tuer tous le monde. Je ne dois pas sombrer. C'est la seule pensée qui me vient à l'esprit. Tous le monde doit penser que je suis mort à l'heure qu'il est. Les souvenirs de Thomas, de Minho, de Sonya, de Brenda, de Jorge, de Gally, du Bloc, de la Terre Brûlée, du WICKED et de toute ma vie me reviennent. Je ne peux pas laisser tomber mes amis. Ils ont besoin de moi. J'essaye d'ouvrir les yeux et au bout de quelques minutes, j'y arrive. Tout est flou et je mets quelques secondes avant de m'habituer. Petit à petit, je fais bouger mes membres jusqu'à retrouver une pleine mobilité. Soudain, je ressens une vive douleur dans la poitrine et baisse les yeux; un couteau est planté dans ma chaire. Je lève le bras pour l'arracher et du sang commence à couler. Je m'assois et déchire le bas de mon t-shirt pour presser le tissu sur la plaie. Je respire difficilement mais je vois que ce n'est pas mortel; mon coeur n'a pas l'air d'avoir été touché. Je me lève et des points noirs dansent devant mes yeux. Je secoue la tête, comme pour les chasser, et me mets à marcher. Je suis d'abord un peu hésitant puis je prends de l'assurance. Quand je regarde autour de moi, je vois que tout est en flammes; je dois me dépêcher de sortir de la ville. Je me précipite, la main toujours sur ma blessure, et sors. Je croise pleins de monde, ils sont tous en colère et en veulent au WICKED. Personne ne fait attention à moi et j'arrive à atteindre notre camp en dehors de la ville. J'aperçois un Berg qui s'éloigne dans le ciel et me demande si ce ne sont pas mes amis. Peu importe. Du moment qu'ils sont en sécurité, ça me va. J'espère que Tommy s'en est sorti. Les larmes commencent à couler sur mon visage quand je pense à lui. A cause de ses histoires avec Teresa et Brenda, je n'ai pas pu lui dire que je l'aimais; qu'il était plus qu'un ami pour moi. Je baisse les yeux sur le matériel médical de Lawrence. Il y a tout ce qu'il me faut. Je désinfecte ma plaie qui est relativement profonde puis recouds. Je serre les dents et m'efforce d'ignorer la douleur. Je mets un pansement et soupire. Je me change, prends un sac à dos et mets de la nourriture, de l'eau et le matériel médical dedans. Le campement à l'air abandonné, donc je me sers. Je prends les clés d'un quatre-quatre et me mets au volant. Quelqu'un a fait le plein d'essence il n'y a pas longtemps, c'est une bonne nouvelle.

Je roule pendant plusieurs heures, jusqu'à arriver au campement des rebelles. Il n'y a plus rien, ils sont partis avec le bateau. J'aurai dû m'en douter, je les ai raté. Tous le monde doit penser que je suis mort, poignardé en plein coeur. La douleur de ma blessure se réveille et je décide de changer mon pansement. Je dois les rejoindre, mais je ne sais pas comment. Je ne sais même pas où ils sont allés. Je m'assois contre un mur et cherche un plan. Quelques minutes plus tard, je crois que j'ai trouvé. Vince avait toujours une carte caché sous le sol du bâtiment principal. Si elle y est toujours, je peux retrouver le chemin et leur envoyer un message avec les appareils électroniques qu'il me reste. Je pense avoir récupéré assez de souvenirs pour y arriver.

DEUX SEMAINES PLUS TARD :

J'ai enfin réussi à leur envoyer un message par la mer. Je n'ai pas pu envoyé plus de 5 lettres, donc j'ai choisi d'écrire : Tommy. Je descends sur la plage, comme tous les jours, au cas où un bateau apparaitrait à l'horizon. J'espère que mon message ne s'est pas perdu ou que je ne me sois pas trompé de destination. Ma blessure a eu le temps de cicatriser en deux semaines, il ne reste plus qu'une légère cicatrice. Je m'assois sur le sable et fixe l'océan. Je commence à perdre espoir et mes provisions s'amenuisent. Je ne vais plus pouvoir tenir très longtemps. J'ai l'impression que je vais rester ici, à vivre tout seul. Toutes les personnes que j'aime sont là-bas, Tommy, Minho, Sonya... J'aimerai tellement les revoir une dernière fois. Les larmes commencent à couler quand un bateau apparait à l'horizon.

Newtmas | Je suis làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant