Lundi, cinq heures six, j'attends que Son Altesse Royale daigne se montrer depuis une dizaine de minutes.
J'ai toqué deux fois, et un employé qui débarrassait son petit déjeuner m'a affirmé qu'il était prêt et ne tarderait pas à sortir.
Alors j'attends dans le couloir, luttant pour ne pas m'endormir. Je parle avec Tom par message pour me garder éveillé et pour m'assurer qu'il est bien rentré. Il a dû m'emmener ce matin puisque, vu l'heure du rendez-vous, les bouches de métro sont fermées et il était hors de question que je prenne un Uber aussi tôt.
Je lâche un bâillement en regardant l'heure. Cinq heures douze.
Je m'avance pour toquer une nouvelle fois, mais mon poing ne touche pas le bois de la porte, qu'elle s'ouvre sur le Prince.
– Vous êtes en retard, Mademoiselle Maglow, dit-il en sortant, Anderson, on y va.
Un sac de voyage à la main, il me passe à côté pour partir, son agent de sécurité sur les talons.
– Bonjour Mademoiselle Maslow, me dit ce dernier en me faisant un sourire poli.
J'attrape mon propre sac de voyage, qui était posé contre un mur, et part derrière eux.
On passe dans des couloirs que je ne connais pas, et je suis à la limite de trottiner derrière eux tellement ils vont vite. Un pas pour eux revient à trois pour moi.
On arrive dans une petite cour où est garée une voiture aux vitres teintées dont Anderson ouvre la porte arrière. J'attends que le Prince monte pour pouvoir rejoindre le côté passage avant, mais il n'a pas l'air de vouloir bouger.
– Bon, vous montez, oui ou non ? demande Le Prince en attendant à côté de la porte.
Je me glisse sur la banquette arrière, où Le Prince me rejoint en faisant le tour du véhicule et pose mon sac à mes pieds.
Je ne comprends pas ce que je fais là puisque, d'après le dossier qu'Anderson m'a donné en début de semaine, nous devons nous installer sur les sièges avant si un membre de la famille Royale voyage avec nous.
Alors, mal à l'aise à l'idée, je n'arrête pas de bouger pour essayer de trouver une position confortable.
– Arrêtez de gigoter comme ça, mademoiselle Maglow, dit le Prince à mes côtés.
– Désolé, Votre Altesse Royale. Et c'est Maslow.
Je ne sais pas si c'est parce que je ne parle pas fort ou parce qu'il n'en a rien à faire, mais il ne prend même pas la peine de me répondre.
On arrive assez vite à la gare de King's Cross, et je suis encore surprise qu'on prenne le train pour aller à Manchester. Mais les membres de la famille Royale, pour des raisons écologiques, ne prennent l'avion que s'ils quittent le pays, autrement ils prennent le train pour se déplacer. Ce qui est un sacré enjeu niveau sécurité vu qu'il réserve un wagon entier, pendant que le reste du train est occupé par des voyageurs lambda.
– Monsieur, la presse est déjà là, dit Anderson en nous montrant un groupe d'hommes et de femmes affublés d'appareil photo et de caméra.
Anderson sort en premier et est vite rejoint par plusieurs policiers qui sont là pour pouvoir escorter le Prince jusqu'au train.
– Restez bien derrière moi, dit le Prince Leopold en sortant de la voiture.
Je glisse sur la banquette arrière pour sortir aussi, et attrape la main qu'Anderson me tend pour m'aider à m'extirper de l'habitacle.
Les journalistes aperçoivent le prince et se précipitent vers lui. Les flashs commencent à crépiter dans tous les sens, des voix criant par-dessus pour essayer d'attirer l'attention du Prince.
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The Prince
RomantizmDans les contes de fée, Cendrillon, Belle ou Blanche Neige rencontrent le prince charmant, et l'histoire se termine toujours par la même citation : « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». Mais pour Nanerl, c'est dans un conte des frèr...