Chapitre 1 - Le centre

744 83 41
                                    

Ils ne faisaient preuve d'aucune douceur dans leur mouvement. Après tout, à quoi bon étant donné qu'ils étaient juste censés me ramener en vie. Rien ne leur interdisait de me donner deux ou trois coups juste par pur plaisir. Enfin, ils prétextaient que ces coups étaient surtout pour m'éduquer, comme ils le disaient si bien. Mais cela n'était que pur mensonge. Bien sûr que non, donner des coups n'aidait pas à éduquer quelqu'un. Mais peut-être leur conscience se sentait-elle soulager en imaginant une raison toute autre que du pur sadisme ?

Ces hommes étaient tout simplement écœurants. Ne prêtant aucune attention à la vie humaine. Ils ne respectaient que les alphas. Et pour cause cette stupide logique «  idolâtrer les alphas et baiser les omégas afin d'avoir des héritiers » devait très certainement en être la cause.

Leur regard rabaissant était lui aussi écœurant. Et visiblement, le fait que je maintienne leur regard ne semblait pas leur plaire puisque je venais de recevoir un nouveau coup.

G-É-N-I-A-L.

La soirée promettait d'être drôle.

Nous étions de retour au centre. Ce centre que je détestais tant, mais malgré cette haine je ne désirais pas quitter cet endroit. Car si je venais à le quitter, cela signifierait qu'un putain de connard d'alpha m'avait « acheté », et ça, c'était hors de question. JAMAIS je n'accepterais d'être la propriété de quelqu'un. Encore moins être marqué. Car être marqué signifierait accepter d'être enchaîné à vie, je serais dans une prison dont les barreaux étaient transparents aux yeux des autres. Un putain d'enfer.

On m'obligerait à enfanter, personne ne se soucierait de mes envies, car après tout, pourquoi se soucier des envies d'un oméga ? Cela était bien trop insignifiant pour toutes ces personnes qui acceptaient cette société, et même, qui l'idolâtraient.

Les patrouilleurs étaient aussi énervés. Le ton de leur voix était froid et glacial. Presque autant que cette pièce. Je savais ce qui allait se passer, j'allais avoir quelques coups, puis on me ramènerait à ma chambre, là je finirais ma nuit et une nouvelle journée commencerait. Cette routine incessante. Cette routine que j'avais essayé de fuir en m'échappant. Mais malheureusement, j'étais de retour dans cette prison. Un jour, les rôles seront inversés. Les alphas se retrouveront à la place des omégas, et là, peut-être comprendront-ils à quel point leurs décisions étaient tout simplement égoïste.

-       Tu sais le temps que tu nous as fait perdre ?

-       QUATRE HEURES !

Son cher collègue prenait la relève et un nouveau coup de pied s'abattait dans mon estomac. 4 heures ? C'était pas mal. C'était presque mon record. J'avais déjà réussi à m'échapper, pendant 5 heures. Les 5 plus belles heures de ma vie. Mais là, je me retrouvais en enfer, et bien sûr, il ne me restait plus qu'une seule solution. Je ne comptais pas montrer que leur coup me blessait. Ils seraient bien trop heureux. Et c'était tout ce que je ne voulais pas. Je ne voulais pas qu'ils puissent avoir la satisfaction de me voir souffrir.

Un jour je brûlerai ce monde. Je jetterais un briquet sur le siège gouvernemental, et je me ferais un plaisir d'observer ce lieu prendre feu. Je mettrais aussi feu au centre. Mes rêves de devenir un jeune pyromane sauvant ce monde merdique s'arrêtèrent rapidement en sentant que l'un d'eux agrippait mes cheveux afin de tirer ma tête en arrière, m'obligeant à le regarder.

-       Bordel, on ne t'a jamais appris qu'un oméga était censé baisser le regard ?

Pour seule réponse, je l'observais, un rictus scotché à mes lèvres. Alors qu'il s'apprêtait à me gifler, son collègue l'arrêta.

-       Son visage ne doit pas être abîmé. Les présentations commenceront demain.

Donc si mon visage comportait une quelconque marque je ne pourrais pas être présenté ? Et donc aucun connard d'alpha ne pourra m'acheter ?

One Night Again (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant