Je n'avais pas l'intention de fuir. Je n'étais pas con à ce point. Fuir alors que le centre se trouvait derrière moi, qu'un molosse en tenue de Pinguin exécutait les ordres de Ksay, prêt à me décapiter s'il le demandait ? Voyons, ayez un minimum de respect envers ma personne. Je ne pensais pas fuir de cette façon.
Non, je pensais d'abord faire une soupe remplie de somnifères pour notre cher Ksay, avant de l'étouffer pendant qu'il dormirait paisiblement. Puis, je volerais les clés de sa voiture, et je me barrerais loin, mais alors, très loin d'ici afin de commencer à chercher dans quel centre Edwige pouvait bien se trouver. Puis, une fois l'avoir récupéré, et une fois que je serais sûr qu'elle soit en sécurité, là, j'irais brûler le siège gouvernemental.
Alors que je me perdais dans mes plans de vengeance, Ksay, lui, me regardait à nouveau. Et une simple pensée me terrifiait. Et s'il pouvait lire dans mes pensées ? Cette idée me tétanisait, après tout, il suffisait qu'il prenne conscience de mon désir de vengeance, et là, celui-ci deviendrait subitement irréalisable. Donc, il fallait que ce cher alpha ne se doute de rien. Il ne fallait surtout pas que mes plans soient détruits, après tout, je n'avais pas d'autre but. C'était mon unique objectif. Retrouver ma sœur et me venger. Je ne vivais que ça.
Après tout, contrairement à lui, je n'avais rien. Je n'étais pas un alpha favorisé par la société uniquement parce que j'étais en vie. Non, je n'étais qu'un oméga, considéré comme un objet par notre société adorée.
Ses iris gris me regardaient, semblant de nouveau lire en moi. Ce simple regard me transcendait, me faisant perdre pied sans que je ne puisse donner une quelconque explication. C'était la première fois que je ressentais ce sentiment, et, pour être honnête, je ne saurais comment le décrire. Aucun mot n'était assez adapté pour décrire ces sentiments qui ne cessaient de se mélanger entre eux, afin de créer un seul et même sentiment, me déstabilisant. Un rictus s'échappait finalement de ses lèvres, alors qu'il détournait son attention afin de la reporter à son livre, me laissant seul face à ce sentiment incompris.
L'habitacle semblait s'être resserré, la température être grimpée de quelques degrés, et, son odeur avoir envahi cet espace confiné. Je tentais de garder mes idées claires, ne voulant pas me perdre dans ces incompréhensions que je ressentais pour la première fois, alors qu'au fond de moi, un nœud s'était créé. Ma tête se posait contre la vitre. Je ne savais pas dans combien de temps nous serions arrivés à destination. Je ne savais rien de cet alpha qui venait pourtant de m'acquérir. Après tout, les dirigeants étaient protégés et idolâtrés. Personne ne pouvait les approcher, tout ça dans l'unique but qu'ils restent en sécurité. Ksay n'était donc pas une exception. D'autant plus qu'il était le premier dirigeant du pays. Mais, de ce que j'avais entendu, il était différent des autres. Personne ne saurait l'expliquer, encore moins moi. Je ne savais même pas quelle était cette destination. Peut-être était-ce chez lui, peut-être était-ce un cimetière ? Ce serait plus simple, s'il souhaitait se débarrasser de mon corps. À moins qu'il ne préfère l'exposer comme un trophée.
J'étais sûr qu'il était le genre d'alpha à exposer ses trophées.
La route était plate, lisse, presque apaisante. Il faisait chaud, alors qu'à l'extérieur, la fraîcheur régnait en maître. Le paysage était le même, si ce n'étaient quelques arbres qui changeaient, les nuages ne cessant de prendre diverses formes. Son odeur, même si cela me tuait presque de l'admettre, était... Addictive. Presque autant que son regard sur mon corps qui l'électrisait aussitôt. Je serrais mon sac à dos contre moi, alors que sans que je ne puisse rien y faire, ma conscience perdait le contrôle de mon corps. Je n'avais pas dormi de la nuit, dû à ces blessures qui ne cessaient de me rappeler leur présence à chaque mouvement que j'essayais de faire. À la fraîcheur du dortoir, et à ce pauvre drap que nous avions et qui ne pouvait qu'attiser la pitié lorsqu'on le voyait. Au matelas presque aussi dur que le sol. Nous n'étions pas vraiment dans un hôtel 5 étoiles dans ce centre. Mais c'était mieux qu'être la propriété de quelqu'un.
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One Night Again (bxb)
Manusia Serigala(ONE NIGHT AGAIN IS BAAAACK) Dans ce monde, alphas, bêtas et omégas existent. Et j'avais eu le malheur d'être un oméga, moi, Nolan. Si encore ce monde faisait preuve de respect envers nous... Mais c'était tout le contraire. Arraché de nos familles à...