'Cause I knew you were trouble when you walked in
So shame on me now
Flew me to places I'd never been
Till you put me down oh ~(Taylor Swift - Trouble)
————————————Tu représentes à peu près tout ce que je déteste alors pourquoi tu as allumé un tel feu en moi ? Ce sourire. Ce putain de sourire. Tes yeux verts que tu posais sur moi sans arrêt.
Je crois que c'est ça qui me frappe le plus quand j'y repense. Ton sourire. Toujours le mot pour rire. Toujours le petit grain de folie qui venait m'éclabousser.
Je me souviens quand j'ai compris. Tu me souriais, les mains braquées sur le volant. Mes cheveux volaient dans l'air salé, venant innocemment titiller tes narines parfois. Tu m'as regardé, ton petit regard en coin m'illuminant. Tu attendais mon approbation et je te l'ai donné en répondant à ton sourire. Tu as appuyé sur l'accélérateur et, oh, j'ai eu l'impression que le monde autour de nous venait de s'éteindre, alors que tu m'impliquais dans la course sauvage la plus longue - et la plus dévastatrice - de ma vie. Et elle a continué bien après que ta voiture se soit arrêtée, crois-moi.
Je me souviens de tout. Toutes tes petites attentions. Je me souviens quand tu me tenais la main quand j'avais peur de tomber. Nos soirées à boire innocemment des shots. Les défis à la con qu'on se lançait. Genre courir plus vite que la lumière. Se retrouver complètements bourrés dans des jeux pour enfants. Être au restaurant dans des états pas possible et manger dans l'assiette de l'autre.
Je me souviens aussi la complicité qui s'est directement installé entre nous. Comment ta manière de tout prendre avec bonne humeur m'amusait et m'inspirait à la fois. Je regarde ces photos dans ma galerie. Tous ces voyages ensemble. Tous ces éclats de rire. Toi, complètement blasé, faisant un pouce en l'air à la caméra, une part de pizza à la main alors que tu venais de changer un pneu de la voiture. Toi en train de dormir dans cette même voiture pendant que je fais des grimaces. Toi et moi sautant ensemble dans un lac à moitié glacé parce qu'aucun de nous deux voulait perdre le pari.
Je me souviens nos moments rien qu'à tous les deux, quand on faisait la sieste dans les étoiles. Je me souviens l'odeur rassurante de ton appartement, la chaleur de ta peau contre la mienne. Je me souviens nos repas dans ton lit, toi qui cuisinait pour moi; je me souviens comment j'arrivais à dormir chez toi, tes bras autour de mon corps.
Je ne peux pas oublier non plus à quel point tu as été un moteur pour moi. M'aidant à m'aimer, à être moi même, à être folle si c'était ce que je voulais, à me montrer telle que je suis. Tout était toujours si facile avec toi. La prise de tête n'existait pas. Tu m'aidais à devenir une meilleure personne tous les jours.
Tu as été là pour moi quand même mon propre corps me trahissait. Même quand j'étais totalement désespérée, tu arrivais à me faire rire. Je me souviens, tu prenais de mes nouvelles tous les quarts d'heures. Tu donnais des notes à mes repas à l'hôpital, rajoutant un bonus si le dessert avait l'air cool.
Et quand tout le monde m'avait laissé tomber et que je me sentais seule comme jamais, toi tu étais là.Quand j'avais vraiment besoin d'un ami, tu étais un ami. Prêt à débarquer en plein milieu de la nuit a l'hôpital avec une glace, prêt a juste être la, dans le froid de l'hiver avec moi devant ce parvis miteux, à chanter à tue-tête avec moi, à réveiller les morts. Me dire que tu étais content de m'entendre rire.
Quand j'avais besoin d'un amant, tu étais un amant. Et quand j'ai eu besoin d'un amoureux, tu as su me prouver qu'on était au delà de la simple relation physique. Tu faisais attention à moi. A mon appétit. A mon sommeil. Tu faisais vraiment partie de ma vie, et je faisais vraiment partie de la tienne.
Je faisais attention au moindre de tes gestes, j'étais là, je croyais en toi. Quand tu m'as appellé en pleine nuit, ivre, parce que tu te sentais mal et que tu avais des problèmes dans ta vie, j'ai répondu malgré la douleur que tu m'avais déjà fait ressentir en t'éloignant de moi une première fois.
Et la course qu'on avait initié sur cette route sinueuse un été, avait repris de plus belle. Je t'ai aidé à reprendre ta vie en main. Je t'ai dit à quel point tu comptais pour moi, et à quel point je croyais en toi.
Il y'avait quelque chose d'évident entre nous. Presque une fatalité. C'est peut être ce qui t'a fait peur. Alors tu t'es éloigné.
Tu faisais vraiment partie de ma vie, et je faisais vraiment partie de la tienne. Alors pourquoi tu as tout gâché ?
Tu m'as laissé seule sans prévenir. En me faisant croire que c'était ma faute. Alors j'ai refermé le chapitre en refermant une dernière fois la porte sur toi. Tu ne comptes plus. Et c'est dommage pour toi, parce que tu as laissé tomber une personne qui jamais - au grand jamais - ne t'a laisse tomber, et qui ne l'aurait jamais fait.
La course venait de s'achever, et j'avais gagné.
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One man can build a bomb, another run a race
To save somebody's life and have it blow up in his face
I'm not the only one who finds it hard to understand
I'm not afraid of God, I am afraid of men(Marina and the Diamonds - Savages)
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Recueil de nouvelles
Short StoryDes petites histoires plus ou moins fictives et plus ou moins crédibles et n'ayant aucun rapport les unes avec les autres.