Le train

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L'esprit absent, elle regarde le paysage défiler, tenant fébrilement un gobelet cartonné venant de son café préféré. Elle hume distraitement les arômes de cannelle et de noisette qui s'en émane, tout en se collant contre le fond de son siège avec un soupir d'aise.

La fenêtre entrouverte du wagon laisse entrer dans ses narines un mélange d'odeur estivales. Les plantes, l'odeur du soleil - évidemment, elle vous soutiendra que le soleil a une odeur - , un sourire agaçant fend son visage en deux alors qu'elle pose ses tempes sur le bas de la vitre tiédie par la chaleur de juillet. La brise fait danser ses légères boucles.

Elle sait que désormais, la vie sera plus belle. Elle fuit, loin de tout ce brouhaha incessant, elle laisse derrière elle la partie du livre de sa vie, qu'elle avait décidé de refermer.

Le coucher de soleil incandescent illumine les briques grises des maisons alentours, créé des reflets dorés sur les tuiles d'ardoise des mains au loin. Cette lueur semble l'emmitoufler toute entière, et son sourire s'agrandit encore plus.

Elle ferme les yeux doucement sans cesser de sourire. Elle est forte. Elle est belle. Elle est en vie.

Rendez-vous à la prochaine gare.

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I am the passenger
And I ride and I ride
I ride through the city's backsides
I see the stars come out of the skies
Yeah the bright and hollow sky
You know it looks so good tonight...

Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant