Essayer plus fort

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Crédits photo : CosasDelKevin © - NFTs

\ -Est ce que je continue d'essayer ?
-Cela ne dépend pas de moi. /

Un matin, je me suis réveillée, l'esprit encore embrumé. La nuit avait été agitée, c'était le moins qu'on puisse dire. J'avais fait un rêve très réaliste, que je vais vous raconter maintenant.

J'étais assise sur le rebord d'une falaise. Il faisait nuit, les étoiles scintillaient autour de moi, m'enveloppant d'un doux voile céleste. C'était une nuit d'été, de celles qui sont relativement chaudes mais qui gardent en elle un soupçon de fraîcheur - d'humidité.

Les mains plongées dans le gravier, je pleurais. Je ne pouvais plus m'en empêcher.
Les vagues à une trentaine de mètres au dessous de moi se fracassaient sur les rochers, se livrant une lutte infinie et bruyante.
Le grondement de la mer, l'air salé sur les lèvres - dont je ne savais plus à l'instant précis s'il était du aux embruns ou a l'amertume de mes propres larmes - ni même les perseides qui filaient au dessus de ma tête de temps en temps, zébrant la nuit noire de filets argentés, ne pouvaient m'empêcher de pleurer.

Je continuais désespérément de pleurer, ne sachant même pas véritablement pourquoi.

Comme si j'avais juste besoin de faire la vidange de toutes ces années passées à faire semblant de ne rien ressentir. Comme si la tristesse en moi était soumise a la même attraction que celle des marées qui avait court à quelques mètres en contrebas.

Mes sanglots se faisaient de plus en plus fort, et il me semblait qu'il n'y avait aucune échappatoire.

Alors que mon attention se portait d'un œil de plus en plus intéressé vers la seule issue de secours que je voyais à ce désastre qu'était la vie - sauter dans cette eau grise, et le faire de suite - j'entendis crisser des graviers à mes pieds.

Tournant la tête en panique, manquant de tomber, je me retournais vers la source de ce bruit si strident dans cet univers pourtant calme.

Mes larmes continuaient de couler sans relâche  (mais silencieusement, maintenant) alors que j'aperçût la silhouette longiligne d'un homme.

Il se tenait dos à moi. Je continuais de le fixer en silence, sans plus faire un seul bruit. On entendait juste ma poitrine s'élever et s'abaisser au rythme de mes sanglots, dans une sorte de hurlement inaudible et froid.

L'homme restait debout, impassible, refusant toujours de me regarder.

N'y tenant plus, j'allais m'eclaircir la voix afin de prendre la parole pour lui crier de s'en aller, quand le son de sa voix m'arrêta net.

-Si tu n'es pas heureuse, Charlotte, c'est simplement parce que tu n'essaies pas assez fort. Essaie encore. Essaie plus fort. Et un jour, tu verras, tu n'auras plus besoin d'essayer.

La dessus, je me suis réveillée. Avec le déclic qu'il était vraiment temps d'essayer. Et que c'était possible de gagner.

Et à tous mes amis qui me lisent, surtout ceux que je sais également atteint du même symptôme de spleen absolu, de dépression et de monde triste, j'ai envie de dire : ne laissez pas tomber. Continuez d'essayer, et de vous battre sans relâche.

L'éclaircie finira toujours par arriver. Et si elle n'arrive pas, sachez que derrière toute personne qui pleure se trouve une silhouette réconfortante et prête à prendre soin de vous : vous n'êtes pas seuls. La pluie s'arrêtera de tomber un jour.

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Viens, j'ai besoin que tu m'aides à calmer tout le bruit que j'ai en moi.

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