CHAPITRE 4 - Aster

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PLAYLIST : Friends - Chase Atlantic

Bonne lecture, Caly :)

***

Cela fait maintenant trois jours que je n'ai pas revu Ivy et ses yeux verts, Ivy et sa robe noire qui épousent ses formes, Ivy et son sourire séducteur, cela fait donc trois jours que je pense constamment à elle. Après nos "retrouvailles" orchestrées par Holly et Amary, je n'ai pas eu le courage ni l'envie d'aller lui parler alors je me suis isolé dans un coin de la boîte de nuit pour réfléchir, évidemment, il a fallu que ce soit dans ce coin-là qu'un homme a décidé de la tripoter sans gêne. Franchement, je ne sais même pas pourquoi je me suis interposé puisqu'elle est assez grande pour se débrouiller toute seule mais quand je l'ai vu dans les bras de ce vieil homme, mes nerfs se sont tendus et j'étais déjà entre les deux avant que je puisse réfléchir à ce que j'allais dire.

- Tu devrais aller voir comment elle va, me conseille ma mère en pliant le linge près du canapé.

Je secoue la tête en faisant mine de me concentrer sur les touches du piano.

Lorsque je suis rentré le lendemain, je me suis tout de suite plaint du retour de mon ancienne meilleure amie à ma mère qui n'a fait qu'écouter attentivement mes jérémiades. Elle a fini par me dire que c'était normal de venir pour l'enterrement de son papa ce à quoi j'ai répondu que c'était bien ça le problème, elle a attendu que quelqu'un meurt pour se montrer.

- Chéri ? m'interroge sa douce voix maternelle, tu pourrais sortir les poubelles ?

Je relève la tête pour la regarder, ses yeux dissimulent de nouveau cette étrange étincelle que je ne saurais décrire.

Elle me tend le sac poubelle de la cuisine à peine rempli et me pousse presque dehors alors que je suis encore en jogging. La porte se referme, le froid de ce mois de Novembre s'immisce dans mes manches et je me dirige vers le trottoir, tenant le sac par le bout des doigts. 

Je m'apprête à rentrer au chaud quand j'entends distinctement une voix grogner  :

- Allez mais rentre dedans, tu vois pas que j'ai froid ?

Mes lèvres se redressent seules, malheureusement, je connais ce timbre par cœur et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule. C'est ainsi que je vois, un peu plus loin sur le trottoir d'en face, un petit corps frêle recouvert d'un sweat à capuche rouge, d'un legging de sport et de claquettes-chaussettes qui essaye de faire tenir tant bien que mal sa poubelle dans le conteneur à ordures.

Je vais regretter ce que je vais faire.

- Tu as besoin d'aide ? je lance clairement.

Ivy plisse les yeux pour m'observer approcher de son côté du trottoir et lorsqu'elle me reconnaît, elle détourne le regard.

- Bonjour Aster, non ne te dérange pas pour moi.

Ses paroles sont cordiales ce qui me provoque un petit pincement au cœur, dans d'autres circonstances, elle n'aurait pas hésité à me balancer le sac dessus sans se soucier que cela me dérange ou non.

De mon côté, je ne veux pas me montrer trop chaleureux non plus puisque la haine que je ressens envers son abandon est trop grande pour faire semblant mais il y a évidemment ce petit je-ne-sais-quoi qui me pousse à l'aider, le même qui m'a poussé à m'interposer entre elle et ce vieux type il y a trois jours.

- Fais pas ta tête de mule et donne-moi ça.

Je tente de lui prendre le sac des mains cependant ses doigts s'y accrochent comme si c'était la chose la plus importante au monde.

Avant la chute du dernier pétaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant