Connais-tu la différence entre un héros et un vilain ?

Nouvelle maison.

– Fais comme chez toi morveux.

La porte claqua derrière les deux hommes. Le plus jeune observe vaguement les lieux et remarque facilement l'état de délabrement, ainsi que le bazar ambulant régnant dans l'appartement. Face à cette scène d'horreur, Izuku ne peut s'empêcher de faire une moue dégoûtée. Comment Dabi pouvait-il vivre ici tranquillement ? Le jeune homme regarde son nouvel ami fouiller les alentours, comme en quête de quelque chose, avant de lui lancer à la figure quelques vêtements qui, d'un simple coup d'œil, lui semblaient bien trop grands pour sa morphologie.

– Mets ça gamin. Tu attireras moins l'attention si tu sors.

– Merci, bredouille doucement le plus jeune, mais ces vêtements me semblent bien trop grands pour moi. Est-ce que je pourrais les retoucher afin qu'il m'aille ?

– Hein ? Ouais si tu veux.

Le noiraud accompagne son détachement par un simple geste de la main, comme pour signifier à son invité d'aller se changer en vitesse. Comment était-il déjà arrivé là ? Pourquoi a-t-il proposé de prendre ce petit sous son aile ? Lui pourtant sans empathie ?

– Dabi-sama ? Comment arrivez-vous à vivre ici, demande le verdâtre tout en essayant le linge donné. Je veux dire, dans la saleté et le désordre ?

– Je suis du genre bordélique, alors vivre comme ça ne me dérange pas. Et arrête de me vouvoyer petit, ça me met mal à l'aise.

– Je vois, finit le jeune homme d'une voix peu confiante.

Izuku finit par sortir, montrant à son nouveau colocataire les retouches apportées à sa nouvelle tenue. Observer le jeune homme sous toutes ses coutures provoqua chez le plus âgé un fin rougissement et une accélération de sa fréquence cardiaque.

– Ça te va bien morveux, lance timidement le noiraud avant de tourner le dos à son interlocuteur. Maintenant, suis moi. Je vais te faire visiter le trou qui va nous servir de maison.

Comme le pensait le verdâtre, la demeure est assez petite et il sentait que tous deux vivraient à l'étroit. Sans demander l'accord de l'originel propriétaire des lieux, Izuku se mit à ranger et nettoyer l'appartement sous le regard saphir de son mentor. Peut-être qu'avec du bazar en moins dans les pattes, ils arriveraient à avoir l'espace vital dont ils avaient besoin.

Des heures s'étaient écoulées tandis que Izuku s'attelle à nettoyer sa nouvelle maison. Dabi parti vaquer à ses occupations, le jeune homme finit par s'endormir de fatigue dans le seul lit de la demeure.

Quatre heures sonnant, le noiraud entre, des suçons remplissant sa gorge et des bleus marquant son visage défiguré. Il observe le travail effectué lors de son absence.

– c'est qu'il a fait du bon travail le gamin.

Il remarque une touffe verte allongée sur le matelas froid du lit et ne peut s'empêcher de ricaner gentiment en voyant l'état de l'être endormi. La fatigue l'appelant doucement, il décide d'aller s'allonger aux côtés du jeune homme.

Atteignant enfin les songes, Toya se surprit à penser que garder ce petit ne serait pas une si mauvaise idée puisqu'il lui semblait que grâce à lui, il pourrait enfin changer.