Une étreinte réconfortante.

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La pénombre vient doucement remplacer la lumière éclatante du jour, entraînant avec elle les douces chaleurs de l'été nouveau. Les quelques lampadaires viennent éclairer les ruelles sombres de Musutafu tandis qu'Izuku stagne devant la porte d'une maison chic.

Les années étaient passées depuis la dernière fois qu'il avait vu cette maison. Les souvenirs nostalgiques en tête, il serre la veste dans ses mains. Comme hésitant, il fait le pour et le contre avant de s'avancer craintif jusqu'à la sonnette. Le plan : poser le vêtement au sol, sonner afin de prévenir les propriétaires des lieux et fuir le plus loin possible. rien de plus simple n'est ce pas ?

Mais alors qu'il allait sonner, la porte en bois vient s'ouvrir, laissant apercevoir un blondinet aux yeux pourpres le scruter avec surprise. Dans la plus grande des coïncidences, ce dernier avait commandé des pizzas afin de passer la soirée avec ses nouveaux camarades de classe et amis et, en voyant du mouvement devant chez lui, avait pensé que le livreur était arrivé.

Tous deux ne sachant quoi dire, ils restèrent sans un mot. L'un surpris de la visite du fugitif, l'autre apeuré de ce que pourrait faire celui qu'il considérait autrefois comme son meilleur ami, ils s'observent doucement comme pour déceler une chose qui trahirait l'autre.

Cependant, ce silence fut arrêté par les pas précipités et lourds des invités de Katsuki qui, par manque de temps, ne put cacher son ami des intrus squattant sa maison.

– Avec qui tu parles Bakubro ? On a pas fini la par-

Un jeune homme aux cheveux rouges apparaît sous les pupilles émeraudes du verdâtre. Un sourire éclatant illuminant son sourire, il passe son regard de Katsuki à lui et, avant que ce dernier eut le temps de prononcer quelque chose, le rougeâtre attrape Izuku par les épaules.

– Salut toi, t'es un pote de Katsubro ? Il me semble avoir vu ton portrait robot aux infos il y a quelques mois. T'es pas celui qui a brûlé vive sa mère ? T'es recherché par la police et pourtant tu viens voir Bakubro sans problèmes. Vous sortez ensemble ?

– Tête d'orties.

– Oui Bakubro ?

– Ferme là que tu lui fous la trouille.

Le visage empourpré de gêne et quelques larmes roulant le long de ses joues rondes, Izuku était perdu. Ce garçon avait une facilité à parler aux autres et une sincérité à toute épreuve. Et sur un point, il avait raison. Izuku était recherché activement par la police pour un meurtre qu'il n'avait jamais commis.

Dès lors de sa fuite, ce dernier avait décidé de couper les ponts avec sa mère. Il ne devait plus la voir. Mais jamais il n'aurait souhaité sa mort.

– Je ne l'ai pas tué, prononce faiblement Izuku. Jamais je ne l'aurais touchée. J'ai certes fugué de chez elle, mais jamais je n'ai souhaité lui faire du mal.

Il pleura de plus belle, laissant tomber ce mur qu'il avait construit depuis si longtemps. Il avait besoin de laisser échapper cette détresse qu'il avait emmagasiné depuis l'âge de ses quatre ans. Il avait besoin de libérer cette rage, cette haine, cette tristesse qui le rongeait.

Katsuki l'avait compris. Il chuchota quelques directions à prendre à son ami avant de s'avancer vers le verdâtre avant de l'entourer des bras. Le plus âgé essaya de le consoler tout en observant les alentours, comme à la recherche d'une quelconque présence maléfique.

Puis, satisfait de n'apercevoir que la pénombre, il porta le plus jeune jusqu'à chez lui sous le regard saphir de l'homme qu'il craignait plus que la mort. 

Connais-tu la différence entre un héros et un vilain ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant