Connais-tu la différence entre un héros et un vilain ?

Nouveaux amis ?

L'esprit embrumé, Izuku se réveille difficilement. Il se défait de la veste placée sur lui et remarque le changement de décor. Il n'est plus chez son ami d'enfance mais dans une sorte de bar où, plusieurs inconnus discutent bruyamment. Il distingue cependant la silhouette reconnaissable de Toya qui avait préféré rester en retrait pour garder un œil sur son protégé.

– On est où Dabi, demande le verdâtre encore endormi. Tu es venu me chercher ?

– Heureux de te voir réveiller, petit buisson, répond simplement le noiraud. On est entre de bonnes mains maintenant, c'est tout ce que tu as besoin de savoir, finit-il en ébouriffant affectueusement la touffe du plus jeune.

Izuku n'en demande pas plus à son ami. Il sort du canapé moelleux de la place pour se tenir près du brûlé. Sa tête en appui contre son épaule, Izuku contemple le bar qui deviendra sa nouvelle maison, ainsi que les quelques membres éparpillés dans la pièce.

La première personne qu'il remarque est une forme de nuage noire humanoïde qui nettoie quelques verres derrière le comptoir. Les flammèches dorées qui remplacent ses yeux se tournent vers lui et semblent dessiner sur ce qui devrait être son visage un sourire timide. Sourire qui lui fut rendu, par le plus jeune de la future bande, d'une manière bien plus amicale et douce.

Le regard émeraude de l'adolescent passe ensuite vers l'unique fille de la salle. Aux premières allures et si on se réfère à sa tenue, celle-ci semble appartenir à un lycée et on se demanderait la raison de la venue d'une simple lycéenne dans un lieu aussi infâme. Tout le monde risquerait l'erreur. Tout le monde sauf Izuku. Malgré ses airs enfantins et naïfs, il avait deviné la nature secrète de la blonde aux iris dorés. Il avait remarqué ce grain de folie qui la rongeait au plus profond, comme accroché à la fille telle une sangsue. Et lorsque cette dernière s'est retournée vers lui, Izuku ne put s'empêcher d'agripper le bras de celui à qui il avait confiance.

Puis, il le vit. Ou du moins, il vit en premier cette tignasse grisée. Puis il avait remarqué les mains mortifiées qui s'agrippaient un peu partout sur son corps. Drôle de costume de vilain, pensa-t-il d'abord à voix haute. Enfin, il aperçut cette paire de prunelles rouge sang qui le dévisageait mécontent.

– Il a quoi ce môme, demande-t-il irrité à l'idée de vivre sous le même toit qu'un enfant bon à rien. Déjà que tu ne vas pas nous servir à grand chose morveux, alors évite de l'ouvrir, enchaîne-t-il avant de retourner s'atteler à un nouveau plan machiavélique.

– Il a pas l'air commode le zombie, répond platement Izuku en jouant avec les doigts de Dabi.

– Qui est-ce que tu traites de zombie le brocolis, rugit Tomura.

– Je n'en vois qu'un dans ce trou paumé, réplique Izuku.

Le verdâtre finit par se détacher du noiraud pour s'approcher du comptoir. D'une oeillade rapide, il observe les différentes fiches éparpillées où des inscriptions noires étaient écrites ici et là.

– Hey le zombie, tu crois qu'avec ce plan tu vas réussir à atteindre ton objectif ? Même un gamin de six ans sait que ça foirera.

– Vas y fais mieux dans ce cas le court sur pattes.

– AH ?! Parce que tu crois que je vais t'aider ? Tu crois que je vais tomber dans le panneau Monsieur le zombie ? Contrairement à toi, je suis doté d'une intelligence, mais ça ne doit pas faire partie de ton vocabulaire ?

Tandis que tous deux se bagarraient, le reste de la bande les regardaient amusés. Himiko avait fini par les rejoindre dans leurs gamineries. Même Dabi, qui pourtant était fermé à ce genre de plaisanteries, riait de bon cœur en voyant son protégé s'amuser à faire tourner en bourrique le chef de la ligue. Peut-être avait-il bien fait de sauver ce jeune collégien qui, à leur rencontre était incapable de penser à la vie.