Chapitre 3

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Agnès Gallet était devant le cercueil qui recueillait la dépouille de son malheureux fils. À ses côtés se trouve Amisse Caron ainsi que Tom Caron respectivement sa grande sœur et son petit frère. Toute la famille de Lucas était présente pour l'accompagner pendant son dernier voyage qui allait l'emmener vers le monde de Dieu, le monde des défunts. Tous entrèrent un par un selon un rythme naturellement défini. À la moitié du chemin, Agnès ne put retenir ses larmes, la raison avait refait surface. Quelle mère peut assister à l'enterrement de son propre fils, de sa propre chair ?

Après les premiers discours du prêtre, la mère du défunt fut invitée à prononcer son discours.

- Mon chers Lucas, je sais que tu m'entends. Alors peut-être pas par tes oreilles mais par ton cœur. Comme tu disais si bien, la vie est injuste et elle l'a été avec toi. Après 16 ans de vie, de rire, de larmes, ... une personne a décidé de te retirer la vie pour une raison que l'on ne connait toujours pas. Je te promets qu'on retrouva l'auteur de ton assassinat.

Agnès dû s'arrêter pendant quelques minutes avant de reprendre

- Quand tu avais 7 ans, tu étais, ici, dans cette même église à mes côtés pour assister à l'enterrement de ton père. Tu as prononcé cette phrase qui me rassure aujourd'hui : « je n'ai pas peur de la mort ». J'y ai ris en me disant que, heureusement, je n'allais jamais assister à ton enterrement. Mais la vie en a décidé autrement et me voilà ici. Je suis obligée de t'abandonner, je ne peux quitter la terre mais ton père t'attend au bout du chemin. Il sera content de te retrouver après toutes ces années. Et un jour je viendrai vous rejoindre. Je t'aime mon fils.

Agnès se retira de l'estrade pour lâcher toute sa tristesse. Amisse Caron fut également appelé à prononcer son discours. La sœur était grande et fine. Elle portait une robe noire qui épousait ses formes. Elle monta sur l'estrade et regarda les personnes présentes dans l'église. Il y avait sa famille, les amis de Lucas ainsi que les profs qui étaient tous présents.

- Lucas. Pardonne-moi. Le jour où tu es né, je t'ai promis qu'en tant que grande sœur je te protègerai tous les jours. Une promesse est faite pour être tenue et je n'en ai pas été capable. Pardonne-moi. Tu ne vis peut-être plus sur terre mais à présent tu vivras dans mon cœur. Si je devais te décrire en un mot, je dirais sourire. Tu étais l'incarnation parfaite de la joie. Quand je n'avais pas le moral, tu avais les mots pour me le remonter. Alors aurevoir petit frère, aurevoir Lucas, aurevoir mon protégé.

La cérémonie se termina par divers discours. Lucas fut enterré dans le même cimetière que son père. Un moment suspendu pour sa mère qui, à plusieurs reprises, dû s'absenter. La journée se poursuivit par une réception dans la salle des fêtes de la ville de Paris. Au vu des évènements, la maire de Paris, avait offert la location de la salle ainsi que le traiteur à la mère. Un geste qui avait particulièrement touché Agnès. 

Lucie Ward et le mort du MirambeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant