Chapitre 9

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Jérôme Dunord était seul dans la salle d'interrogatoire. Il regardait droit devant lui, un regard vide vint se glisser dans ses yeux. Sur la table était posé un café au lait mais il refusa d'en boire une goutte. À l'extérieur, Sophie et Lucie était en train de mettre une stratégie en place pour le faire craquer. Après une longue discussion, Sophie entra dans la pièce. Lucie se contenta de les observer grâce au miroir sans tain.

- Rebonjour Jérôme souffla Sophie en s'asseyant. Je ne vais pas passer par quatre chemins. Vu votre mobile, votre fuite programmée et les indices, vous êtes le coupable idéal. Est-ce que vous connaissiez Lucas Caron ?

- Oui, c'était mon élève. C'était un garçon brillant, marrant, charmant... le garçon parfait.

- Avec votre discours, vous me faites douter, était-ce juste votre élève ?

L'homme regarda ses pieds puis se mordit les lèvres avant de répondre.

- Non, c'était plus que mon élève. On avait commencé une petite relation ensemble. C'était l'amour de ma vie, ma raison de vivre... C'était tout. Mais le jour où j'ai appris sa mort...j'ai directement voulu savoir qui était le coupable.

- Il suffisait de se regarder dans le miroir souffla Sophie. Nous avons eu un témoignage comme quoi vous aviez une attitude déplacée envers Lucas. Est-ce que vous confirmez ?

- Qu'entendez-vous par déplacer ?

Sophie hésita entre lui dire les choses nettes ou faire des allusions explicites mais le comportement « je m'en foutisse » de Jérôme l'énerva.

- Les viols voilà les VIOLS cria-t-elle. Vous avez violé à plusieurs reprises Lucas

- Du calme madame. Je n'appelle pas ça un viol. Alors oui parfois, il ne voulait pas trop mais comme on dit... l'appétit vient en mangeant.

Une flamme s'alluma dans les yeux de Sophie, elle prit le café, encore chaud, et le jeta sur la figure du prof. L'homme cria de douleur. Deux policiers entrèrent dans la salle en courant mais en ne sachant pas vers où aller. Sophie sortie de la pièce en demandant à Lucie de continuer.

La jeune femme entra mais ne sachant pas quoi faire. Après quelques secondes de réflexion elle s'assit.

- Ce que vous venez de dire, ça s'appelle un viol expliqua-t-elle. En venant de dire votre connerie, vous venez d'avouer les viols donc dans tous les cas vous serez poursuivie pour cette affaire.

- Mais je n'ai pourquoi j'aurais tué Lucas ? Je l'aimais, c'était la lumière de ma vie et elle s'est éteinte.

- On sait, d'une source sûre, que Lucas voulait porter plainte. Si vous le saviez, la seule solution était de l'éliminer.

- Je vous jure que ce n'est pas moi. Croyez-moi s'il vous plait.

- Il me faudra plus d'arguments si vous souhaitez sortir de cette pièce libre. Que faisiez-vous le soir de la mort de Lucas ?

L'homme ferma les yeux, il réfléchit avant de répondre.

- J'étais à l'école. C'était la nuit des cent-mains, c'est une soirée lucrative pour les enfants d'Afrique.

Lucie écrivit l'alibi de l'homme sur un morceau de papier et quitta la salle. En chemin, elle le donna à un policier afin qu'il confirme l'alibi. Elle rejoignit Sophie qui était dehors pour se calmer.

- On s'est complètement trompé cria Lucie énervée

- Je ne te comprends pas répondit Sophie. C'est lui !

- Il a un alibi en béton

Un policier s'approcha des deux femmes avec une feuille.

- J'ai téléphoné et Jérôme Dunord était bien à la soirée. Il ne s'est pas absenté durant celle-ci. Ils m'ont envoyé deux photos.

- Merci monsieur

L'officier tendit la main pour donner les deux images à Sophie. Sur la première, on peut voir le professeur souriant à l'ouverture de la soirée. La photo a été prise à 20h23. Sur la seconde, c'est un autre homme que l'on aperçoit. Jérôme est sur une table en train de danser. Il a retiré sa veste et semble s'amuser. Cette deuxième photo a été prise à 1h45. Les deux femmes se regardèrent sans trop quoi dire ni trop quoi faire. Sophie proposa de se poser et de réfléchir.

- Si je résume, on a un gars qui viol un élève. Cet élève veut porter plainte et quelqu'un, on ne sait pas qui, tue Lucas pour le faire taire... Qui cela peut-être ?

- Une personne qui tient fort à Jérôme ? une amante secrète ? proposa Lucie

Une étincelle s'alluma dans les yeux de Sophie.

- Allons l'interroger !

La commandante était remotivée à trouver le tueur de Lucas. Elles entrèrent déterminées dans la salle.

- On va être franche avec nos questions : est-ce que quelqu'un pourrait vous aimez au point de vous éviter de faire de la prison ? demanda Lucie

- J'aimerai...J'aimerais mais malheureusement ce monde n'est pas pour moi.

- Aucun comportement bizarre ces derniers temps ?

- Non...Ah quoi que...

- Dites-nous !

- Il y a deux mois, une nouvelle prof a rejoint l'équipe et elle a directement eu un comportement bizarre. Elle me faisait des yeux doux en salle des profs et puis depuis presque un mois, je reçois tous les jours dans mon casier des fleurs. Elles sont signées de son prénom mais je ne réponds jamais. Mais un jour, j'ai trouvé sur le bureau de sa classe un livre. Dans ce carnet, il y a des centaines et des centaines de photos de moi prisent à mon insu. Quand je sortais de ma voiture, quand j'étais dans les couloirs ou quand même je mangeais. Je ne veux même pas savoir ce qu'elle faisait avec. Ce jour-là, j'ai compris que quelque chose ne roulait pas rond dans sa tête.

- Qui est cette prof ?

- J'ai oublié son nom ... vous savez moi et les prénoms.

- Tachez de vous en souvenir maintenant cria Sophie. On n'a pas de temps à perdre

- Madame ... Ver...Verneuil ! Madame Verneuil, professeur de français

- Madame Verneuil ? demanda Lucie. Mais c'est la folle qui avait crié dans toute l'école qu'on ne pouvait pas entrer dans sa classe.

- Ça promet conclu Sophie

Lucie Ward et le mort du MirambeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant